LA PHYTOTHÉRAPIE AU QUOTIDIEN AVEC MARIE-ANNICK VENTÉJOU - La Semaine Vétérinaire n° 1570 du 31/01/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1570 du 31/01/2014

Reportage

Auteur(s) : Frédéric Decante

Marie-Annick Ventéjou (L 82) développe, depuis 2005, une pratique thérapeutique autour de la phytothérapie. En association avec son mari Bernard (L 83) et un confrère assistant, notre consœur l’applique au sein de son cabinet mixte de Saint-Georges-de-Rouelley, dans la Manche, lui-même intégré dans un réseau de trois domiciles professionnels associés. Son exercice est presque exclusivement lié à cette médecine douce et son trésor phytopharmaceutique tient dans trois tiroirs d’une salle de consultation.

Je me rends à Saint-Georges-de-Rouelley avec un a priori : tout sera visuellement autre. Rapidement, me voilà pris par le sentiment que tout est pareil et, en fin de journée, je repars persuadé que tout est différent ! « Je suis arrivée à la phytothérapie par le hasard d’une formation de sensibilisation à cette pratique, raconte Marie-Annick Ventéjou. Ce soir-là, je n’ai pas tout compris, sauf que l’animal est un tout ! Je ne me suis pas découragée et j’ai appris à manipuler la phytothérapie, surtout pour soigner le coryza chez le chat, au début. Et au bout d’un certain temps, j’ai eu le déclic, au niveau du principe de la démarche intellectuelle inhérente à toute prescription magistrale en phytothérapie. Si j’y suis allée par hasard, quand j’ai assimilé les avantages fournis par le totum synergique des plantes, je n’y suis pas restée par hasard ! »

Petit à petit, notre consœur fait de plus en plus appel à cette pratique médicale. Aujourd’hui, elle utilise la phytothérapie d’abord, et recourt à l’allopathie si elle ne peut pas faire autrement. « L’intérêt de la phytothérapie est de travailler sur le long terme. Nos clients et leurs animaux, nous les connaissons depuis longtemps, de même que leurs maladies quand elles sont chroniques. Cet accompagnement se travaille sur la durée. » Et d’insister sur l’importance de la normalisation des solutions qu’elle reçoit : « Elles doivent être stables : il importe de toujours recevoir des extraits de plantes de la même qualité, donc que le fournisseur les standardise. »

Une bonne observance de la prescription

La consultation est des plus habituelles, si ce n’est la fin et son rituel : en présence du propriétaire, un essai d’administration orale à l’animal avec une solution liquide. « Ce n’est pas toujours facile, mais quand le client y arrive, cela aboutit à une meilleure observance, car il donne, de façon régulière, toujours un même volume de liquide. Il n’a pas à faire avaler des comprimés, avec des doses et des temps d’administration variables. »

Marie-Annick est la seule au cabinet à pratiquer la phytothérapie. Elle exerce un peu en rurale, bien qu’elle ne puisse plus aujourd’hui se rendre dans les exploitations à la suite d’un grave accident professionnel à la jambe. Mais fondamentalement, selon notre consœur, comme l’animal est pris pour un tout, l’espèce a peu d’importance : la prescription peut concerner des ânes, des lapins, des volailles, etc. Pour elle, cette pratique a toute sa place dans les situations où l’allopathie se trouve dans une impasse : « Nous obtenons parfois des améliorations spectaculaires. Il est dommage que cela ne soit pas enseigné dans les écoles, même si les choses s’améliorent un peu. Ce qui est certain, c’est que l’écoute est bien meilleure de la part des jeunes générations de vétérinaires. » Aujourd’hui, Marie-Annick intervient comme formatrice et animatrice régionale du réseau Wamine, un laboratoire fournisseur d’extraits de plantes. Cela l’amène à rencontrer des confrères de Normandie.

Un prix unique de traitement

Peu de cas référés naissent réellement de ces contacts et cette pratique n’est pas vécue au jour le jour comme une alternative à autre chose : « Je réponds aux cas cliniques qui me sont présentés avec la délivrance d’extraits de plantes. Mes clients en ont l’habitude et ne se posent pas toutes ces questions de médecine alternative à une autre médecine. Comme partout, ils me font avant tout confiance. Peu leur importe la méthode que j’utilise. Par ma démarche de clinicienne, j’essaye de dégager quatre grands axes thérapeutiques et je m’appuie sur la connaissance des effets pharmaceutiques des végétaux pour trouver une réponse, en mélangeant des extraits de plantes en préparation magistrale. Mes clients canins repartent toujours avec un flacon de 60 ou 150 ml, plus ou moins rempli selon la dose nécessaire au traitement. Cela leur coûte toujours le même prix, car j’achète mes extraits de plantes en flacons de 500 ml dont le tarif ne dépend pas de ce qu’ils contiennent. Pour une vache, par exemple, il faut compter 15 ml par jour pendant dix jours, soit 24 € HT le traitement. »

En productions animales, la question du temps d’attente se pose : il est de 48 heures dans le lait et la viande pour toutes les plantes, mais de 96 heures quand il s’agit d’un alcaloïde ou d’iridoïdes. Pour certaines maladies infectieuses, Marie-Annick Ventéjou estime que la phytothérapie lui permet parfois d’éviter le recours à des antibiotiques. Ses limites ne sont pas celles que l’on croit : « Je suis limitée par les animaux aux cervicalgies sévères, car pour leur faire avaler les préparations magistrales, il faut leur mettre la tête bien en arrière et certaines douleurs peuvent empêcher ce geste. Toutefois, certains peuvent les consommer spontanément, mélangés à du lait ou à un aliment dont ils sont friands. »

Vues de l’extérieur, les choses paraissent bien simples : une consultation, suivie de la délivrance d’une préparation magistrale. Pour le client, il n’y a pas de grand changement. Pour autant, la démarche intellectuelle du praticien diffère. Mais Marie-Annick ne dit pas tout. Si elle est seule au cabinet à pratiquer la phytothérapie, quand le couple vous ouvre les portes de son domicile personnel, Bernard Ventéjou vous fait partager l’une de ses passions : une collection, sur pied, des plantes rares ! Bien entendu, l’un et l’autre vous disent que cela n’a rien à voir…

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr