La Seevad veut faire entrer la cognition animale dans les cliniques - La Semaine Vétérinaire n° 1560 du 15/11/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1560 du 15/11/2013

Éthologie

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Lorenza Richard

Le 2e symposium de la Société européenne d’éthologie vétérinaire des animaux domestiques (Seevad) s’est tenu du 1er au 3 novembre, à Marcy-l’Étoile (Rhône). Des grands noms de l’éthologie internationale ont exposé les dernières connaissances scientifiques sur les apprentissages et la communication homme-animal.

Les recherches actuelles sur le comportement des animaux domestiques remettent en question les idées reçues concernant leurs capacités cognitives (capacités à appréhender l’environnement, apprendre et s’adapter) et leurs émotions. « La prise en considération des états mentaux et émotionnels de l’animal, trop longtemps sous-estimés, permet de comprendre le monde qu’il perçoit et, ainsi, de respecter ses capacités d’apprentissage et de mieux communiquer avec lui », a déclaré Isabelle Vieira, vétérinaire comportementaliste et présidente de la Seevad. Franck Péron, vétérinaire français et chercheur à l’université de Lincoln (Royaume-Uni), a introduit la liaison entre la cognition et le bien-être. Pour Julianne Kaminski, de l’université de Portsmouth (Royaume-Uni), le chien de compagnie comprend le pointage (indication avec l’index) dès l’âge de six semaines. Ce geste, spécifique à l’homme, est utilisé comme référence pour attirer volontairement l’attention vers une entité extérieure. Il a une notion informative pour nous et, a priori, directive pour le chien, qui suit l’attention de l’homme. Konstanze Krüger, de l’université de Ratisbonne (Allemagne), a expliqué qu’un cheval apprend en imitant ses congénères plus âgés et comprend également l’attention de son propriétaire. En général, les animaux domestiques considèrent l’homme comme un modèle, un donneur d’indications, qui influence leurs décisions. Toutefois, d’autres recherches montrent que le tempérament d’un animal influe sur ses interactions avec l’homme, et sur ses capacités d’apprentissage (le stress diminue celles d’un cheval peureux, par exemple). Il est nécessaire d’en tenir compte afin de personnaliser le contexte de travail et de différencier sa communication. De plus, l’état mental et les émotions (faim, peur, sommeil, maladie, etc.) peuvent également peser sur l’acceptation de contraintes et l’homme devra vérifier si l’animal est disponible pour réaliser ce qui lui est demandé.

Remplacer la punition par la récompense

Plusieurs conférences ont insisté sur la nécessité d’un renforcement positif chez l’animal pour un meilleur apprentissage. Une bonne relation homme-animal s’établit par des interactions positives (récompenses) en limitant les expériences négatives (pas d’élément désagréable, levée de contrainte possible). Pour Isabelle Vieira, les bons éducateurs ne s’imposent pas par la force ou par la subordination : ils savent modifier les états mentaux du chien pour l’orienter vers une proposition d’action. « Une bonne éducation n’est pas corrective, mais directive : l’humain devient un leader qui motive de façon positive sans limiter, le “oui” devient prépondérant sur le “non”, la motivation remplace la punition », précise notre consœur.

Dans ce sens, une table ronde sur la place de l’animal de compagnie dans la société civile a tenté de le reconsidérer comme le compagnon qu’il est. La ville devrait notamment cesser de voir ce qui est interdit aux animaux pour se diriger vers les possibles (balades canines collectives, partage d’espaces communs, etc.).

Le praticien, un conseiller privilégié

Une meilleure communication et une collaboration entre vétérinaires et éducateurs sont fortement souhaitées, car la présence de l’animal doit être accompagnée dès son jeune âge pour prévenir la survenue de troubles du comportement, ou doit être prise en charge en cas de problème installé. Le praticien est un conseiller privilégié pour instaurer ou restaurer de bonnes relations entre le propriétaire et son animal. En cas de comportement anormal, l’examen clinique est primordial pour éliminer une origine iatrogène ou organique avant la mise en place de techniques de modifications comportementales. La Seevad souhaite promouvoir et diffuser la connaissance scientifique sur le comportement des animaux auprès des praticiens, notamment faire entrer la cognition animale en clinique. Dans ce sens, une web conférence, organisée avec Merial a tordu le cou à plusieurs idées reçues. Toutefois, les outils manquent pour comprendre l’émotion (marquage chimique, compréhension des ronronnements chez le chat, notamment), et seront l’objet de futures recherches.

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