Utilisation des corticoïdes lors de prurit chez le chien

L’emploi de corticoïdes s’accompagne certes d’effets secondaires, mais pourquoi s’en passer s’ils sont utilisés à bon escient ? », dédramatise Céline Darmon-Hadjaje en préambule de sa présentation sur l’utilisation des anti-inflammatoires stéroïdiens en dermatologie. Elle recense ainsi quatre indications majeures pour ces molécules, après avoir vérifié que l’animal n’est pas prédisposé aux effets secondaires et après l’exclusion des causes parasitaires ou infectieuses.

DERMATITE ATOPIQUE

La prednisone et la prednisolone par voie orale sont efficaces (chez le chat, la predisone est à éviter, car seuls 20 % se transforment en predni­solone, la forme active). Elles s’utilisent pour gérer les poussées aiguës, pendant sept à dix jours. Les topiques sont également efficaces et à préférer lors de lésions localisées.

FURONCULOSE ÉOSINOPHILIQUE

Elle s’observe chez des chiens de races de grande taille, qui ont tendance à fouiner dans les végétaux et à s’exposer aux piqûres d’insectes. Les lésions sont localisées sur le chanfrein et épargnent la truffe. Un calque cutané met en évidence la présence de polynucléaires éosinophiliques et l’absence d’infection bactérienne. La prednisone est utilisée à la dose de 1 à 2 mg/kg pendant dix jours, suivis d’une administration à jours alternés.

DERMATITE PYOTRAUMATIQUE

Elle se caractérise par une lésion surélevée, suintante et alopécique. Ses bords sont bien délimités après la tonte. De la prednisone est utilisée à la dose de 1 mg/kg pendant sept à quatorze jours, éventuellement associée à un topique ou à un spray corticoïde (utile pour ne pas avoir à toucher cette lésion douloureuse) et à un shampooing antiseptique. Les antibiotiques ne sont pas prescrits dans cette indication. Les facteurs favorisants doivent être recherchés (tout traumatisme : un brossage trop vif, une présence de parasites, etc.). Si les lésions sont multiples ou chroniques, une recherche d’hypersensibilité alimentaire est entreprise.

OTITE PROLIFÉRATIVE

Notre consœur a recours à l’injection locale de corticoïdes retard dans cette indication. Après l’anesthésie générale et le nettoyage de l’oreille, elle injecte 0,05 à 0, 1 ml d’acétate de triamcinolone par voie intradermique, en deux à trois injections dans le conduit. Cette procédure s’accompagne de saignements, prévient-elle. Un contrôle est réalisé une à deux semaines après, et le traitement est éventuellement renouvelé deux fois au maximum si nécessaire. Cela permet de diminuer l’hypertrophie et ainsi de retrouver une lumière dans les conduits, avant de prendre le relais avec des soins topiques.