La neurologie attire quelque 300 praticiens à Paris

Si Laurent Cauzinille, diplomate ECVN, praticien à Arcueil (Val-de-Marne) et responsable du comité local d’organisation du congrès, a plaisanté sur « l’attraction exercée par la ville de Paris, qui a attiré les praticiens », nul doute que la variété du programme explique également cette forte fréquentation. Cette année, il a en effet été conçu pour s’adresser aux neurologues, mais aussi à tous les praticiens, notamment dans des services d’urgences ou de soins intensifs.

Simon Platt, diplomate ECVN (université de Géorgie, États-Unis), a présenté une nouvelle échelle d’évaluation du statut neurologique d’un animal lors de traumatisme crânien. En effet, le score de Glasgow modifié est assez difficile à utiliser en routine et peu adapté pour établir un pronostic à long terme. Pour pallier ces défauts, il propose le veterinary cranial injury score (VCIS), testé à ce jour sur 84 chiens, et invite les spécialistes à participer à la validation de l’étude, en soumettant leurs cas via Internet. 230 cas seraient nécessaires pour obtenir une puissance statistique suffisante.

De nouvelles galéniques pour les benzodiazépines

Il s’est aussi intéressé à l’usage des benzodiazépines dans le traitement des convulsions. Utilisé dès 1965, le diazépam injecté par voie intraveineuse subit en effet un premier passage hépatique, qui limite son action. Pour éviter cet écueil commun aux différentes benzodiazépines, faciliter la prise de traitement à domicile en urgence et limiter les manipulations en milieu hospitalier, de nouvelles présentations apparaissent sur le marché humain. Elles sont testées sur les animaux de compagnie : les formes nasales (gels, spray, gouttes) seraient particulièrement intéressantes, même si elles restent difficiles à administrer aux chats. La voie buccale pourrait être testée pour le midazolam, seule molécule hydrophile dans cette famille.

L’intérêt, pour le traitement de la douleur, des molécules connues depuis longtemps pour d’autres indications a été mis en avant lors des conférences et des courtes communications. La kétamine est principalement concernée, mais aussi la lidocaïne en intraveineuse (à éviter toutefois chez le chat), la gabapentine et la dexmédétomidine.

Des résultats d’études aux thèmes variés

Les sujets des 29 courtes communications ont abordé de nombreux domaines, de l’exploration par IRM de l’architecture de la substance blanche chez le chien à la présentation d’une résurgence de déficience en thiamine chez 14 chats en Thaïlande, en raison d’un aliment industriel défectueux. Autre exemple, une étude sur 32 chiens souffrant de convulsions dues à une tumeur cérébrale a montré qu’un traitement par radiothérapie associé à un traitement médical (18 chiens) allongeait notablement la période sans convulsion par rapport au seul traitement médical (14 chiens) : 24 mois versus 1,7 mois.

64 posters ont illustré notamment des cas cliniques inhabituels, comme celui d’un chien présentant un syndrome de Horner unilatéral en raison d’une inflammation du sinus frontal. Certains concernaient les nouveaux animaux de compagnie, comme celui rapportant l’évaluation des potentiels évoqués auditifs du tronc cérébral chez 28 furets domestiques sains, afin de servir de référence pour diagnostiquer une éventuelle surdité congénitale.