La moitié des vétonautes ne se feront pas vacciner contre la grippe

La vaccination contre la grippe ne rencontre pas un franc succès chez les confrères. Parmi la moitié des votants à notre sondage qui déclarent ne pas vouloir se faire vacciner, trois sur dix évoquent souvent comme raison qu’ils ne se sentent pas concernés (au vu de leur âge ou de leur statut à risque) ou que le risque épidémiologique est faible.

Au niveau national, un sondage Ifop réalisé pour PHR (un groupement de pharmaciens d’officine)¹ révèle que les intentions de vaccination des Français ont baissé de près de six points cette année (28 % versus 34 % l’an dernier). Ainsi, 49 % indiquent qu’ils ne se feront « certainement pas vacciner », au lieu de 33 % l’an dernier, et 23 % qu’ils ne le feront « probablement pas ».

Selon un autre sondage réalisé par BVA pour l’Assurance maladie², 80 % de nos compatriotes jugent que le vaccin contre la grippe peut être mal toléré, près d’un sur deux (48 %) qu’il peut donner la grippe et un sur cinq (21 %) qu’il est plus dangereux de se faire vacciner que d’être grippé. Pire : une personne sur trois croit encore qu’il n’est pas utile d’être vacciné contre la maladie au motif que celle-ci se soignerait facilement grâce aux antibiotiques ! Cette année, la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière a commencé le 11 octobre et se poursuivra jusqu’au 31 janvier 2014. Plus de 10 millions de personnes à risque sont invitées à se faire vacciner par le ministère de la Santé. Ce dernier déplore une baisse préoccupante et continue de la vaccination contre cette affection de saison. « Entre 2009 et 2012, la couverture vaccinale des personnes à risque est passée de 60 à 50 %. Ce phénomène peut s’expliquer au moins en partie par une minimisation du risque de la grippe, conjuguée à une perte de confiance dans l’efficacité de la vaccination. » À l’origine de cette baisse de confiance figure sans doute la campagne de vaccination massive contre le virus H1N1 en 2009 : vaccinations impersonnelles, pas toujours adaptées, dramatisation de la maladie, et médiatisation d’une soixantaine de cas de narcolepsie imputables à la vaccination.

Pourtant, les autorités sanitaires rappellent que la grippe, qui touche chaque année des millions de personnes en France, peut entraîner de graves complications parfois mortelles chez les personnes fragiles. De son côté, l’Institut de veille sanitaire (InVS) indique qu’en France métropolitaine, la saison 2012-2013 a été caractérisée par une épidémie grippale de plus grande intensité que les dernières saisons et de longue durée. Le nombre de cas graves admis en services de réanimation a été plus important (818 versus 326, dont 153 se sont soldés par un décès).

La composition du vaccin contre la grippe est actualisée chaque année en fonction des souches qui ont circulé majoritairement durant l’hiver précédent et qui sont les plus susceptibles d’être présentes lors de l’hiver suivant. Tous les ans, l’Organisation mondiale de la santé émet des recommandations sur la composition des vaccins. Conformément à ces dernières, le ministère de la Santé précise que pour la saison 2013-2014 dans l’Hémisphère Nord, les vaccins contre la grippe saisonnière sont trivalents et dirigés contre deux souches de virus influenza A : la souche A/California/7/2009 (H1N1), identique à celle de la saison 2012-2013, et la souche A (H3N2) antigéniquement analogue au vaccin prototype contre le virus A/Victoria/361/2011 à propagation intercellulaire (recommandé : A/Texas/50 /2012), ainsi qu’une souche de virus influenza B (B/Massachussetts/2/2012, nouvelle par rapport à la saison 2012-2013).

• 1 Sondage réalisé sur Internet début octobre auprès de 1 000 adultes et publié le 9/10/2013.

• 2 Sondage réalisé par téléphone les 13 et 14 septembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de 975 personnes.