« Beaucoup de contraintes pour des risques faibles »

Contrôle des conditions de travail, contrôle de la radioprotection, contrôle de la pharmacie, on a tout eu ! », se souvient Aude-Gaëlle Heitzmann-Ziegler, vétérinaire associée de la clinique équine de Grosbois (Val-de-Marne). Outre les trois associés, la structure compte quatre salariés, trois internes, quatre secrétaires, trois auxiliaires et deux palefreniers. Spécialisée dans la pathologie locomotrice des chevaux, elle réalise en moyenne 10 000 radiographies par an. Des actes incontournables pour une structure située au cœur du domaine d’entraînement de Grosbois, une propriété du Cheval français de plus de 410 ha. Elle accueille jusqu’à 1 500 chevaux et plus de 1 000 professionnels en période d’affluence hivernale. Impossible donc de se passer de clichés. « Lorsque nous avons changé de matériel et envoyé les demandes d’autorisation, nous n’avons eu aucun retour. Tous les ans, nous appelions, sans résultat. » Jusqu’à ce jour où l’Inspection du travail a débarqué un matin pour contrôler le matériel en relation avec le personnel, les conditions de travail en somme. Des bureaux aux boxes, ils ont tout vérifié, épluchant notamment les rapports des contrôles techniques fournis par la société Bureau Veritas, spécialisée dans l’évaluation de la conformité et de la certification.

Trois inspections à appréhender

À l’exception d’une rambarde manquante pour le stockage du foin, qui obligerait les palefreniers à l’utilisation d’un baudrier, et de l’affichage de la notice réglementaire pour le délégué du personnel, la clinique s’en sort plutôt bien. Le foin est finalement entreposé ailleurs.

« Même si on n’a rien à se reprocher, c’est un moment stressant », reconnaît Aude-Gaëlle Heitzmann-Ziegler qui, en 2008, a préféré faire appel à une consultante spécialisée pour l’accompagner dans la rédaction des demandes d’autorisation pour l’utilisation de générateurs de rayons X. « Nous disposons de plusieurs appareils en intérieur et en extérieur. Le plus compliqué, c’est la paperasse ! Le jargon des autorités, en l’occurrence de l’ASN, est difficilement compréhensible pour les vétérinaires, pour les calculs de zone, par exemple. Quand j’ai vu que je ne m’en sortais pas, j’ai eu recours à une aide extérieure. » Au final, l’ASN demandera d’acquérir un dosimètre opérationnel supplémentaire, d’utiliser un paravent, un porte-cassette, etc. « Aujourd’hui, nous avons beaucoup progressé. Nous sommes plus attentifs et plus rigoureux, notamment dans la traçabilité des radiographies », observe la vétérinaire.

La troisième inspection a concerné la pharmacie, à savoir la gestion des produits de chimiothérapie et le traitement des déchets organiques. « On nous a demandé de séparer les crottins des déjections urinaires. J’ai quand même l’impression qu’il y a beaucoup de contraintes pour des risques relativement faibles », estime-t-elle.