La réalisation d’une thèse est-elle utile, selon vous ? - La Semaine Vétérinaire n° 1559 du 08/11/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1559 du 08/11/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Carole André

Le sujet devrait se rapporter à la carrière désirée

Agnès Accarias (L 05), vétérinaire au centre médical des armées de Toulon (Var)

J’ai passé le concours d’entrée aux écoles nationales vétérinaires en même temps que celui à l’École du service de santé des armées et j’ai été reçue aux deux ! Ensuite, un vétérinaire militaire m’a dirigé vers mon sujet de thèse intitulé « élaboration d’un cédérom à visée pédagogique sur l’alimentation des militaires en condition de survie ». J’ai tout de suite accroché, car j’aimais à la fois le fait de travailler sur le support du cédérom et sur le thème de la survie. Mon travail consistait à rédiger des fiches sur chaque plante comestible présente en Europe. C’était intéressant, mais il faut reconnaître que cela ne me sert absolument à rien dans ma pratique quotidienne actuelle. D’ailleurs, je ne sais même pas si cela me servira un jour dans la vie, à moins peut-être de partir en stage de survie !

La réalisation d’une thèse peut être utile à certains vétérinaires si leur sujet est vraiment en rapport avec la carrière qu’ils veulent faire. Mais je ne crois pas qu’elle soit indispensable. Ce que je trouve aberrant, c’est que le droit et l’aptitude d’exercer en autonomie soient liés à l’obtention de la thèse. Je ne comprends pas en quoi la rédaction de celle-ci permet de juger des compétences d’une personne.

Cela permet de se créer un réseau

Fanélie Wanert (L 98), vétérinaire salariée du centre de primatologie de Niederhausbergen (Bas-Rhin)

Je voulais consacrer ma thèse à des espèces que nous n’avions pas eu l’occasion de manipuler pendant notre cursus à l’école. Je trouvais attrayant le fait de voyager et de découvrir des disciplines inconnues. Je suis partie six mois au Gabon, au Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF). J’ai fait une thèse expérimentale sur la cardiologie des primates que j’ai soutenue en 2000. Elle s’intitulait : « Électrocardiogramme et pression artérielle des primates non humains, étude chez le chimpanzé, le mandrill et le singe vert ». J’avais anticipé ce choix, car j’avais rencontré auparavant le directeur du centre de primatologie qui m’avait orienté vers un sujet en rapport avec leurs recherches du moment. En cela, la thèse est utile, car elle est un tremplin vers certaines disciplines ou une ouverture sur un domaine particulier, souvent différent de ce qu’on a connu à l’école. Évidemment, cela ne m’aurait pas servi à grand-chose si j’avais voulu travailler en clientèle. Dans mon cas, cela m’a permis de faire des rencontres fructueuses et de créer des liens intéressants avec des personnes référentes dans leur domaine.

Il faut vraiment réfléchir au contexte dans lequel inscrire sa thèse afin de trouver un sujet qui permet de se créer un bon réseau. Aujourd’hui, je suis salariée d’un laboratoire de recherche qui travaille avec des primates. Ce ne serait peut-être pas le cas si je n’avais pas choisi d’effectuer une thèse dans ce domaine.

Un service rendu à la profession

Anne Desbordes (T 05), praticienne équine à domicile à Cazouls-les-Béziers (Hérault)

J’ai su très tôt que je me destinais à la pratique équine. J’ai donc choisi un sujet en lien avec le monde du cheval. Ma thèse avait pour but d’identifier les attentes de la clientèle équine de loisirs vis-à-vis du vétérinaire. Par la suite, comme j’avais enquêté auprès de propriétaires de chevaux, cela m’a permis de bien connaître ma future clientèle. Cette thèse m’a été utile, car j’ai choisi moi-même le sujet et trouvé des personnes intéressées par ma problématique. Je n’aurais pas aimé travailler sur un sujet purement scientifique. Le fait qu’elle soit obligatoire fait malheureusement perdre un peu de temps à la sortie de l’école, alors que l’on aimerait bien entrer rapidement dans le monde du travail. Mais si certains trouvent que la thèse n’a aucune utilité pour eux, ils ne doivent pas oublier qu’elle peut en avoir une pour les autres. Ainsi, je trouve régulièrement des thèses abouties qui me servent dans ma pratique. S’il n’y a pas forcément des livres sur tous les sujets, il y a souvent une thèse qui s’en approche. C’est en quelque sorte un service rendu à la profession, après tant d’années d’études.

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