Prise en charge des métrites et des endométrites chez le cheval - La Semaine Vétérinaire n° 1575 du 07/03/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1575 du 07/03/2014

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean

POINTS FORTS

– Chez la jument, le terme d’endométrite regroupe différentes catégories d’affections à l’étiologie, à la pathogénie et à l’expression clinique différentes.

– Chacune peut être assez facilement distinguée lors d’une démarche diagnostique rigoureuse, indispensable pour mettre en place des mesures curatives qui diffèrent d’un type d’endométrite à l’autre.

En gynécologie équine, les métrites et les endométrites impliquent fréquemment une intervention. Elles constituent la première cause pathologique d’infertilité chez la jument. Leur prise en charge, qui comprend en particulier l’administration d’antibiotiques, doit être raisonnée.

Les endométrites regroupent plusieurs entités cliniques. La plupart d’entre elles sont infectieuses. Les traitements anti-infectieux, s’ils se révèlent nécessaires, sont induits au cas par cas et reposent sur l’analyse de différents critères : le type d’infection à soigner, la nature des bactéries en cause et leur biotope au niveau utérin, l’accès au site infecté de l’antibiotique, la tolérance locale ou générale du médicament et de la forme pharmaceutique choisie. Il convient en outre de respecter la réglementation qui encadre la prescription des antibiotiques chez les équidés.

Les inflammations utérines se manifestent cliniquement et histologiquement de manière différente.

INFECTIONS UTÉRINES PUERPÉRALES

Sur le plan clinique, seules les infections utérines puerpérales se traduisent par des symptômes aigus assortis d’une atteinte générale, en raison d’une toxémie voire d’une septicémie susceptible de provoquer une fourbure, et par des signes génitaux (des écoulements vulvaires souvent abondants). Elles constituent fréquemment la complication de dystocies sources d’atonie utérine et de larges contaminations bactériennes. Elles sont également consécutives à des rétentions, même partielles, placentaires. Le traitement repose sur des lavages utérins au minimum quotidiens destinés à vidanger la cavité utérine. Des injections de contracturants utérins, tels que l’ocytocine, y sont associées. En raison de l’infection locale des différents tissus de l’utérus et des risques de septicémie, un traitement anti-infectieux par voies générale et locale se justifie, en complément des thérapeutiques qui visent à vidanger la cavité utérine. Compte tenu de l’importante probabilité de polycontamination et de la nécessité de mettre en place un traitement en urgence, une antibiothérapie à large spectre à l’action bactéricide est à instaurer en première intention (une association de pénicilline-gentamycine et de sulfamides, par exemple). Les traitements complémentaires destinés à prévenir ou à traiter une toxémie et une fourbure se justifient également.

ENDOMÉTRITES CHRONIQUES

En dehors de cette complication post-partum, les autres endométrites montrent une évolution clinique de type chronique. Elles présentent peu de symptômes, en dehors de l’infertilité qu’elles génèrent. Ces endométrites se classent en deux catégories.

Endométrites de première catégorie

Elles correspondent histologiquement à une inflammation aiguë.

Les endométrites persistantes postsaillie ou postinsémination artificielle : elles sont liées à un défaut d’élimination de l’inflammation physiologique consécutive à l’accouplement. Les examens cytologique et bactériologique utérins sont inutiles. Ils révéleraient une inflammation en phase aiguë (présence de polynucléaires) et soit une absence de germe, soit uniquement des bactéries de contamination. Quatre à six heures postinsémination artificielle, il est possible de réaliser un lavage utérin avec une solution physiologique, en plus du traitement ocytocique. Ce type d’endométrite n’est pas dû à une colonisation microbienne pathologique. La prise en charge clinique précoce de ces cas ne justifie donc pas une thérapeutique anti-infectieuse.

Les endométrites infectieuses d’évolution chronique (souvent liées à des défauts de conformation des voies génitales postérieures) et les endométrites dues à la transmission sexuelle d’une souche bactérienne fortement pathogène : lors de suspicion, le diagnostic repose sur un examen cytobactériologique de l’utérus. Le micro-organisme responsable est à identifier, car la connaissance de son antibiosensibilité est indispensable à la mise en œuvre d’une thérapeutique anti-infectieuse raisonnée. Une fois qu’un antibiotique peut être choisi selon le germe détecté, le lavage quotidien de l’utérus est suivi d’une injection intra-utérine de solution aqueuse de cet antibiotique, plutôt que de l’irrigation d’une solution antiseptique.

Ces trois types d’endométrites peuvent évoluer après la guérison de la phase aiguë de l’inflammation vers une endométrite chronique dégénérative irréversible et une inflammation chronique.

Endométrites de seconde catégorie

Ces endométrites correspondent aux séquelles des inflammations utérines précédentes. Les glandes endométriales sont remplacées par du tissu cicatriciel en surface et en profondeur. Ce phénomène peut engendrer des lacunes lymphatiques plus ou moins volumineuses et des dilatations kystiques glandulaires. Ces endométrites dégénératives chroniques ne s’accompagnent d’aucun signe clinique, à l’exception d’une baisse de la fertilité chez la jument. C’est pourquoi il est conseillé d’effectuer une biopsie de l’endomètre pour apprécier la gravité et l’étendue des lésions dégénératives irréversibles à la suite de la guérison d’une endométrite infectieuse.

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