La maladie de l’herbe ou dysautonomie équine ou grass sickness - La Semaine Vétérinaire n° 1572 du 14/02/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1572 du 14/02/2014

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Marine Neveux

La maladie de l’herbe est une affection neuro­dégénérative qui touche le système nerveux central et périphérique chez le cheval. Le plus souvent fatale, elle survient fréquemment au printemps, et affecte les équidés au pré.

TABLEAU CLINIQUE

L’affection peut être aiguë, suraiguë ou chronique, bien qu’il existe plusieurs signes cliniques communs à ces différents degrés de la classification.

La forme aiguë est souvent fatale en moins de 48 heures, la forme suraiguë en deux à sept jours, et la forme chronique s’étale sur plus d’une semaine. Cette dernière nécessite dans un premier temps des soins intensifs pour augmenter le taux de survie, estimé de 50 à 70 % selon les cas. La forme chronique est, bien entendu, plus insidieuse. Les chevaux atteints présentent parfois une diminution du polygone de sustentation et un abdomen affiné. La cachexie et une perte de poids associée à une anorexie sont alors des troubles qu’il faut souvent prendre en charge rapidement. Une tachycardie, des coliques, une sudation, des tremblements musculaires, une dysphagie, une salivation excessive sont les signes cliniques couramment décrits.

PRÉVALENCE

La maladie de l’herbe est une polyneuropathie qui affecte le système nerveux autonome. Elle est associée à des troubles de la motilité intestinale. Aucune race ne semble montrer une prédisposition particulière. Tous les équidés, au sens large, peuvent être touchés : du cheval de Przewalski aux zèbres en passant par la mule. Des auteurs rapportent un cas chez un âne, ce qui est rare, car la maladie de l’herbe affecte le plus souvent les chevaux et les poneys. Elle touche préférentiellement les jeunes chevaux âgés de deux à sept ans.

ORIGINE

L’identité précise de l’agent causal demeure incertaine. Plusieurs hypothèses sont avancées. L’implication d’une neurotoxine de Clostridium botulinum de type C est la piste privilégiée. Des études épi­démiologiques ont identifié des facteurs de risque associés chez le cheval, comme l’accès au pâturage (le principal), la gestion et la modification de la ration (un changement alimentaire marqué peut déséquilibrer la flore digestive), l’influence de la saison et du climat (pic de la maladie entre les mois d’avril et de juin), la nature du sol.

LA MALADIE CHEZ L’ÂNE

Dans le cas décrit chez l’âne, des signes de coliques modérés sont notés, ainsi qu’une inappétence et une perte de poids typiques de la forme chronique de la maladie. La magnitude de la tachycardie observée chez cet âne peut, en revanche, être associée à bien des processus pathologiques. D’autres signes cliniques plus caractéristiques sont une ptose bilatérale et des fasciculations musculaires bilatérales. Chez l’âne, ce degré de ptose musculaire est moindre après l’application par voie topique de phényléphrine, ce qui est en faveur de la préexistence d’une maladie associée à une dénervation sympathique. Les fasciculations musculaires, typiquement mais pas exclusivement, affectent les groupes de muscles quadriceps et triceps. Bien que les mécanismes sous-jacents de la maladie de l’herbe nécessitent d’être confirmés, de tels tremblements peuvent partiellement refléter un degré de parésie du motoneurone périphéri­que, qui consiste en une dégénérescence de la corne ventrale de la moelle épinière.

DIAGNOSTIC

L’examen clinique et le contexte épidémiologique permettent de suspecter la maladie de l’herbe, qui apparaît toutefois sous-diagnostiquée.

Le diagnostic ante mortem est difficile. L’examen histopathologique des biopsies iléales reste l’examen de choix dans ce cadre. Les dommages neuronaux dans le système nerveux entérique sont les plus importants. Les biopsies au niveau du jéjunum affichent une valeur diagnostique moindre.

Sources :

→ N.E. Mellor et coll. Successful treatment of chronic grass sickness in a donkey. Equine Veterinary Education. 2013, 25 (12) : 628-632.

→ R.S. Pirie. Equine grass sickness in a donkey. Equine Vet. Educ. 2013, 25 (12) 633-635.

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