UNE JOURNÉE AVEC UN MUSHER PROFESSIONNEL EN LAPONIE - La Semaine Vétérinaire n° 1579 du 04/04/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1579 du 04/04/2014

Reportage

En Laponie finlandaise, dans le village de Ramajaa situé à 200 km au nord du cercle polaire, à proximité de la frontière suédoise, Sébastien Vergnaud prend la tête de son attelage de compétition pour un entraînement. La température est de - 31 °C. Le ciel est bleu azur. La journée est parfaite, mais un peu fraîche. L’éclatant soleil ne réchauffe guère. Récit.

Le campement et les enclos des chiens sont situés en pleine forêt. Notre arrivée est saluée par un concert d’aboiements. Sébastien est en train de sélectionner les animaux les plus performants afin de les entraîner. Tous attendent d’être choisis. Le musher et son équipe vérifient que les chiens sont en forme : « Il arrive en effet que certains se blessent, mais c’est assez rare. » Sébastien les cajole et leur parle. La relation du maître avec sa meute est importante. « Je ne m’immisce pas dans la hiérarchie du groupe, explique-t-il. Toutefois, je reste toujours attentif. Je n’interviens qu’en dernier recours, pour séparer les chiens qui se battent, par exemple, mais c’est peu fréquent. L’équipement est essentiel. Les harnais et les colliers doivent être à la bonne taille, d’une part afin que l’animal ne s’étrangle pas, d’autre part pour optimiser l’effort. »

Pendant la course, le musher devra faire face à des difficultés nombreuses et variées. « Les troubles intestinaux sont récurrents, indique Sébastien. Les chiens aiment bien manger de la neige. De plus, l’eau qu’ils boivent est souvent très froide. Cela se conjugue avec des rations plus importantes que d’habitude destinées à compenser l’effort fourni. Les animaux souffrent donc souvent de diarrhées. Je leur administre rapidement un pansement intestinal. Il arrive également qu’un ou deux chiens présentent des cystites. »

La préparation, une étape primordiale

Le froid est vif et accentué par un léger vent, qui a pour effet de faire chuter davantage la température ressentie. « Ici, les hommes et les animaux sont habitués au froid. Au retour d’une course, nous vérifions toujours les membres et les coussinets afin d’être certains de l’absence de coupures ou d’engelures. En cas de coupure, j’applique un désinfectant et j’ajoute de la vaseline pour la protéger. Si la lésion est profonde, la pose d’agrafes est envisagée. En compétition, selon l’état de la blessure, les chiens peuvent ou non continuer à courir. Pour prévenir les gelures et protéger les coussinets, j’utilise des crèmes (Winterpad® par exemple). »

Après une heure d’entraînement, un chien se blesse légèrement. La lésion est bénigne. Sa langue pendante pendant l’effort s’est collée, à cause du froid, sur le mousqueton en acier qui relie le harnais à la ligne de trait. En décollant sa langue, le chien s’est coupé. L’animal ne semble ressentir aucune gêne et continue à avancer pendant près de deux heures. Aucune autre blessure dans les différents attelages n’est notée au cours de cet après-midi d’entraînement.

Bientôt le départ

Sébastien se prépare pour la Finnmarksløpet, l’une des compétitions les plus difficiles. C’est la course la plus septentrionale, la plus proche du cercle polaire. Les températures peuvent atteindre - 50 °C. Le musher est inscrit dans l’épreuve la plus longue : 1 000 km à parcourir avec un attelage de 14 chiens. La nourriture est l’un des aspects les plus importants pendant l’épreuve. « Un chien de 30 kg, soit le poids moyen de mes animaux, a besoin de 1 400 kcal par jour en temps normal, commente Sébastien. En course, ses besoins sont multipliés par quatre ou cinq. L’effort nécessite beaucoup de protéines, de graisses et de glucides. Certaines croquettes ont une valeur énergétique de 450 kcal pour 100 g. »

Cette compétition, « c’est une course extrême, souligne Sébastien. Je la connais bien car j’y ai participé plusieurs fois. Sur une distance aussi longue, il est essentiel de gérer l’effort, la fatigue et l’alimentation des animaux et du musher au plus juste. Le règlement impose de terminer l’épreuve avec 10 chiens au minimum, ainsi que 20 heures de repos réparties sur deux des quatre points de contrôle. Mon objectif est d’aller jusqu’au bout avec l’ensemble de mon attelage, sans pour autant mettre mes chiens en danger. »

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