Le cathétérisme intraveineux chez les nouveaux animaux de compagnie - La Semaine Vétérinaire n° 1577 du 21/03/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1577 du 21/03/2014

Formation

NAC

Auteur(s) : JULIEN GOIN

Fonctions : assistant hospitalier du service “animaux d’espèces inhabituelles” d’Oniris (Nantes)

A l’instar des autres espèces, le cathétérisme intraveineux est utile chez les NAC (furet, lapin, rongeurs, reptiles, oiseaux) dans de nombreuses circonstances telles qu’une fluido­thérapie, une alimentation parentérale, une sédation, une anesthésie, une réanimation, un examen d’imagerie (pour l’injection de produits de contraste), une antibiothérapie, une chimiothérapie, une euthanasie, etc.

En raison de la fréquente petite taille des espèces concernées, les cathéters de 24 G (jaunes) et de 26 G (violets) sont les plus utilisés. Ceux de 22 G (bleus) sont utilisables chez les grands spécimens de reptiles (les iguanes, par exemple) et les oiseaux. Les règles d’asepsie cutanée sont à respecter. La compression peut être exercée au doigt par un assistant ou, si la taille et la conformation de l’animal le permettent, à l’aide d’un petit garrot de type élastique de bureau. Compte tenu de la vivacité de nombreuses espèces, de la fragilité et de la petite taille des structures vasculaires, une sédation ou une anesthésie sont, la plupart du temps, nécessaires.

CHEZ LES PETITS MAMMIFÈRES

→ Chez les petits mammifères dont le poids moyen est supérieur à 500 g (furet, lapin, cobaye, chinchilla, chien de prairie), la veine céphalique est un site utilisable. Le geste technique est identique à celui pratiqué chez le chien et le chat. L’inconvénient consiste à entraver un membre, ce qui peut entraîner une gêne à l’origine d’une destruction du cathéter et/ou du perfuseur, en particulier chez le furet.

→ Chez le lapin, le cathéter peut également être posé à la veine marginale de l’oreille. Celle-ci est située en bordure dorsale du pavillon. Afin d’assurer sa fixation, une compresse est placée en guise de support en face ventrale de ce dernier. La veine saphène externe, assez volumineuse et qui chemine transversalement en face latérale du tibia, est également exploitable.

CHEZ LES REPTILES

Chez les reptiles, le geste technique est difficile en raison de leur peau épaisse et kératinisée. Elle rend la plupart des structures vasculaires invisibles et oblige à recourir à des repères anatomiques précis.

→ Chez les serpents, le cathéter peut être placé à la veine jugulaire, au ventricule cardiaque ou à la veine coccygienne ventrale.

Dans le premier cas, le serpent est installé en décubitus latéral. La veine jugulaire droite, plus développée que la gauche chez les reptiles, est privilégiée. Une incision et une dissection sont nécessaires entre la première et la deuxième rangée d’écailles latérales.

Dans le cas du ventricule cardiaque, le serpent est positionné en décubitus dorsal. Le cœur est repéré dans le premier tiers corporel par palpation, par visualisation des battements cardiaques sous une lumière rasante ou à l’aide d’un Doppler. Partiellement mobile dans la cavité cœlomique, il est immobilisé caudalement par une pression du pouce. Le cathéter est introduit en longeant ce doigt, entre deux écailles, jusqu’à la montée du sang qui a lieu de manière pulsatile. Enfin, les ailettes sont fixées avec deux points de suture.

Pour la veine coccygienne ven­trale, le serpent est placé en décubitus dorsal. Le cathéter est introduit en regard de la ligne médiane ventrale du second tiers de la queue.

Dans tous les cas, la fixation implique la pose d’un ruban adhésif autour du corps de l’animal.

→ Chez le lézard, le cathéter peut être posé aux veines céphalique, coccygienne ventrale et abdominale ventrale. Pour la première, le lézard est installé en décubitus sternal. Une incision et une dissection sont nécessaires sur la face dorsale du membre antérieur, à mi-distance entre le coude et le carpe.

Dans le cas de la veine coccygienne ventrale, la technique est identique à celle utilisée chez le serpent.

Pour la veine abdominale ventrale, le lézard est placé en décubitus dorsal. Le cathéter est introduit en regard de la ligne ventrale médiane, en région “ombilicale”, de manière tangentielle. Cette veine est appendue dans la cavité cœlomique via un tissu conjonctif, ce qui rend difficile son cathétérisme et son hémostase.

→ Chez la tortue, le site à privilégier est la veine jugulaire droite. La technique est identique à celle employée chez le serpent. Le membre antérieur ipsilatéral peut être immobilisé à l’aide d’un pansement de type Vetrap(r) pour éviter que l’animal n’arrache le dispositif.

CHEZ LES OISEAUX

Chez les oiseaux, la finesse de la peau (hormis au niveau des membres postérieurs) facilite la visualisation des structures vasculaires. Le cathétérisme peut concerner les veines jugulaire droite, alaire ou tarsométatarsienne.

La veine jugulaire est située sur la face latérale droite du cou, en regard d’un aptérium (une zone physiologiquement dépourvue de plumes). La veine alaire chemine sur la face interne de l’aile, en regard de l’articulation du coude. La veine tarsométatarsienne est visualisable en face médiale du tarsométatarse, mais plus difficilement que les deux précédentes en raison de la présence d’écailles kératinisées à cet endroit.

LIMITES ET CONTRAINTES

La nécessité d’une sédation ou d’une anesthésie dans la majorité des cas représente la principale contrainte. La petite taille et la fragilité des veines compliquent fortement le geste technique. En outre, chez de nombreuses espèces, le cathétérisme est extrêmement difficile, voire impossible (octodon, rat, souris, gerbille, hamster ; petits lézards de type anolis, geckos, etc.; passereaux de type canaris, mandarins, etc.).

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr