Quel est l’intérêt de la visite sanitaire bovine ? - La Semaine Vétérinaire n° 1556 du 18/10/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1556 du 18/10/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

Un rôle de sentinelle et de veille clinique

Jean-Bernard Dereclenne, chef du service de santé publique vétérinaire, filière des ruminants, à la DDPP de Saône-et-Loire

Cette visite consiste en un entretien entre le praticien et l’éleveur dont il est le vétérinaire sanitaire, portant sur les événements sanitaires qui ont eu lieu au sein de l’exploitation, mais aussi sur une ou plusieurs thématiques ciblées telles que la tuberculose et l’antibiothérapie en 2013, ou la déclaration des avortements en 2014. Le vétérinaire est rémunéré par l’État pour appréhender ces thématiques avec l’éleveur et déterminer les leviers à mettre en œuvre au sein de l’exploitation. Jusqu’à cette année, la visite s’effectuait tous les deux ans. Elle devient annuelle à partir de 2014, mais à budget constant (4 AMV par visite).

Dans les départements à forte dominante allaitante, comme la Saône-et-Loire, 90 % des visites ont lieu entre septembre et décembre, quand les bêtes sont rentrées.

Elles valorisent également le maillage des vétérinaires, qui jouent un rôle essentiel de sentinelle et de veille clinique dans notre organisation sanitaire. Ils font remonter, via la téléprocédure, un certain nombre de données issues de la visite dans un objectif d’exploitation épidémiologique, laquelle est effectuée par la plate-forme nationale d’épidémiosurveillance. Les retours d’analyses épidémiologiques intéressent tous les partenaires, y compris les vétérinaires et les services départementaux du ministère de l’Agriculture.

Un outil de prévention, par l’information et l’échange

Éric Périgaud, praticien mixte à Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), président du GTV 87

Avec l’accord de l’éleveur, nous couplons en général cette visite avec le bilan sanitaire d’élevage et les protocoles de soins, dans le cadre de la prescription et de la délivrance des médicaments “hors examen clinique des animaux”. Auparavant, elle faisait un peu double emploi avec le bilan. Maintenant, avec les thématiques spécifiques à la visite sanitaire, il est intéressant d’échanger avec l’éleveur sur autre chose que sur ses problématiques propres.

Cette année, pour la tuberculose et l’antibiothérapie, il convient de le sensibiliser aux points critiques, de faire de la prévention par l’information et la discussion. Nous devons appeler sa vigilance sur cette maladie, sur la manière dont il se comporte vis-à-vis de son voisinage, ou lors de l’introduction d’animaux dans son exploitation.

Nous devons évoquer avec lui la notion d’antibiotiques critiques, le convaincre du caractère non neutre de leur usage, de la nécessité de les utiliser à bon escient. Si nous le faisons avec application, c’est une vraie relation d’échange.

Cette visite, qui dure une demi-heure pour un petit élevage et jusqu’à une heure pour les plus importants, constitue ainsi un moment privilégié pour rencontrer les éleveurs, pour renforcer nos liens avec eux, parce que cela se passe dans un contexte non anxiogène, sans urgence.

Une mise au point utile

Christophe Freyssac, éleveur de salers à Loudiès (Cantal)

Cette visite, que nous convenons de faire avec le vétérinaire à la fin de l’automne ou en hiver, s’apparente à une mise au point. Une mise au point utile. Pendant une demi-heure, nous échangeons avec lui sur une thématique donnée, de façon à être informés des implications pour notre cheptel. Par exemple, pour la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine, qui était la thématique proposée il y a deux ans, nous voulions en savoir plus sur l’éventuelle nocivité du vaccin, tout autant que sur les risques encourus en l’absence de vaccination.

Par ailleurs, comme nous sommes éleveurs-sélectionneurs, il est impératif pour nous de connaître nos obligations en matière de vaccination pour la vente de nos animaux. Nous exportons en Italie, en Espagne, au Portugal et en Irlande, des broutards, des génisses d’élevage et des taureaux.

Nous n’avons pas de retour sur le bilan de ces visites. En réalité, nous ne sommes pas demandeurs car, si a priori c’est intéressant, chaque région possède ses particularités. D’un département à l’autre, les situations des éleveurs sont déjà fort différentes. Chaque cheptel a sa spécificité et doit être conduit en fonction de cela. Nous le connaissons bien et nous ne pouvons prendre des dispositions de type général, parce qu’elles ne lui seraient pas nécessairement adaptées.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr