Entre nous
FORUM
Auteur(s) : Carole André
Olivier Esnault, salarié du Groupement de défense sanitaire de La Réunion
Je suis installé depuis 2010 à La Réunion. Après un CEAV de pathologie animale en régions chaudes, je suis parti travailler au Burkina Faso. Puis, une amie de ma promotion m’a parlé de ce poste qui se libérait au GDS de La Réunion. Je travaille aujourd’hui à 100 % sur une mission dédiée à la filière apicole de l’île. Avec plus de 24 000 ruches et 500 apiculteurs, c’est un secteur important et intéressant.
Je vois surtout des avantages à travailler à La Réunion. Les salaires sont plus élevés, malgré le surcoût de la vie. Nous sommes à proximité et ouverts à tous les pays de l’océan Indien, ce qui permet de belles découvertes. De plus, je pense que le cliché des îles “où on se la coule douce” ne se vérifie pas ici. Peut-être était-ce vrai pour l’ancienne génération, mais les jeunes sont hyperdynamiques. Je ne vois aucune différence avec la métropole.
En exercice libéral cependant, certains cabinets “abusent” de la jeune main-d’œuvre métropolitaine, venue pour acquérir de l’expérience au soleil. Côté inconvénients, il y a aussi le problème du prix des médicaments et de la gestion des stocks, puisqu’il faut les faire venir par bateau. En outre, l’intégration n’est pas toujours simple et, souvent, les “zoreilles” restent entre eux. De même, le chômage est important et il n’est pas toujours facile pour les conjoints de trouver du travail.
Jean-Luc Sottovia, praticien libéral à Fort-de-France en Martinique
Depuis mon arrivée à la Martinique, en 1983, nous sommes passés de trois ou quatre cabinets mixtes à une quinzaine, avec une activité à prédominance canine. Ce qui a changé, c’est la médicalisation, qui est allée de pair avec une meilleure répartition des vétérinaires sur l’île. Malgré tout, la rurale ne tente pas les jeunes confrères en raison de difficultés liées à la structure de nombreux élevages. Nous manquons aussi de certains équipements. Ainsi, le scanner est inaccessible et certains examens d’imagerie, comme les endoscopies, restent complexes à réaliser. Quant aux formations en métropole, c’est un investissement important, en raison du billet d’avion et de la difficulté à trouver un remplaçant. Aussi, nous avons créé une association des vétérinaires qui organise des EPU sur place, en faisant venir une à deux fois par an des conférenciers.
Les maladies rencontrées sont comparables à celles de la métropole, avec en plus des empoisonnements dus à l’usage incontrôlé de pesticides. Nous avons aussi une importante problématique de gestion des stocks de médicaments puisqu’il faut les importer.
Enfin, nombreux sont ceux qui partent quelques années après avoir goûté aux charmes de l’île, face aux difficultés pour faire évoluer un projet professionnel, mais surtout à cause de l’éloignement et de raisons familiales.
Xavier Roy, praticien libéral à Baie-Mahault en Guadeloupe
Difficile de faire des généralités sur les conditions d’exercice outre-mer. Depuis que je suis arrivé en Guadeloupe, en 1985, les choses ont beaucoup changé et j’ai vu passer beaucoup de confrères. Certains viennent pour changer de vie, pour fuir la métropole ou la Belgique, d’autres sont des natifs qui reviennent au pays après leurs études, d’autres encore viennent passer quelques années au soleil et, parmi eux, certains font souche. Il y a presque autant de profils que de vétérinaires et chacun y trouve des avantages et des inconvénients différents selon ses attentes.
Ce qui est certain, c’est que nous vivons dans une région insulaire et éloignée des centres décisionnels. Cette insularité est gage d’une certaine liberté, mais aussi d’un isolement certain. Chaque médaille a son revers !
En exercice libéral, les revenus sont bien inférieurs à ceux de la métropole, il faut donc trouver d’autres attraits. Personnellement, la qualité de vie me semble meilleure qu’en région parisienne, par exemple. Il faut être prêt à abandonner une certaine qualité de service pour intégrer un nouveau mode de vie. À mon avis, on ne vient pas ici pour “faire de l’argent”. La situation économique locale n’est guère brillante. En outre, ce climat chaud et humide que tout le monde nous envie finira par lasser certains immigrants, nostalgique des frimas de l’automne et des rigueurs d’un bel hiver.
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