KIMBERLEY VET CENTRE, UNE CLINIQUE EN PLEIN DÉSERT AUSTRALIEN - La Semaine Vétérinaire n° 1553 du 27/09/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1553 du 27/09/2013

Reportage

Auteur(s) : Marie Scordia

Le Kimberley Vet Centre est une clinique vétérinaire à l’activité mixte, située dans la région la moins peuplée d’Australie, le Kimberley, qui s’étend sur plus de 400 000 km2 au nord-ouest du pays. Cette zone est habitée par des agriculteurs et des éleveurs, ainsi que par une population aborigène la plus importante du pays. La ville dans laquelle la clinique est installée, Kununurra, compte quelque 5 500 habitants et fait partie des trois grandes agglomérations de la région (avec Broome, 15 000 habitants, et Derby, 4 000 âmes seulement). Outre sa faible densité, cette zone est caractérisée par son côté sauvage qui attire de nombreux touristes adeptes des “vacances natures”.

Des contraintes liées à l’isolement

En dépit de l’éloignement, les propriétaires d’animaux sont prêts à faire plusieurs heures de voiture et à passer plusieurs jours à Kununurra pour consulter un vétérinaire au Kimberley Vet Centre, car c’est la seule structure de la région (la plus proche se trouve à Darwin, à 800 km de là). Deux praticiens et six auxiliaires travaillent dans ce centre, équipé de manière à pouvoir accueillir toutes les espèces animales. L’isolement du lieu entraîne de nombreuses contraintes : la livraison de médicaments n’est possible qu’une fois par semaine, l’attente des résultats d’analyses de laboratoire est extrêmement longue, les cas peuvent difficilement être référés pour des raisons géographiques et financières (la chirurgie orthopédique complexe est parfois réalisée à Darwin par un spécialiste). À cela il convient d’ajouter que les vétérinaires ne sont que deux pour assurer toutes les gardes et la continuité des soins, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Une chirurgie d’urgence

Les consultations sont pour le moins variées. La vaccination n’est pas une pratique répandue, il n’est donc pas rare pour les vétérinaires de devoir faire face à une épidémie de parvovirose canine.

Les chiens de travail sont nombreux dans le Kimberley. Ils vivent à l’extérieur avec le troupeau, sont peu médicalisés et, en général, ne sont transportés à la clinique que lorsque leur état est dégradé. Leurs propriétaires peuvent alors parcourir plus de 300 km pour venir voir un praticien !

Les motifs de consultation sortent souvent de l’ordinaire, comme ce chien mordu par un crocodile, cet autre lacéré par les griffes d’un wallaby, ou encore ce chiot tombé du coffre d’un pick-up sur l’autoroute et souffrant de nombreuses brûlures.

De même, les urgences sont généralement impressionnantes. En effet, le côté désertique de la région implique la présence de véhicules motorisés lourds et puissants, de véritables monstres de la route comme ces 4x4 avec leurs pare-buffles intégrés ou encore ces road-trains, d’énormes poids lourds qui forment de longs convois. Autant dire que les dégâts sont importants lors de collisions avec des animaux. Les vétérinaires, face à de multiples fractures et autres lésions traumatiques, doivent alors se lancer dans des interventions chirurgicales qu’ils ne connaissent que par les livres. Les difficultés rencontrées pour référer les cas les poussent à tout essayer, jusqu’à tenter des expérimentations inédites.

Trois fois par mois, la clinique réalise des permanences dans les villes voisines : deux à Wyndham (située à 100 km de Kununurra) et une à Halls Creek (dans une communauté d’aborigènes et de mineurs, à 350 km de distance).

La faune sauvage aussi

En plus des chiens, des chats et des autres animaux domestiques, la clinique prodigue également des soins à la faune sauvage, via le Kimberley Wildlife Rescue. Les animaux sont amenés dans cette clinique à la suite d’un accident sur la voie publique, d’un combat avec un chien, ou encore après la mort de leur mère pour les plus jeunes. Cette structure fonctionne uniquement grâce aux dons de particuliers ou de sociétés, à une partie des recettes du Kimberley Vet Centre, et à un personnel motivé qui, tous les jours, accueille des aigles, des buses, des wallabies, des crocodiles et d’autres animaux sauvages dans le but de les relâcher une fois rétablis.

  • Article rédigé à la suite d’un stage de deux mois réalisé dans cette structure, financé en partie par l’association des anciens élèves et amis de l’ENVN et d’Oniris.

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