Reportage
En France, une poignée de vétérinaires se consacrent aujourd’hui exclusivement aux nouveaux animaux de compagnie (NAC). L’exercice fait appel à des connaissances de plus en plus pointues. Celles-ci sont encore peu enseignées dans les écoles vétérinaires, malgré un marché en pleine expansion. Illustration avec Pierre Ronot, praticien exclusif NAC dans l’Hérault.
Si les vétérinaires sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la médecine des NAC, ils sont à peine une quarantaine à s’y consacrer exclusivement en France. Notre pays compte 63 millions d’animaux de compagnie, dont 2,6 millions de rongeurs, 6,43 millions d’oiseaux et 35 millions de poissons1. Même si « la population de petits mammifères atteint un niveau bas record, avec une perte annuelle de 200 000 animaux en moyenne », selon TNS/Sofres. « La population des NAC n’augmente peut-être pas, mais la médicalisation si, car le public est de plus en plus demandeur de soins de qualité, au même titre que pour un chien ou un chat », observe Pierre Ronot (Liège 07). Qu’importe si la consultation pour un hamster coûte trois fois le prix de l’animal, sans parler d’une semaine d’hospitalisation en soins intensifs pour un minuscule caméléon acheté quelques euros au Maroc. « Ils sont appelés NAC, mais il serait plus approprié de parler d’espèces nouvellement médicalisées (ENM), car le furet et le lapin ont été domestiqués avant le chat. »
« Cette médecine ne s’improvise pas, elle reste extrêmement technique et nécessite de nombreuses connaissances », souligne Jean-Marie Péricard, président du Genac2. À défaut de recevoir un enseignement ad hoc et complet dans les écoles vétérinaires, les praticiens se forment eux-mêmes en assistant aux conférences et aux colloques internationaux organisés par des associations professionnelles3. « Cela nous confronte à l’expérience de spécialistes à l’étranger qui écrivent dans des revues internationales et nous aident à tirer la profession vers le haut, confie-t-il. L’Allemagne et le Royaume-Uni sont beaucoup plus en avance sur la question. Ces pays comptent des services entiers dédiés à ce domaine, ainsi que des professeurs extrêmement qualifiés et reconnus au niveau mondial. » Le Genac, pour sa part, s’attache depuis un quart de siècle à faire évoluer la médecine et la chirurgie de ces animaux particuliers. « Dans les écoles vétérinaires, la formation initiale sur ce sujet reste variable et mineure, car l’activité relative aux NAC n’est pas prioritaire », déplore Jean-Marie Péricard.
1 Source : enquête TNS/Sofres réalisée en 2012 pour la Facco (chambre syndicale des fabricants d’aliments préparés pour animaux familiers).
2 Groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie de l’Afvac.
3 Telles que l’Association of Exotic Mammal Veterinarians (AEMV) ou l’Association of Reptilian and Amphibian Veterinarians (Arav).
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