Reptiles domestiques : attention aux jeunes enfants

Les reptiles sont connus pour être porteurs de salmonelles. L’Institut de veille sanitaire (InVS) et le centre national de référence des Salmonella (Institut Pasteur) ont mené une étude en France métropolitaine pour analyser des cas de salmonellose chez des enfants de moins de cinq ans, transmises par ces animaux (porteurs dans 50 à 90 % des cas selon la littérature). Les critères d’inclusion sont le diagnostic d’une salmonellose (souche confirmée en laboratoire) et la présence d’un reptile dans le foyer ou l’identification d’un sérotype connu pour être porté par ces animaux (aucun sérotype n’est toutefois spécifique à ces seules espèces). Une enquête téléphonique est réalisée auprès des parents des 41 enfants retenus.

Des patients atteints même sans contact direct

Dans 32 % des cas (n = 13), un reptile est présent dans le foyer (tortue aquatique dans 6 cas, agame barbu dans 3 cas) et, pour ces cas, aucune autre source de contamination n’est mise en évidence.

Aucun des animaux n’a présenté de signe de maladie auparavant. Un seul enfant a eu des contacts directs avec l’un d’eux, et aucun reptile n’est laissé en liberté dans le foyer. Tous les parents (sauf un cas) adoptent des mesures d’hygiène après un contact avec l’animal (port de gants, lavage des mains). Seule une famille connaissait le risque de transmission de Salmonella avant que la maladie se déclare. Dans sept cas, les parents n’étaient pas au courant au moment de l’interrogatoire. Pour les autres enfants, aucun contact avec un reptile n’est rapporté. Les symptômes, toutes sources de contamination confondues, consistent en une gastro-entérite fébrile (38 cas) et une méningite (2 cas). Ils ne sont pas plus sévères lorsqu’un reptile en est à l’origine. Les auteurs de l’étude soulignent le jeune âge des patients atteints lors de contamination par un reptile (85 % ont moins d’un an, avec une médiane de six mois versus douze pour les autres origines). Par ailleurs, l’absence de contact direct entre l’enfant et le reptile ne suffit pas à prévenir la contamination.

• 1 Colomb-Cotinat M. et coll. « Salmonelloses chez des jeunes enfants et exposition aux reptiles domestiques : investigation en France métropolitaine en 2012 », Bull. Épidémiol. Hebd. 2014; (1-2): 2-8.