CHV Saint-Martin : un pôle multidisciplinaire aux portes d’Annecy - La Semaine Vétérinaire n° 1571 du 07/02/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1571 du 07/02/2014

Entreprise

Auteur(s) : Charlotte Devaux

Créé ex nihilo il y a cinq ans, le centre hospitalier vétérinaire (CHV) Saint-Martin-Bellevue reçoit plus de 4 000 nouveaux animaux chaque année. Parmi les projets, il est prévu d’étoffer l’équipe, en recrutant notamment un practice manager, de modifier les statuts juridiques et d’agrandir la structure.

En 2003, la création du statut de centre hospitalier vétérinaire fait germer l’idée, chez Nicolas Gay et Pierre-François Isard, de créer une clinique regroupant des spécialistes pour délivrer des soins conformes aux techniques et aux connaissances internationales. À cette période, Pierre-François Isard pratique déjà une activité exclusive en ophtalmologie dans la région d’Annecy, tandis que Nicolas Gay, ancien praticien à Sevrier, exerce au Siamu à l’ENV de Lyon. Leur projet attire rapidement Antoine Bernardé, alors chirurgien spécialiste à Blois.

Dès sa construction, la structure est d’emblée vouée à devenir un CHV. Elle en a les dimensions : 650 m2 au rez-de-chaussée et 400 m2 à l’étage. Elle comporte cinq salles de consultation, trois blocs opératoires (dont un dédié à l’ophtalmologie), un pôle imagerie équipé d’un scanner, d’un échographe Doppler et d’un appareil de radiographie numérique, un chenil, une chatterie et une salle d’hospitalisation pour les animaux contagieux. Puis, face au développement de la clientèle des nouveaux animaux de compagnie, une salle d’hospitalisation dédiée à ces espèces, au calme et au chaud, est aménagée.

TROIS FORMES JURIDIQUES

Le mode de fonctionnement étant différent selon les disciplines – l’ophtalmologie nécessite un gros plateau technique et réalise peu d’actes, mais à forte valeur ajoutée, tandis que la médecine possède un plateau technique moins coûteux, mais réalise beaucoup plus d’actes –, les activités sont séparées en trois sociétés d’exercice libéral à responsabilité limitée (Selarl). Une société civile de moyens (SCM) est créée pour les charges communes (eau, électricité, loyer, rémunérations des ASV, etc.) et une société civile immobilière (SCI) gère le bâtiment.

VERS UNE SELARL GÉRÉE PAR UN MANAGER

Après cinq ans d’activité, cette structure, qui pouvait paraître ambitieuse au départ, devient trop étroite pour accueillir le flux de clients dans des conditions optimales (4 150 nouveaux animaux au cours de l’année écoulée), notamment vis-à-vis de la prévention du risque infectieux. De son côté, la division en trois Selarl devient obsolète (lourdeur décisionnelle, difficulté d’avoir une démarche globale d’entreprise et double, voire triple emploi de postes ou de dépenses). La gestion du personnel se révèle en outre trop chronophage pour les gérants. C’est pourquoi une évolution vers une Selarl unique, gérée par un practice manager, est en cours de discussion. Ce sera le point de départ d’une nouvelle gestion et d’un agrandissement de la surface utile (à terme, 1 100 m2 au rez-de-chaussée et 600 m2 à l’étage), avec l’ajout de salles de consultation, le doublement au minimum de la capacité d’hospitalisation, la création de nouvelles salles de chirurgie et l’accueil d’un appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour compléter l’offre d’examens complémentaires.

1. PÔLE D’IMAGERIE

L’ambition du CHV Saint-Martin, depuis sa construction, est de délivrer les soins à la pointe des connaissances actuelles. Le scanner, acquis dès l’ouverture, a été changé récemment pour une machine plus rapide (Philips Horizon 16 barrettes) afin d’assurer la moyenne d’environ six scanners quotidiens.

2. BLOCS OPÉRATOIRES

Le pôle chirurgical est équipé d’un système de ligature automatique des vaisseaux par ultrasons (LigaSure) et améliore en permanence son plateau de chirurgie mini-invasive.

3. SERVICE D’OPHTALMOLOGIE

Ce service dispose d’un appareil de tomographie en cohérence optique (OCT) qui permet de réaliser des coupes de la rétine in vivo afin de mesurer ses différentes couches nerveuses. Il est également équipé d’un système d’endoscopie oculaire, ce qui fait de cette structure l’un des rares centres en France à proposer la chirurgie du décollement de la rétine chez les carnivores.

4. SERVICE DE MÉDECINE

Ce service optimise régulièrement l’utilisation de ses appareils d’exploration endoscopique comme ses procédures de soins intensifs, par exemple via la mise en place du contrôle et de la correction des paramètres biologiques en temps réel et 24 heures/24 et à l’instauration d’une banque de sang.

5. ZONE DE SOINS ET DE PRÉPARATION

Le principe de l’aménagement intérieur repose sur la philosophie de l’open space, avec une utilisation importante des surfaces vitrées pour séparer les différentes zones. Une volonté de transparence afin que chacun soit impliqué dans tout ce qui se passe dans l’établissement.

6. PIÈCES ADMINISTRATIVES

Une salle de réunions et de conférences permet de faire le point après les rondes sur les cas hospitalisés tous les matins à 8 h, ainsi que d’accueillir les réunions confraternelles des praticiens. Une salle de repos est à la disposition du personnel, mais aussi cinq chambres et deux blocs sanitaires pour les gardes de nuit et l’hébergement des stagiaires en formation.

CARACTÉRISTIQUES

Généralités

— Statut juridique : une SCI, une SCM, trois Selarl (médecine, chirurgie et ophtalmologie) et une société en participation pour le pôle imagerie, commune aux trois Selarl, avec un salarié imageur.

— Année d’ouverture : 2008.

— Activité : 100 % canine et NAC, en référé sauf cas particulier.

— Horaires : consultations du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 19 h, le samedi de 8 h 30 à 12 h 30.

— Service de gardes : un vétérinaire et une auxiliaire sont présents sur place en permanence avec un chirurgien, un médecin et un ophtalmologiste d’astreinte.

Personnel

— 6 associés : Nicolas Gay en médecine interne, Adeline Linsart en médecine des NAC, Pierre-François Isard et Thomas Dulaurent en ophtalmologie, Antoine Bernardé et Fabrice Bernard en chirurgie.

— 4 salariés vétérinaires : 1 résident en chirurgie, 2 médecins et 1 imageur, spécialistes ou en cours de spécialisation.

— 11 auxiliaires à temps plein.

— 8 collaborateurs libéraux : 1 praticien qui assure les consultations de cancérologie, 1 praticien pour l’échocardiographie, 1 dermatologue et 5 vétérinaires pour les urgences.

— 1 comptable et 1 employé administratif à mi-temps, 1 employé pour le ménage.

Points forts

— Bâtiment construit dès l’origine pour être un CHV, sur une surface de 1 050 m2.

— Air conditionné total et permanent, dispensant d’ouvrir les fenêtres et assurant une température constante sans odeurs.

— Plateau technique de pointe et compétences humaines actualisées en permanence.

— Accessibilité, grâce à sa situation le long de la nationale entre Annecy et Genève, à proximité des échangeurs de l’A41.

Points faibles

— Obsolescence du statut juridique actuel.

— Absence d’un manager pour gérer une équipe avec de tels effectifs.

— Manque d’espace qui ne permet plus de répondre au flux d’animaux dans des conditions optimales.

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