Dechra : petit mais incontournable, et exclusif pour les praticiens

Dechra est l’un des petits laboratoires qui comptent en Europe. En France, il représente 1,4 % des ventes de produits vétérinaires, estimées à 18 millions d’euros et composées à 62 % de pet-food avec la gamme Specific®. Son chiffre d’affaires mondial, de 230 millions d’euros, est réalisé à 85 % dans seulement onze pays d’Europe de l’Ouest.

Blockbusters de niches thérapeutiques

Pourtant, certaines de ces spécialités sont incontournables pour les vétérinaires. De longue date, les praticiens équins ne peuvent pas se passer de la phénylbutazone Equipalazone®. Pour les équidés, Dechra a aussi repris la commercialisation de la guaïfénésine Myorelax®, pour la myorelaxation lors d’anesthésie. Les praticiens canins connaissent bien le trilostane Vetoryl® comme traitement du syndrome de Cushing, le thiamazole Felimazole® pour les chats hyperthyroïdiens ou encore l’acide fusidique (Fucithalmic® et Canaural®). Dechra reprend aussi la commercialisation des comprimés de lévothyroxine Forthyron® F. Les cardiologues recommandent toujours le diltiazem Hypercard® pour les chats atteints de cardiomyopathie hypertrophique. Dans leurs domaines, tous ces médicaments sont des blockbusters, mais de (petites) niches thérapeutiques.

Un triple patrimoine génétique

À l’origine, Dechra est un laboratoire filiale d’une centrale de distribution de produits vétérinaires pour les praticiens britanniques. En 2013, ses dirigeants ont revendu la centrale mère pour ne conserver que le laboratoire filiale. Dechra est donc désormais un laboratoire de santé animale indépendant et coté à la Bourse de Londres.

Arnolds-le-Britannique

De ses gènes britanniques, Dechra conserve des gammes phares originales pour les animaux de compagnie (Vetoryl®, Felimazole®, etc.) et les équidés (Equipalazone®). Elles proviennent, pour la plupart, du petit laboratoire britannique Arnolds Veterinary, aujourd’hui intégré dans le patrimoine génétique de Dechra.

Léo-le-Danois

Puis, début 2008, Dechra-le-Britannique rachète Léo-le-Danois, en fait l’ancienne filiale vétérinaire du laboratoire danois Léo, rebaptisée VetXX. Le Danois avait développé la gamme de pet-food Specific® en Scandinavie et dans ses filiales en France, en Espagne et au Portugal. Dans ces pays, le pet-food pèse lourd, de 40 à 80 % des ventes, alors qu’il ne représente que 18 % au global chez Dechra.

Eurovet-le-Néerlandais

En 2013, Dechra rachète Eurovet-le-Néerlandais. Comme Dechra à l’origine, Eurovet est la filiale pharmaceutique d’un grossiste des Pays-Bas (AUV) créé par des vétérinaires néerlandais et belges. Ce laboratoire développe surtout des génériques pour les productions animales et, dans une moindre mesure, pour les animaux de compagnie. Ainsi, aux Pays-Bas et en Belgique, plus de 60 % des ventes sont réalisées en productions animales.

Six cibles thérapeutiques

Pour se développer, Dechra compte mieux faire profiter tous les pays des gammes phares de son triple brin d’ADN anglais, danois et néerlandais, et se recentrer sur six domaines thérapeutiques : l’endocrinologie, la cardiologie, la nutrition en y incluant les pet-food, la dermatologie, l’anesthésiologie (avec l’analgésie) et… la médecine équine.

Ainsi, en 2013, la France a procédé à dix lancements de médicaments : trois en cardiologie (bénazépril Cardipril®, pimobendane Cardisure® et diltiazem Hypercard®), cinq en anesthésiologie (médétomidine Sedator®, atipamézole Atipam®, butorphanol Alvegesic®, kétamine Anesketin®, hémoglobine Oxyglobin®) et deux pour les équidés (guaïfénésine Myorelax® et détomidine Domidine®). Sept sont prévus en 2014.

Plus pour les vétérinaires

Ces lancements s’accompagnent d’une nouvelle signature, « plus pour vous », les praticiens, « plus de compétences, d’écoute, de formation, de services, de réactivité », plus de vétérinaires avec six confrères employés du laboratoire, plus d’exclusivités vétérinaires. Car chez Dechra, même le pet-food n’est pas vendu hors du circuit vétérinaire…