Promouvoir la vaccination1 pour réduire l’usage des antibiotiques, est-ce une bonne idée ? - La Semaine Vétérinaire n° 1562 du 29/11/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1562 du 29/11/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

C’est une piste intéressante, parmi d’autres

Alexandre Balzer, praticien canin à Bellerive-sur-Allier (Allier)

Toutes les mesures qui conduisent à réduire l’utilisation des antibiotiques sont à promouvoir. Il convient d’abord de prescrire avec plus de retenue des molécules à large spectre et puissantes. Nous devons privilégier certaines d’entre elles en deuxième, voire troisième intention. Nous avons développé une politique de prélèvements pour obtenir un antibiogramme en cas de rechute. Cela nous permet de mieux cibler l’antibiotique à utiliser.

D’autres pistes sont à considérer, comme le renforcement de l’hygiène dans nos structures, afin de limiter l’antibiothérapie postopératoire. Il est également nécessaire de renforcer l’observance du traitement prescrit. Le client doit être davantage sensibilisé à l’obligation de le mener à son terme, sous peine de favoriser la rechute, donc un nouveau recours aux antibiotiques.

Par ailleurs, tout ce qui est jeté se retrouve dans la nature et contribue au développement de l’antibiorésistance. Dans ce cadre, la vaccination est aussi une piste intéressante. Promouvoir de nouvelles valences vaccinales devrait contribuer à moins intervenir, à titre curatif, avec des antibiotiques.

Tout vaccin permet d’abord moins d’animaux malades

Claire Scicluna, praticienne en équine à Chamant (Oise)

Les vétérinaires équins sont impliqués, à l’écoute et volontaires pour réévaluer leurs pratiques. L’Association vétérinaire équine française (Avef) a déjà édité des guides de bonnes pratiques d’antibiothérapie chez le cheval en 2000, puis en 2003. Un autre, qui sortira en février 2014, sera fondé sur un consensus formalisé selon la méthode de la Haute autorité de santé. Cette méthodologie de médecine humaine a déjà été utilisée pour la castration, ainsi que pour l’anesthésie du cheval. Cela permet de revisiter certaines pratiques et de les adapter à l’évolution de la science et des techniques.

En ce qui concerne les antibiotiques, nous devons rester vigilants, car les bactéries, les maladies, l’environnement, les médicaments évoluent en permanence. Pour ce qui est de la vaccination, de manière générale, elle contribue à renforcer l’immunité. Contre les bactéries, nous disposons d’un vaccin préventif à injection labiale contre la gourme (Streptococcus equi). Nous rêvons d’en avoir un contre la leptospirose. Quant à un vaccin industriel contre la rhodococcose, les espoirs sont quasiment réduits à néant.

Toute vaccination permet d’abord d’avoir moins d’animaux malades. La réduction du recours aux antibiotiques qui en résulte n’en est que la conséquence et, naturellement, elle doit être promue.

Il faut sensibiliser les éleveurs à cette idée

Gérard Bosquet, praticien en rurale à Auvillers-les-Forges (Ardennes)

La promotion de la vaccination figure dans le plan écoAntibio 2017. La Société nationale des groupements techniques vétérinaires pilote notamment deux mesures relatives aux plans de prescription. Toutes font l’objet de dispositifs préventifs et curatifs que les vétérinaires formalisent d’une manière spécifique dans chaque élevage. Cela peut concerner l’amélioration des bâtiments, l’hygiène de la traite, un changement d’alimentation, les soins aux veaux, la qualité du colostrum, la vaccination, etc. Le plus difficile reste de convaincre les éleveurs, car cela bouleverse leurs habitudes et le réflexe du traitement l’emporte souvent encore.

Notre cabinet a formalisé des plans d’action pour les diarrhées, les mammites, les bronchopneumonies. Nous recourons de plus en plus à la bactériologie et aux tests rapides qui permettent une orientation épidémiologique. La vaccination concerne aujourd’hui certaines valences de mammites, des staphylocoques, des Escherichia coli. En berceau allaitant, celle contre les entérites néonatales et les bronchopneumonies est bien implantée. Si d’autres vaccinations sont proposées, elles contribueront à limiter l’antibiorésistance.

  • 1 Alternative à l’usage des antibiotiques évoquée lors du colloque du 14/11/2013 et le plan ÉcoAntibio.

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