Découplage, on a la rage !

Marisol, aurais-tu la vache Foll ? », « véto outai ? À la pharmacie », « sans véto, la rage dans Paris », « non à un monde sans vétérinaires », « antibioresponsable, mais pas antibiocoupable », « laisse les médocs à mon doc », « véto découplé = veau crevé », « pas d’antibios, pas de vétos ; pas de vétos, pas d’animaux » : les slogans des confrères ont couru tout au long du cortège, le 6 novembre, en ce jour de mobilisation générale ! Pierre Buisson, héraut de la grogne de notre profession, a lancé son discours vent debout sous les fenêtres du ministère de la Santé. La mobilisation, historique, s’est montrée à la hauteur du camouflet cinglant de la Santé.

Pourtant, ce n’était pas gagné. La marche arrière du gouvernement, deux jours avant le rassemblement, était plutôt propice à démobiliser les troupes. Or quand on se lance dans une démonstration de force, il faut réussir. Heureusement, le pari est gagné. Les organisations professionnelles vétérinaires ont redressé la barre, devant la pente glissante vers laquelle la profession s’acheminait, et ont récupéré certaines coquilles passées. Elles ont su générer un mouvement puissant et spontané.

L’autre succès de ce mercredi, c’est la pluralité des participants, praticiens ou non, venus de tous les départements, tous types d’activité et de sensibilités confondus. La réplique de notre profession ne s’est pas fait attendre, toujours réactive lorsqu’il s’agit de défendre la santé publique. Et elle peut s’enorgueillir d’avoir aussi mobilisé ses clients. Les organisations agricoles ont d’ailleurs clairement soutenu ce mouvement. Démontrer ainsi qu’un conflit qui implique les vétérinaires peut glisser vers les propriétaires d’animaux, cela a forcément du poids. L’autre leçon à retenir est interne à la profession : le SNVEL et les organisations ont su rassembler, non sur leur logo, mais autour d’un slogan fédérateur.

Pour les prochaines échéances, les contre-feux sont allumés, afin de ne pas baisser la garde jusqu’au débat parlementaire. Il convient en effet de transformer l’essai avant les discussions à l’Assemblée, car nombre de mesures du projet de loi d’avenir, déjà lourdes de conséquences pour les vétérinaires, sont maintenues à cette heure.

• Voir aussi en pages 12 et 13 de ce numéro.