Impacts de la directive “bien-être” sur le marché des œufs et des ovoproduits - La Semaine Vétérinaire n° 1576 du 14/03/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1576 du 14/03/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/VOLAILLES

Auteur(s) : Pascale Magdelaine*, Cyril Parachini-Winter**

Fonctions :
*de l’Institut technique de l’aviculture (Itavi). Article tiré d’une conférence présentée aux Journées nationales de la poule pondeuse et de l’œuf de consommation à Pacé (Ille-et-Vilaine), le 5 décembre 2013.

Depuis le 1er janvier 2012 et l’application de la directive “bien-être”, les producteurs européens d’œufs et d’ovoproduits ont dû se mettre aux normes, en respectant des mesures qui impliquent des aménagements parfois colossaux des infrastructures de leurs élevages (installation de cages aménagées). Le coût de cette mise en conformité est estimé entre 20 et 25 € en moyenne par poule, avec de grandes variations entre les pays. Lors des dernières Journées de la poule pondeuse et de l’œuf de consommation, Pascale Magdelaine (Itavi) a dressé l’état des lieux du marché des œufs et des ovoproduits deux ans après la mise en œuvre de la directive.

La consommation d’œufs disparate selon les États

6,2 millions de tonnes d’œufs ont été produites dans l’Union européenne des 27 en 2013, soit une augmentation de 2,6 % par rapport à 2012. Néanmoins, un bilan à plus long terme fait état d’une tendance à la baisse, avec une réduction de 7 % en dix ans. Les évolutions sont variables selon les pays, même si l’Hexagone reste le principal producteur, avec plus de 800 000 t en 2013, talonné de près par l’Allemagne.

La consommation d’œufs varie aussi fortement entre les États. En Grèce, elle atteint 142 œufs par habitant et par an, versus 247 pour les Hongrois. La France se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne, avec 205 œufs consommés par habitant en 2013. Ce chiffre, qui peut sembler faible à ceux qui gardent en mémoire une valeur proche de 230, résulte d’une révision des moyens de calculs statistiques en 2005 et d’une consommation par habitant en baisse : le nombre d’œufs sur le plan national reste stable, mais la population française ne cesse de croître. Les marchés intérieurs sont également contrastés. L’Allemagne et les Pays-Bas, à l’inverse de la France, ne consomment presque plus d’œufs produits en cage et privilégient la production au sol. Au Royaume-Uni, la préférence des acheteurs est nettement orientée vers les œufs biologiques.

Une anticipation en Allemagne et aux Pays-Bas

En 1996, 92 % des poules pondeuses européennes étaient élevées en cage, versus 65 % en 2010 et 58 % en 2012 (le reste de la production se répartit en 26 % au sol, 12 % en plein air et 4 % “bio”). En Espagne et en Pologne, plus de 95 % des élevages avaient opté pour les cages en 2007. La mise aux normes pour ces pays a donc été coûteuse en termes de temps et d’investissements. Par ailleurs, en 2012, l’Espagne comptait encore plus de 90 % d’élevages en cages et la Pologne plus de 80 %.

La réduction des cages a été drastique en Italie, qui a diminué de près de 20 points son cheptel de poules pondeuses élevées en cages entre 2011 et 2012. L’Allemagne et les Pays-Bas ont beaucoup moins souffert de la mise aux normes de 2012. Ces deux pays ont en effet anticipé la réglementation européenne et initié des changements, dès 2010 pour l’Allemagne (à cette date déjà, le cheptel de pondeuses en cages était tombé à 10 %) et 2011 pour les Pays-Bas (qui suivent, compte tenu de la forte exportation de leurs produits vers l’Allemagne, la tendance de leur voisin avec un léger décalage).

Des perspectives globalement favorables

Au total, les mises en place ont augmenté de 9,8 % entre 2011 et 2012 dans tous les pays européens (sauf en Allemagne), et diminué de 5,4 % entre 2012 et 2013 dans tous les États (excepté en France). Une hausse des importations est observée en 2012 – l’année de la mise aux normes, le marché européen était en demande d’œufs –, puis un reflux en 2013, avec le retour à une situation presque similaire à celle de 2011.

L’évolution inverse est observée pour les exportations, avec une baisse en 2012 et une reprise en 2013 (toujours avec un léger déficit en œufs “coquille” et un excédent en ovoproduits). Le prix des œufs en gros a ainsi augmenté de 43 % en Europe en 2012, puis chuté de 19 % pendant 43 semaines en 2012-2013. Les perspectives de consommation sont donc globalement favorables.

En 2012, la production française a enregistré une hausse de 20 % par rapport à 2013. Selon les prévisions, le niveau de production restera élevé en 2014.

Des incertitudes persistent cependant : tous les pays parviendront-ils à se mettre aux normes ? La cage aménagée constitue-t-elle un compromis acceptable pour les associations de protection animale ? En outre, certains effets pervers de la crise sont difficiles à anticiper.

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