MSD explique les bénéfices de l’immunité collective - La Semaine Vétérinaire n° 1554 du 04/10/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1554 du 04/10/2013

Vaccination des bovins

Actu

PHARMA

Auteur(s) : Agnès Faessel

Un “effet troupeau” est observé chez l’homme lorsque l’effectif vacciné atteint une proportion suffisante.

Qu’attendre de la vaccination de groupe en élevage bovin ? Des éléments de réponse ont été apportés aux 60 vétérinaires ruraux invités par MSD lors d’une demi-journée de conférences, organisée suivant le parti pris de la pathologie comparée, le 26 septembre dernier à Paris.

Ainsi, François Denis (professeur émérite des universités et membre de l’Académie de médecine) a ouvert la discussion, apportant un éclairage sans faux-semblant sur les campagnes vaccinales de masse les plus récentes chez l’homme, et sur l’effet attendu ou obtenu à l’échelle des populations.

Vaccin altruiste et taux de couverture

La vaccination vise d’abord à protéger l’individu. Elle peut aussi contribuer au contrôle, voire à l’éradication de la maladie sur une zone géographique donnée. Mais cette protection collective est réservée aux vaccins “altruistes”, par opposition aux “égoïstes” comme le vaccin antitétanique, qui confère une protection exclusivement individuelle. Une bonne connaissance de l’épidémiologie de la maladie est également indispensable à la conception de la campagne vaccinale : qui vacciner et quand ? Quel taux de couverture cibler ? Pour la grippe, une immunité collective efficace nécessite un taux de vaccination de 30 à 75 %. Mais pour des virus plus contagieux (coqueluche, rougeole), la population doit être vaccinée à 94 % ! Lorsque les conditions sont rassemblées, “l’effet troupeau” s’exprime au travers des bénéfices observés chez les individus non vaccinés (liés à l’impact sur le portage et au ralentissement de la circulation virale). C’est le cas par exemple en Italie où une baisse d’un facteur 4 de l’incidence de l’hépatite B est observée chez les 20 à 24 ans à la suite de la vaccination des enfants de moins de 12 ans, ou encore en Australie qui a noté une chute des cas de condylomes (tumeurs génitales associées au papillomavirus) féminins, mais aussi masculins, consécutive à une vaccination de masse des adolescentes.

Une démarche éprouvée en filières porc et volaille

La vaccination de groupe est une stratégie éprouvée dans les filières dites industrielles. Valérie Normand (praticienne en production porcine) l’a illustré avec le cas d’un plan de lutte contre le virus du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) mis en place dans un élevage naisseur-engraisseur de 450 truies. La vaccination systématique des reproducteurs et des porcelets a entraîné une amélioration clinique spectaculaire, notamment chez les porcelets à l’engraissement, et un retour sur investissement d’environ 60 000 €. Malgré la bonne sensibilisation des éleveurs porcins aux avantages de la vaccination collective, la démarche impose une longue phase d’analyse puis de persuasion, une forte implication des exploitants comme de tous les membres du cabinet, enfin une importante disponibilité pour l’étape de contrôle.

Application aux maladies respiratoires bovines ?

En élevage bovin, MSD a exploré l’effet d’une vaccination de troupeau contre les maladies respiratoires au travers d’une étude menée sur deux ans, en collaboration avec Oniris et le GTV Bourgogne.

77 bâtiments d’élevages allaitants sont répartis en deux groupes. Tous les veaux y sont vaccinés (vaccin Bovilis® Bovigrip), mais les mères seulement dans un groupe. L’incidence des maladies respiratoires des veaux est significativement diminuée dans les bâtiments où les mères sont immunisées, laissant supposer une protection via l’immunité de troupeau. Cependant, l’inversion des groupes en année 2 apporte des résultats troublants : aucune différence significative n’est notée entre les deux. L’incidence de la maladie est toutefois diminuée dans le lot des mères non vaccinées en année 2 (mais vaccinées en année 1) par rapport au groupe des mères non vaccinées en année 1. « Un effet prolongé de la vaccination des mères est une hypothèse, mais elle manque de données bibliographiques pour être étayée », a précisé Sébastien Assié (professeur associé à Oniris).

Véronique Moulin (directrice R&D vaccins ruminants chez MSD) a conclu la conférence en présentant les phases préalables à la commercialisation d’un vaccin (recherche, développement, enregistrement) dont la durée a été exceptionnellement réduite à dix mois (au lieu de sept à dix ans) pour le dernier produit de la gamme, Bovilis® SVB, contre le virus Schmallenberg. Elle a également laissé entrevoir quelques perspectives d’avenir pour les techniques d’immunisation chez les bovins : vaccins OGM (recombinant, sous-unitaire, à virus synthétique), administration intradermique, dans l’eau de boisson ou par nébulisation, etc.

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