L’activité du généraliste au centre des attentions

Le vétérinaire généraliste est désormais le leitmotiv des thèmes des congrès annuels de l’Afvac. Cette année, il lui était proposé d’être « curieux, compétent et convaincant ». Un choix plébiscité par les congressistes interrogés, qui apprécient que la médecine « de tous les jours » soit au cœur des sujets abordés.

La médecine préventive, un levier économique

Avec en moyenne 40 % des motifs de consultation et 60 % du chiffre d’affaires en clientèle généraliste, la vaccination, et de façon plus large la médecine préventive, ont fait l’objet d’une journée entière de conférences, en parallèle des autres sessions scientifiques. Il s’agit de la première source de satisfaction des clients et c’est d’elle que naît la fidélisation. Elle génère, en outre, des ventes associées.

D’un point de vue économi­que, les études marketing montrent qu’il serait possible de doubler la valeur du chiffre d’affaires généré par cette activité par rapport aux données actuelles. Pour cela, le vétérinaire doit se positionner en scientifique sur tous les domaines qui concernent la santé de l’animal, y compris l’alimentation, et doit communiquer en ce sens. D’autant que la moitié des propriétaires déclarent ne pas faire vacciner leur animal par manque d’information.

Sans se limiter à la vaccination, la mise en place d’une consultation de médecine préventive exige une réflexion, à mener avec toute l’équipe soignante. Elle peut prendre la forme d’une consultation pubertaire, une période propice pour détecter précocement des troubles du comportement, vérifier la croissance, ajuster une ration alimentaire, ou simplement prendre le temps d’échanger avec le propriétaire sur les points qui n’auraient pas été abordés lors des consultations vaccinales. La médecine préventive peut aussi se décliner en consultations dédiées à une espèce (comme le lapin) ou à une race (par exemple le cavalier king Charles, sujet à la maladie valvulaire dégénérative, la syringomyélie, la kératoconjonctivite sèche et la lagophtalmie, autant d’affections à dépister avant l’âge de cinq ans).

Une nouvelle nosographie en comportement du chat

« Au-delà des controverses et bien que cela porte souvent à rire, le vétérinaire comportementaliste, à l’instar de ses confrères reconnus comme dermatologues, cardiologues ou oncologues, exerce la psychiatrie, sans que cela implique pour autant une transposition des maladies humaines ou une référence à la psychanalyse », a souligné notre confrère Claude Béata. Dans cet esprit, le Groupe d’étude en comportement des animaux familiers (Gecaf) a réfléchi à une nouvelle nomenclature des troubles comportementaux chez le chat. Celle-ci s’appuie sur les réalités cliniques et la nécessité, en particulier dans l’espèce féline, de renommer et redéfinir un certain nombre d’états pathologiques dont l’ancienne dénomination était floue et hasardeuse (troubles de la cohabitation, syndromes du nouveau chat et du chat tigre, etc.). Les troubles relationnels se nomment désormais des schézipathies et ceux liés au milieu de vie des biotopathies. 36 diagnostics de maladies félines sont propo­sés. Par exemple, la dysthymie unipolaire ou bipolaire et le syndrome dissociatif constituent dorénavant des troubles psychiatriques identifiés, le syndrome confusionnel et la dépression d’involution ont des tableaux sémiologiques avérés, et les troubles du développement sont référencés (syndromes de privation, d’hypersensibilité hyperactivité, aschésie).

Rassembler autour des valeurs associatives

L’édition 2013 du congrès s’inscrit dans la nouvelle stratégie de l’Afvac, plus que jamais décidée à développer les valeurs de partage et de rassemblement qui sont la raison d’être de l’association, comme le montre son nouveau slogan « le pouvoir d’agir ensemble ». Pour cela, elle a amorcé, dès 2009, une réflexion sur la valorisation de l’adhésion et a souhaité augmenter le nombre de participants au congrès pour le protéger et le renforcer. Cette volonté s’est traduite par la décision d’offrir l’entrée à ses adhérents – l’inscription des congressistes ne représente par ailleurs que 20 % des recettes du congrès –, un choix catalysé par l’arrivée de congrès proposés par des sociétés à but lucratif au cours de l’année, et qui sera reconduit en 2014. Le nombre de badges délivrés aux vétérinaires congressistes et aux visiteurs de l’exposition a ainsi augmenté de 10 % par rapport à l’an passé.