L’anti-infection d’avenir en devenir, à Marseille - La Semaine Vétérinaire n° 1565 du 20/12/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1565 du 20/12/2013

Forum européen de buiatrie

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Béatrice Bouquet

« Select », mais quand même pratique, l’événement franco-européen de la recherche en bovine affichait 455 présents, fin novembre à Marseille.

Avec seulement un gros tiers de Français, nos buiatres continuent de prouver leur ouverture d’esprit à l’Europe et au monde, avec une présence américaine remarquée cette année ! Devenu européen et bisannuel, le “congrès” de la buiatrie est un événement que les firmes privées offrent « à leurs meilleurs clients » en France, et que les écoles réservent aux internes « et au-delà ».

Parmi les disciplines abordées1, les sujets sur la reproduction et les mammites, d’un niveau particulièrement élevé cette année, ont fait partie des coups de cœur du comité scientifique. « La sélection a été rude parmi les propositions », a précisé Sébastien Assié, actuel président de la Société française de buiatrie (SFB). Avec une actualité un peu moins chargée en virus émergents, la vedette a été accordée, un peu en filigrane, à l’anti-infection raisonnée.

Problématique de la résistance aux antibiotiques

Par deux fois (en session plénière et lors du symposium Merial), Jean-Yves Madec (Anses) a exposé la solidité de la surveillance des résistances aux antibiotiques, et l’intensité de la réflexion à ce sujet, sur la base de la surveillance assurée par le Resapath depuis 15 ans en France. Tout comme Peter Silley (université de Bradford, Royaume-Uni), il regrette en substance l’excès de caricature ou de globalisation sur ce sujet. En définitive, les médiatiques Staphylococcus aureus porteurs du gène de résistance à la méthicilline (Sarm) restent rares dans notre pays (même s’ils tendent à “s’installer” dans un même élevage). Concernant le risque de transfert de résistance de l’animal à l’homme, « attention à la causalité fabriquée entre deux constats », a martelé Jean-Yves Madec, comme il l’a fait à l’occasion de divers événements cette année. Au final, effectivement, une résistance de même type que celle des Sarm peut se transmettre de l’animal vers l’homme. Mais dans les faits, cela est surtout observé via des activités professionnelles spécialisées (techniciens travaillant avec des porcs, vétérinaires, etc.). Donc, apparemment, le transfert n’est pas si facile.

La résistance des entérobactéries productrices de ß-lactamases à spectre étendu (BLSE) surprend davantage par son ubiquité, selon Yves Milleman, qui les a “cherchées” à l’ENV d’Alfort. Leur transfert via les plasmides n’a pas encore révélé tous ses secrets épidémiologiques à l’échelle des populations. Au-delà d’éventuels réservoirs animaux, c’est l’environnement dans son ensemble qu’il convient de considérer (y compris le sol, en passant par le lait de mammite, etc.).

Prévention en lactation, diagnostic en reproduction

Côté utérus, le progrès des connaissances, notamment diagnostiques, conduira peut-être à explorer d’autres orbites autour du noyau dur “métrite-antibiotique”. Les agents pathogènes impliqués révèlent leurs spécificités : les colibacilles, qui diffèrent de ceux des mammites ou des diarrhées, ont été baptisés Enec (pour endometrial pathogenic E. coli), et d’autres sont débaptisés (Arcanobacterium pyogenes devient Trueperella pyogenes). « Une alternative au développement de nouveaux traitements consiste à mieux comprendre [les] interactions hôte-pathogène qui mènent à la maladie utérine chez le bovin en période post-partum », a expliqué le Britannique I. Sheldon, comme en écho du credo de nos parasitologues émérites.

Le diagnostic des endométrites sur prélèvement à la cytobrosse va devenir pratique : la (semi) quantification des polynucléaires neutrophiles par réaction colorimétrique (Multistic® Bayer) est fiable, selon J. Dubuc (université de Montréal).

Côté prévention, immuniser les vaches laitières vis-à-vis des facteurs d’attachement des colibacilles mammaires, cela fonctionne… ou presque. L’Allemand W. Petzl a expliqué que s’il y a bien une réduction de la charge bactérienne, il n’y a pas vraiment de diminution des signes cliniques. La protection est meilleure en milieu de lactation, mais pas vraiment au début. Ainsi, dans la capitale européenne de la culture 2013, les buiatres ont montré au monde que leur culture de l’anti-infection s’étend bien au-delà des caricatures sur les anti-infectieux.

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