Les industriels répondent à l’association UFC-Que Choisir

Alors que la revue Que Choisir de mars¹ sonne l’alerte sur les volailles et les « rabais sur l’antibiorésistance » allant jusqu’à prendre parti sur le découplage et la rengaine de l’intéressement des vétérinaires à vendre des médicaments, alors que les démonstrations sur l’absence de lien entre le couplage et la surconsommation d’antibiotiques sont étayées, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir « presse le législateur d’imposer le découplage entre la prescription des antibiotiques par les vétérinaires et leur vente qui doit être réservée aux seuls pharmaciens ». Pourtant, dans la dépêche de l’AFP, « le ministère de l’Agriculture précise que l’objectif d’une réduction de 25 % de l’usage des antibiotiques dans les élevages d’ici à fin 2016 sera inscrit dans la loi d’avenir pour l’agriculture qui sera discutée en avril au Sénat, après avoir déjà été adoptée par l’Assemblée. En revanche, le projet de loi ne prévoit pas de découpler la prescription et la vente, précisant que les pays qui l’ont fait en Europe, comme l’Espagne, restent de gros consommateurs ».

Une position réaffirmée

Dans son communiqué, le SIMV réaffirme son soutien au plan ÉcoAntibio, souvent exprimé, et rappelle la position de Michel Baussier, président de l’Ordre, qui avait appelé « à un comportement responsable de la part des laboratoires et des vétérinaires en matière de pratiques commerciales, en particulier sur les antibiotiques ». Le syndicat souligne que son « industrie est particulièrement engagée dans plusieurs axes du plan ÉcoAntibio au-delà de l’innovation, notamment dans la promotion de la vaccination et le développement de nouveaux tests de diagnostic rapide ». Le plan a d’ailleurs déjà montré des résultats conséquents. Ainsi, l’élevage de volailles en France affiche « notamment une diminution de 33 % de la résistance aux céphalosporines de 3^e et 4^e générations entre 2010 et 2012 de la bactérie E. coli chez le poulet de chair ». Le mensuel Que Choisir a analysé la présence de colibacilles commensaux (non pathogènes) résistants dans la viande de poulet.

Une démarche de progrès

Alors que le projet de loi d’avenir pour l’agriculture sera discuté en séance publique au Sénat du 8 au 12 avril, le SIMV rappelle en outre sa position (ancienne) favorable à l’interdiction des remises abordée dans l’article 20, « non seulement pour les antibiotiques, mais également pour tous les médicaments vétérinaires ». Elle dépasse donc l’actuel article du projet de loi qui concerne les seuls antibiotiques : « La position des industriels va au-delà du texte présenté par le gouvernement au Parlement. Nos laboratoires se sont engagés, depuis 2009, dans une démarche de progrès incompatible avec la pratique décrite par le président de l’Ordre. Michel Baussier a raison d’alerter les vétérinaires sur leur responsabilité particulière. Pour ce qui est du SIMV, nous affirmons que les comportements dénoncés, s’ils existent, ne sont absolument pas représentatifs et nos laboratoires appliqueront dans toute leur rigueur les nouvelles dispositions qui seront votées par le Parlement. »

• 1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1576 en pages 3 et 14-15.