« L’amélioration de la race me passionne »

Je fais de l’élevage par plaisir. J’ai dû vendre quatre chiots dans ma vie, et j’en ai donné beaucoup », explique Françoise Lemoine, praticienne au centre hospitalier vétérinaire Atlantia, à Nantes. « Ma race de cœur, ce sont les teckels. Le teckel à poil dur. » Pendant ses études, cet animal ne la lâche pas d’une semelle dans les couloirs de l’école d’Alfort. Début de l’aventure.

Diplômée en 1991, elle offre une chienne à son mari. « Et je me suis prise au jeu. Je suis allée la faire confirmer à l’exposition canine de Nantes. » Plus que l’élevage, c’est la reproduction et l’amélioration de la race qui l’intéresse. « J’ai toujours essayé de trouver un chien avec les meilleures qualités avant d’effectuer une saillie. » Et tant pis s’il faut courir en Alsace, en Espagne, aux Pays-Bas. « Je ne fume, pas, je ne bois pas et pour moi, c’est de la pure passion. Généralement, les chiens qui m’intéressent ne sont pas de la même lignée, alors que dans 75 % des cas, on a affaire à deux étalons. » Aujourd’hui, son micro-élevage, Pic Touffe, compte deux femelles teckels, un pointer, un setter irlandais, etc. Cette activité lui permet, en tant que vétérinaire, de parler d’égal à égal avec les éleveurs. « D’emblée votre parole a du crédit », constate-t-elle. Un temps présidente de la Société canine Saint-Hubert de l’Ouest, à Nantes, Françoise Lemoine s’est aussi formée pour devenir juge de concours. Si elle considère que la filière élevage tendra à se professionnaliser dans les prochaines années avec le développement des animaleries, elle redoute aussi les attentes de certains clients qui achètent un animal comme une marchandise. « Ils veulent être assurés d’acquérir un animal garanti et clés en main. Mais c’est d’abord un être vivant. Je pense qu’il faudrait aussi faire du nettoyage dans la nébuleuse des sites internet, comme Leboncoin qui permet à des particuliers ou à des pseudo-élevages de casser le marché. Les services vétérinaires vont reprocher un chiot de plus à un professionnel, mais ferment les yeux sur un particulier qui vend sans taxe et sans déclaration un animal non stérilisé ou mal castré », met-elle en garde.