L’indice “beter leven”, un indicateur du bien-être de l’animal d’élevage

Les consommateurs néerlandais sont peu favorables à l’élevage industriel, mais ne peuvent, pour des raisons financières, s’orienter vers le biologique. à partir de ce constat, l’association de protection animale Dierenbescherming, en collaboration avec les professionnels de l’élevage, le ministère de l’Agriculture et les détaillants, a proposé une alternative : développer un segment intermédiaire plus respectueux du bien-être animal que l’élevage industriel à un prix abordable. C’est ainsi qu’est né, en 2007, “beter leven” (“vie meilleure”)¹.

Gradué d’une à trois étoiles, cet indicateur est apposé, sous la forme d’un logo, sur les emballages de viandes, de poulets et d’œufs et, plus récemment, sur les produits laitiers. Le nombre d’étoiles détermine le niveau de respect du bien-être animal. Le consommateur est ainsi guidé dans son choix grâce à un visuel simple.

Des normes strictes par espèces

Les critères d’attribution ont été élaborés à partir d’études scientifiques (besoins et comportement naturel des animaux), de la législation actuelle, des systèmes qualité et des normes établies par l’Eurogroup for Animals (qui définissent un minimum absolu pour le bien-être animal). Le cahier des charges qui en résulte définit un cadre plus strict que les normes en vigueur.

Les critères d’attribution sont établis pour les poulets de chair, les poules pondeuses, les porcs et les bovins, avec des spécificités pour les veaux.

> Une étoile est attribuée lorsque les normes légales de l’élevage conventionnel sont améliorées. Les animaux ont ainsi plus d’espace. Les poules ont un accès couvert à l’extérieur et un milieu enrichi (paille). Il en est de même pour les poulets de chair, qui ne doivent pas être issus de races à croissance rapide et être exempts d’antibiotiques à 95 %. Les porcs disposent de matériel de distraction, leur castration est interdite, leur transport plus court. Les bovins doivent avoir accès au pré au minimum 150 jours par an, et les veaux restent au moins trois mois avec leur mère. Leur transport est aussi plus court et l’apport en fer doit être suffisant pour prévenir l’anémie.

> Deux étoiles signifient davantage d’espace, d’enrichissement du milieu, un accès libre à l’extérieur, l’interdiction de la coupe de queue pour les porcs, etc.

> Trois étoiles correspondent aux critères de l’agriculture biologique, ou à des systèmes équivalents répondant aux normes les plus élevées en matière de production respectueuse des animaux.

Un certificat valable un an, puis réévalué

Le contractant doit s’assurer que ses fournisseurs et ses acheteurs répondent aux critères demandés et veille à ce que tous les maillons de la chaîne de production soient connus et puissent faire l’objet de contrôles. Le programme impose une condition sine qua non : les éleveurs qui approvisionnent le contractant doivent être en possession d’un certificat attestant de la qualité et de l’origine de leurs produits (IKB/SKV/KAT), établi par des instances de contrôle indépendantes et accréditées. Celles-ci vérifient si les critères spécifiques de “beter leven” sont respectés, puis transmettent leurs conclusions à l’association qui détermine si le contractant peut prétendre au logo et avec combien d’étoiles. Les frais sont à la charge de ce dernier. Le certificat est délivré pour une période maximale d’un an puis réévalué. En cas de contrôle, si une lacune est constatée, il s’ensuit une sanction qui peut aller du redressement administratif à l’exclusion d’un an au minimum.

Un indicateur bien diffusé

Alors que le projet ne concernait qu’une seule variété de poulet en 2007, “beter leven” comptait en 2010 une centaine de contractants associés à environ 500 éleveurs. Les produits au logo étoilé sont distribués dans 18 chaînes de supermarchés. Le nombre de participants ne cesse de croître chaque mois (selon le rapport d’activité 2007-2010). Une grande enseigne distribue actuellement près de 150 références avec “beter leven”.

Ainsi, depuis sa création, environ 25 millions d’animaux d’élevage (sur les 450 que comptent les Pays-Bas) ont pu bénéficier d’une “vie meilleure”. En moins de trois ans, la consommation de produits durables a doublé et le chiffre d’affaires des produits “beter leven” a augmenté de 47 %, pour atteindre 19,3 % des achats durables².

Cet indice semble s’imposer comme un outil de choix pour un achat responsable et une contribution au développement de l’agriculture durable.

• 1 Plus de renseignements sur www.beterleven.dierenbescherming.nl

• 2 Monitor Duurzaam Voedsel, 2012.