Que pensez-vous des chaînes de cliniques ? - La Semaine Vétérinaire n° 1554 du 04/10/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1554 du 04/10/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

La qualité des individus fera celle des projets

Laurence Lajou, créatrice de l’agence de conseil Something Else à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Avec 25 % au maximum du capital, qui aujourd’hui va investir en France dans une société d’exercice libéral (SEL) vétérinaire ? Cela ne correspond même pas à la minorité de blocage ! Certes, en offrant la possibilité de créer des sociétés commerciales classiques, la loi Ddadue du 17 juillet 2013 lève une partie de ces restrictions. Pour autant, dans une profession de services, le seul et unique moyen de gagner de l’argent, c’est de fournir un service de qualité à un juste prix, avec une équipe motivée et des clients satisfaits. Et la qualité du management d’une entreprise n’est pas liée au diplôme de vétérinaire ! Pourquoi la détention du capital par des non-vétérinaires mettrait-elle en péril la qualité du travail des praticiens de la structure ? On ne peut pas dire que tout est blanc si elle est détenue par des vétérinaires et tout noir si c’est par des non-vétérinaires. Et inversement, d’ailleurs. La détention du capital n’est qu’un moyen technique, en aucun cas une garantie de réussite. Vétérinaires ou non, la qualité des individus fera la qualité des projets. Je n’ai pas le sentiment que les chaînes de cliniques en Grande-Bretagne, qui représentent 20 % du marché, aient engendré une médecine de moindre qualité !

La crédibilité sera l’un des régulateurs

Jacques Guérin, vice-président du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires

Pour l’Ordre, l’impératif absolu est de considérer que la profession vétérinaire ne peut pas s’exercer comme un commerce. Dès lors, les chaînes de cliniques sont une modalité d’exercice que nous ne saurions stigmatiser. Notre seule ambition est de veiller à ce que les structures se constituent selon la déontologie et le respect, notamment, des règlements et des regroupements de sociétés. Certes, on peut considérer que le Code de déontologie est plutôt orienté aujourd’hui vers l’exercice du vétérinaire et non de l’entreprise vétérinaire. Il faudra sans doute ouvrir, dans les années à venir, une réflexion sur la déontologie de l’entreprise vétérinaire. On peut proclamer, à titre individuel, qu’on est indépendant dans son exercice, encore faut-il que l’entreprise le permette. C’est pourquoi, dans la dernière loi Ddadue, nous avons insisté pour que 51 % du capital et des droits de vote (nous avons lié spécifiquement les deux) soient détenus par les vétérinaires en exercice dans la société. C’est une garantie supplémentaire. Sera-t-elle suffisante ? L’avenir le dira… Pour autant, la problématique des chaînes de cliniques ne se résume pas au seul aspect juridique. C’est d’abord une question de crédibilité. Pour mobiliser des capitaux, il faut être crédible vis-à-vis des banques. Ce sera certainement l’un des freins, l’un des régulateurs de ce type d’initiative.

Tout dépend de l’objectif que l’on se fixe

Philippe Hennet, praticien canin à Paris

Dans l’absolu, les chaînes de cliniques ne sont pas un mauvais système. Il peut permettre de rationaliser les coûts, d’optimiser les méthodes de travail, de développer les échanges, de centraliser des fonctions administratives. Dans notre clinique, à plus petite échelle, nous sommes dans cette logique. Le problème vient beaucoup plus, à mon sens, du montage financier. Si les vétérinaires ne sont pas les maîtres chez eux, ils risquent de perdre une liberté qui est propre au caractère libéral de leur activité. Des choix de traitements, de médicaments, d’équipements peuvent leur être imposés. C’est le cas par exemple aux États-Unis dans certaines chaînes low cost, où la rationalisation des coûts à l’extrême conduit à choisir les traitements les moins onéreux, au détriment de leur efficacité. Pour autant, rien n’est tout noir ni tout blanc. Tout dépend de l’objectif que l’on se fixe. Recherche-t-on l’excellence médicale, qui permet, grâce au rassemblement avec d’autres structures partageant la même démarche, d’être plus performants et de mieux travailler ? Ou privilégie-t-on la marge financière ? Cela est du ressort de ceux qui montent le système. Amortir le coût d’un équipement sur un réseau de plusieurs cliniques, c’est une utilisation intelligente de la chaîne. En revanche, s’il s’agit de diminuer les coûts autant en personnel qu’en matériel pour travailler avec le minimum, je ne pense pas que cela constitue une avancée pour la profession.

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