UN CENTRE DE SECOURS POUR CHÉLONIENS EN FRANCE - La Semaine Vétérinaire n° 1557 du 25/10/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1557 du 25/10/2013

Reportage

Auteur(s) : Myriem Lahidely

Tortue des steppes de Russie (Testudo horsefieldii), tortue serpentine (Chelydra serpentina), clémmyde à gouttelettes (Clemmys guttata), tortue boîte, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, etc. : les espèces hébergées au Cepec proviennent toutes des saisies des douanes ou de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. « Nous sommes devenus un centre référent, requis lors des saisies administratives pour l’identification des animaux et l’établissement des rapports de saisie », résume Vincent Morcillo, fondateur du Cepec. « Nous en recevons aussi bien de Seine-et-Marne que des Pyrénées-Orientales ou de Provence-Alpes-Côte d’Azur. »

Ce centre, ouvert en 2006 près d’Uzès, accueille aussi toutes les tortues terrestres méditerranéennes (une douzaine d’espèces), des tortues aquatiques américaines, cinq espèces tropicales (pardalis, radiata) et palustres. Au total, 350 espèces, sans compter les quelque 500 juvéniles, y vivent en permanence.

Le centre, affilié à la Fédération francophone pour l’élevage et la protection des tortues (Ffept), récupère beaucoup de chéloniens abandonnés. « Les petites tortues de Floride, achetées à 4 cm de diamètre, peuvent atteindre 2,5 à 3 kg et mesurer 32 à 35 cm de long, rappelle Vincent Morcillo, capacitaire depuis 1996. Chez nous, certaines espèces pullulent en captivité chez des particuliers, alors que, dans leur pays d’origine, elles sont décimées ou en voie de disparition. » C’est le cas des Testudo graeca d’Afrique du Nord, quasiment toutes importées illégalement. Pour les espèces exotiques envahissantes (EEE) accueillies par le Cepec, « le ministère réfléchit à un processus d’élimination administratif, car il n’y a pas assez de centres pour les récupérer, et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’orienterait vers cette solution. Mais ici, nous n’euthanasions pas. » Ses pensionnaires sont toutes photographiées et enregistrées dans une base de données, voire pucées lorsque la réglementation l’impose, « ce qui représente un coût non négligeable ».

Abcès et rhinites prédominent

Les soins aux animaux saisis représentent le premier poste budgétaire. Par exemple, les Testudo graeca bien portantes ont du mal à s’adapter à l’hygrométrie locale, qui entraîne des rhinites et des affections des voies respiratoires. « Cela demande beaucoup de soins, alors qu’elles meurent dans quasiment tous les cas », déplore le scientifique. Sans compter les parasitoses des tortues aquatiques, dues aux némathelminthes ou aux plathelminthes.

La structure a recours à un vétérinaire référent d’Uzès, Gilles Achard, pour des contrôles, des traitements antibiotiques ou des vermifugations, des soins en traumatologie. « Les principales affections restent les abcès, les rhinites et les accidents à la sortie de l’hibernation : blessure par tondeuse ou crocs de chien, noyade dans une piscine, etc. », résume le responsable du centre, qui répond de son côté aux sollicitations des vétérinaires concernant l’identification, la dose d’ocytocine utile pour déclencher une ponte, les échanges de protocoles. Il prête aussi ses tortues à des zoos ou à des centres français pour la reproduction d’espèces d’intérêt national ou international.

40 demandes de formation par an

Le responsable de la structure réalise en outre des travaux de recherche sur l’ADN de ces espèces, en collaboration avec une université allemande. « Cela intéresse tout ce qui a trait aux trafics. Le législateur pourra contrôler l’origine des tortues dans le cas où un éleveur écoulerait plus d’animaux qu’il n’en produit. » Son travail porte aussi sur la pathogénicité, afin d’élaborer des tests destinés à vérifier la présence de certaines maladies. « Nous sommes contactés par plusieurs écoles vétérinaires, dont VetAgro Sup qui voudrait mettre au point un kit pour la pathogénicité des rhinites. Nous avons le matériel génétique sur place », précise le chercheur. Son centre reçoit chaque année 40 demandes de formation, ainsi que des sollicitations d’étudiants vétérinaires. Un gros travail de sensibilisation est ainsi effectué auprès des écoles sur les chéloniens, ces petites bêtes « qui ne sont pas des animaux domestiques », rappelle le fondateur du Cepec.

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