Résultats d’une enquête sur la réforme et la mortalité des chèvres en France - La Semaine Vétérinaire n° 1567 du 10/01/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1567 du 10/01/2014

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/CAPRINS

Auteur(s) : Mathilde Fragné*, Karim Adjou**

Les maladies caprines peuvent influencer les performances technico-économiques des élevages, voire toute la filière. Si elles sont responsables de frais vétérinaires, de réformes et de mortalités au sein des exploitations, elles représentent également un risque pour la santé publique lors­qu’il s’agit de zoonoses.

Une enquête1 a été menée par l’Institut de l’élevage et ses partenaires (Gautier et coll., 2012) auprès d’un échantillon de 145 exploitations laitières (fromagers et livreurs) représentatif de l’ensemble des élevages laitiers français (aucune enquête n’est disponible pour les élevages non laitiers actuellement). Deux sujets ont été étudiés : les maladies diagnostiquées et les frais liés à leur prévention et à leur traitement d’une part, les causes de sortie d’animaux (mortalités et réformes) d’autre part.

AFFECTIONS RENCONTRÉES

Les principaux troubles sanitaires (c’est-à-dire ceux qui concernent de nombreux animaux dans l’exploitation selon les éleveurs) diffèrent entre les chevrettes et les chèvres adul­tes. Les abcès sont les premiers cités (dans plus de 15 % des élevages), mais les affections de la mamelle (mammites chro­niques, taux cellulaires du lait élevé, mauvaise conformation) constituent une part importante des affections chez les chèvres adultes. Les chevret­tes, en revanche, sont surtout concernées par les pneumonies et l’ecthyma (17 % des élevages pour chacune de ces affections), ainsi que les décalages de reproduction (un peu plus de 10 %).

MOTIFS D’INTERVENTION VÉTÉRINAIRE

Les avortements représentent le premier motif d’appel et d’intervention des vétérinaires pour les chèvres adultes, avec 17 % d’élevages concernés. Suivent, à égalité, les mammites et les troubles respiratoires. L’arthrite encéphalite caprine virale, la paratuberculose et les troubles métaboliques sont également présents au sein des exploitations de façon non négligeable, et motivent une consultation vétérinaire dans au moins 10 % des élevages (seuls les cas vus par un praticien sont comptabilisés). Les troubles respiratoires sont le premier motif d’appel chez les chevrettes, devant les diarrhées et le parasitisme, et nécessitent l’intervention d’un vétérinaire dans près de 20 % des élevages.

HABITUDES DE TRAITEMENT

En 2009, les frais vétérinai­res (visites, consultations et médicaments) s’élevaient en moyenne à 10,40 € par chè­vre et par an, soit 4,6 % des charges opérationnelles des élevages. Outre les traitements curatifs, un peu plus de la moitié des éleveurs administrent au moins un antiparasitaire chaque année à leurs animaux (54 % pour les adultes, 51 % pour les chevrettes). Cependant, une grande hétérogénéité entre les élevages est constatée. Ceux où les animaux ont accès au pâturage traitent en moyenne 1,4 fois par an (avec un examen coprologique dans 86 % des cas), versus 0,2 fois pour les systèmes à zéro pâturage (avec seulement 35 % de traitements après une coproscopie). Par ailleurs, 28 % des élevages vaccinent les adultes et 35 % les chevrettes, généralement contre un seul agent pathogène. Parmi ces élevages, 17 % vaccinent chèvres et chevrettes en même temps pour la même maladie. L’entérotoxémie, la fièvre Q et la pasteurellose sont les trois affections le plus souvent ciblées par les vaccins, avec respectivement 17, 13 et 9 % des élevages concernés.

CAUSES DE SORTIE

En 2009, le taux de sortie moyen des animaux (tous les âges confondus) était de 25,2 %, pour un taux de réforme moyen de 19,9 % et un taux de mortalité de 5,3 % (probablement sous-estimé, car près d’un quart des élevages n’ont déclaré aucune mort). Les principaux critères de réforme “choisie” sont, par ordre d’importance décroissant : la production laitière, le taux cellulaire du lait, la fertilité et l’âge. Cependant, d’autres troubles de santé peuvent entraîner des réformes “subies”, indépendantes des critères de choix habituels de l’éleveur. L’infertilité ou l’absence de gestation (environ 25 % des élevages concernés) en est le principal motif. Viennent ensuite les mammites chroniques et les comptages cellulaires élevés, le manque d’état et l’amaigrissement, avec environ 12 % des exploitations concernées par cha­que cas. L’infertilité est également la première cause de réforme subie chez les chevrettes (près de 30 % des élevages concernés) suivie, dans une moin­dre mesure, par les retards de croissance et les mammites aiguës ou gangreneuses.

Les mises bas dystociques sont responsables de la mort de chèvres dans 25 % des éleva­ges. C’est la première cause de mortalité citée par les éleveurs, devant les morts subites, les entérotoxémies et les acidoses. Chez les chevrettes, les dystocies n’arrivent qu’en troisième position, après les pneumonies, les morts subites, entérotoxémie et acidoses.

  • 1 Gautier J.M., Corbière F., Caramelle-Holtz E. et coll. (2012). La réforme et la mortalité des chèvres. Perception des éleveurs du socle national caprin. Collection Théma. Institut de l’élevage, Paris, 16 p.

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