Comment mieux gérer ses impayés

Chèques sans provision, interdits bancaires, clients indélicats, mauvais payeurs récurrents, etc. Le risque d’impayés n’est pas à prendre à la légère, car il peut fragiliser la trésorerie de la structure. Le défaut de paiement est l’une des premières causes de vulnérabilité des petites et très jeunes entreprises (moins de dix ans en général), selon la dernière étude du laboratoire Economix, publié par l’observatoire des PME d’Oséo¹.

Trois principales causes internes de défaillance des entreprises sont décelées : l’étape sensible de la création et du développement de la structure, les erreurs de gestion et les difficultés financières (dont les défaillances clients, les faibles investissements, les problèmes de trésorerie, etc.). Les causes multiples peuvent parfois aboutir au redressement judiciaire ou au dépôt de bilan, si les montants des factures impayées sont importants.

ANTICIPER LES CRÉANCES NON RECOUVRÉES

En période de crise, qui génère des tensions sur la trésorerie des entreprises, les professions libérales ne sont pas épargnées. Pour recouvrer ses impayés, certains employeurs se font aider par des professionnels comme les compagnies d’assurances, les sociétés de recouvrement, les filiales d’affacturage des banques (à qui l’on transfère ses factures impayées et qui se chargent du recouvrement), ou encore l’avocat et l’huissier (selon l’ancienneté des créances).

Prévenir les risques d’impayés des clients en amont est donc nécessaire. « Plus tôt on agit, plus tôt on récupère les impayés », explique Steve Manai, fondateur et gérant du cabinet RGC Contentieux, une société parisienne de recouvrement qui cible uniquement le secteur vétérinaire. « Selon mes clients, les impayés se sont multipliés depuis la crise. Certains propriétaires d’animaux pensent que les praticiens sont fortunés, et qu’un impayé n’est pas si grave, d’autres arrivent en urgence pour faire soigner leur animal, sans chéquier, ni argent sur eux. D’autres encore sont insatisfaits du service et, in fine, ne paieront pas la facture, comme certains amis indélicats. » Selon cet expert en recouvrement et ancien huissier, ces risques sont fréquents pour les praticiens canins et équins, où les sommes peuvent être conséquentes. « En revanche, j’ai peu de demandes de gestion d’impayés chez les ruraux, plutôt confrontés au problème des délais de paiement repoussés ». Son offre de gestion de contentieux adaptée aux très petites entreprises (TPE) est assez large. « Nous traitons même les dettes d’un montant de 30 €. Le délai de traitement varie généralement entre une semaine et 45 jours, selon la demande du vétérinaire. Outre l’aspect financier, les praticiens non payés font aussi appel à mon cabinet pour le “principe”. Notre mission consiste à les décharger de ces contraintes, afin de se rapprocher de leur cœur de métier », précise-t-il. Il revendique environ 500 clients vétérinaires en France, dont le centre de scanner de l’école d’Alfort. Reste à l’employeur créancier de prévoir les frais de recouvrement et d’honoraires. « Les clients professionnels débiteurs participent en quelque sorte à mes honoraires, car ils sont majorés d’une indemnité forfaitaire, comme le prévoit la loi de 2012 », ajoute Steve Manai.

• 1 http://www.bpifrance.fr/actualites/a_la_une/defaillance_des_entreprises_comprendre_les_causes_pour_mieux_rebondir