« Connaître l’élevage est indispensable pour bien conseiller l’éleveur » - La Semaine Vétérinaire n° 1577 du 23/03/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1577 du 23/03/2014

Xavier Lévy (A 03)

Dossier

Où en est la mise en œuvre des visites sanitaires obligatoires dans les élevages canins ?

Nous attendons toujours le décret d’application de la loi du 28 août 2008, qui devrait paraître en 2014. Les éleveurs en parlent entre eux. Ils nous rapportent que les Directions départementales de la protection des populations (DDPP) s’intéressent de plus en plus aux élevages. Elles intensifieront probablement leurs contrôles. Les recommandations s’orientent a priori vers une visite sanitaire annuelle dans les élevages de moins de dix chiens (soit les deux tiers des élevages français environ) et deux pour les plus grands. À ce jour, trop peu de vétérinaires ont anticipé ce changement, c’est dommage. En effet, il s’agit d’une chance de valoriser notre mandat sanitaire, de nous replacer comme des acteurs centraux de l’activité d’élevage tant canin que félin. Une absence d’implication risque de nous faire perdre du crédit en faveur d’autres professions.

Visiter l’élevage influence-t-il les relations entre l’éleveur et le vétérinaire ?

Les rapports entre les praticiens et les éleveurs canins sont souvent un peu tendus. Les premiers ont l’impression de consacrer du temps, de casser leurs prix, les seconds de ne pas en avoir pour leur argent. Il me semble cependant indispensable de connaître l’élevage d’un client afin de comprendre ses besoins et de le conseiller utilement. Se rendre sur place permet de vérifier le nombre réel de chiens adultes présents et leurs conditions de vie. L’hygiène, l’organisation du travail sont variables d’un endroit à l’autre. Cela permet aussi de mieux évaluer les contraintes financières du client, et de s’adapter à chacun. En visitant l’élevage, le vétérinaire montre à son propriétaire qu’il s’implique dans son activité : c’est une base essentielle pour nouer une relation de confiance réciproque. Par ailleurs, les éleveurs sont rarement de bons gestionnaires. Notre regard d’analyste les aide à mieux s’organiser et à répartir leur temps, ainsi que leurs investissements financiers. Le protocole vaccinal, par exemple, doit être adapté à chaque situation et assorti de mesures d’hygiène (faute de quoi la vaccination est perçue comme un échec lors d’épidémies). Même si un compte rendu oral peut être réalisé à la fin de la visite de manière conviviale, il convient de toujours envoyer un rapport écrit. Pour ne rien omettre, je recommande d’ailleurs de prendre des photos. S’il a été conseillé sur les défauts de son élevage, l’éleveur ne pourra pas reprocher à son vétérinaire la survenue d’un problème sanitaire. Et dans ce cas, il ne faut pas hésiter à faire appel à un confrère spécialisé : cela montre l’intérêt du praticien à résoudre le problème de son client.

Comment rentabiliser une visite d’élevage ?

La première visite d’un élevage nécessite du temps, mais elle permet d’en gagner beaucoup par la suite. D’ailleurs, avec un peu d’habitude, un quart d’heure suffit à faire le tour d’un petit élevage. Il ne faut pas chercher à rentabiliser la visite seule, mais l’inclure dans un forfait de prise en charge. Comme la visite d’un élevage canin s’apparente à une consultation vaccinale collective, le déplacement peut être l’occasion de vacciner les chiens. Plus un éleveur travaille bien, plus son vétérinaire a de chances d’être rémunéré correctement. De plus, si celui-ci respecte les compétences du praticien, il le recommandera à ses clients lors des adoptions, ce qui peut se révéler rentable.

Une formation est-elle nécessaire pour effectuer ces visites ?

Les vétérinaires ruraux connaissent bien le principe des visites d’élevage, même s’ils doivent s’adapter aux spécificités physiologiques et infectieuses des carnivores domestiques. Cette pratique est plus éloignée du quotidien des confrères canins, mais je la trouve enrichissante intellectuellement, car elle offre une autre approche du métier. Les formations permettent de rafraîchir les connaissances et les notions apprises à l’école, afin d’être méthodique et efficace lors de la visite. Toute la profession est concernée. Les enjeux en termes de santé publique sont importants, notamment dans la prévention du mésusage global des médicaments, y compris des antibiotiques, afin qu’ils soient plus ciblés et mieux exploités.

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