Les herpèsvirus chez le cheval - La Semaine Vétérinaire n° 1560 du 15/11/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1560 du 15/11/2013

Formation

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Pierre-Hugues Pitel*, Marine Neveux**

Fonctions :
*du laboratoire Frank Duncombe à Caen. Article tiré de la conférence présentée aux Équirencontres à Deauville (Calvados), le 25 octobre 2013.

POINTS FORTS

– La prévention des herpèsvirus équins, qu’elle soit médicale ou sanitaire, est essentielle.

– Deux souches d’herpèsvirus existent en France (souche neuropathogène ou non) et elles peuvent circuler dans une même écurie. La corrélation entre le génotype et les signes cliniques n’est pas toujours bien établie. Néanmoins, la souche neuropathogène est un facteur de risque de méningo-encéphalite (risque multiplié par 162).

Le passage de l’equine herpesvirus 1 (EHV-1) au niveau du placenta est responsable de la mort du poulain, par placentite et asphyxie.

CAS D’AVORTEMENT À EHV DE TYPE 1

Des foyers ont été observés au sein de deux écuries :

→ un haras de pur-sang avec 60 poulinières qui sont vaccinées contre la rhinopneumonie à cinq, sept et neuf mois. Trois mois auparavant, un lot de yearlings en cours de vaccination intègre les effectifs et certains, qui toussent un peu, sont isolés des autres ;

→ un haras de selles français, qui compte 60 poulinières receveuses.

La même semaine, ces deux haras constatent un épisode d’avortements. Dans celui de pur-sang, une autopsie est pratiquée dès le premier cas, la jument est isolée, les mouvements de chevaux sont arrêtés, les mesures sanitaires internes sont renforcées et un rappel vaccinal est effectué chez toutes les juments. Dans le haras de selles français, les analyses ont lieu seulement après le troisième avortement, la jument est laissée sur place en raison du manque de place. Un protocole de vaccination est de nouveau mis en place. Au bilan, dans le haras de pur-sang, un seul avortement est à déplorer et le haras ne reste isolé que pendant trois semaines. Dans celui de selles français, 16 avortements sont recensés, et une mise en quarantaine de huit semaines est finalement instaurée.

Statistiquement, le fait de vacciner contre la rhinopneumonie diminue fortement le ris­que d’EHV-1. Quant à l’EHV-4, il n’est retrouvé que dans de rares cas d’avortement. Les études de terrain montrent qu’il est essentiel de faire analyser le foie, le poumon et le placenta pour ne pas passer à côté de cas, lors d’avortement.

RHINOPNEUMONIE OU TRACHÉOBRONCHITE

En plein épisode de grippe équine à La Baule, en 2012, trois trotteurs de la même écurie, diagnostiqués hyperthermiques sur l’hippodrome du Petit-Port (Nantes), sont placés à l’isolement. Les écouvillons (recherche d’EHV-1, EHV-4, grippe, EHV-2) sont négatifs à J0 (jour de détection de l’hyperthermie). À quatre jours, tous les chevaux sont testés EHV-1 positifs.

L’extension du foyer est nulle, tant en interne qu’en externe, et aucun autre cas clinique n’est observé. Cela montre l’importance du déroulement des prélèvements. Avant même le pic de charge virale, un pic de fièvre est observé, qui constitue donc un premier signe d’alerte, précédant la toux.

La vaccination diminue le risque de survenue de la maladie et l’intensité des symptômes observés, donc la contagiosité au sein de l’effectif.

MÉNINGO-ENCÉPHALITE À EHV-1

L’EHV-1 peut engendrer des troubles neurologiques (méningo-encéphalite). Les signes cliniques sont une ataxie, une parésie, une incontinence urinaire ou fécale, un décubitus, etc.

Un cas est survenu il y a un an et demi en Bretagne, dans un centre équestre de 60 chevaux et 20 poneys. Ce club avait déjà été touché par deux épisodes d’herpèsvirus à forme nerveu­se sur une période de 10 ans. Un déroulé précis des prélèvements est essentiel dans ce type d’épisode, de même que leur choix. Il convient de privilégier des techniques directes (préférer la biologie moléculaire à la sérologie). Devant des troubles neuro­logiques, il est conseillé de réaliser un écouvillonnage nasal et de prélever du sang sur tube EDTA.

Face à de telles situations, il convient d’essayer d’interrompre la chaîne de transmission : en amont en vaccinant correctement et en évitant les stress, et, lorsque la crise est là, en réduisant les échanges de chevaux.

Au sein même du foyer, constituer de petits lots permet de prévenir au maximum la diffusion d’un cheval à l’autre. Cela facilite aussi l’organisation des soins et diminue les coûts induits. Des prélèvements sont à effectuer et des mesures sanitaires à instaurer.

Pour limiter l’extension des foyers, le centre équestre breton a annulé les concours à l’extérieur, informé les autres clubs, placé des barrières, des rotoluves, etc. Tous les écouvillons sont redevenus négatifs un mois et demi après le début de la crise. Ces mesures ont été lourdes économiquement, mais ont permis de prévenir une extension hors du foyer. Au bilan, 10 chevaux sont morts, 15 ont été suspendus et 19 ont présenté des troubles neurologiques. Un seul en a gardé de légères séquelles.

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