“Pour une charte de l’ostéopathie animale”

Voilà maintenant dix ans que la profession vétérinaire a mis sur pied une formation postuniversitaire d’ostéopathie au sein de l’une de ses écoles et déjà, en 2013, elle peine à la pérenniser, puisque le diplôme interécoles (DIE) avorte et que la rentrée à Oniris (Nantes) pour la session de cette année n’aura pas lieu.

Alors que notre profession dans sa globalité considère les vétérinaires comme les seuls ayants droit à cette discipline sur les animaux, de nombreuses “écoles” privées forment des ostéopathes animaliers post-baccalauréat, en grand nombre et sans contrôle de qualité. Par ailleurs, certains ostéopathes humains revendiquent l’exclusivité de leur discipline, même sur les animaux. Plusieurs facultés mettent en place, cette année, un diplôme interuniversités (DIU) de thérapie manuelle et d’ostéopathie pour les médecins.

Résultat du paysage ostéopathique français pour la pratique humaine : 11 500 ostéopathes humains (ostéopathes DO, médecins, kinésithérapeutes, infirmiers, sages-femmes, etc.) en 2010, et 19 500 en 2013, soit environ 2 600 nouveaux praticiens par an. Quant aux vétérinaires qui pratiquent l’ostéopathie, nous sommes environ 300 inscrits sur l’annuaire autorisé par l’Ordre. Dans ce contexte, la loi par ordonnance 2011-862 du 22 juillet 2011 (sans décret d’application) reconnaît les ostéopathes animaliers post-baccalauréat, dont le nombre est a priori inconnu. Certains ostéopathes humains pratiquent sur les animaux et de rares vétérinaires sont ostéopathes DO.

Dans ce monde d’ostéopathes aux origines diverses, les règles sont hétérogènes (contrôle des formations, déontologie, publicité, taxe sur la valeur ajoutée) et génèrent des distorsions néfastes pour l’intérêt général (respect des patients et des confrères, qualité des formations). Jusqu’à maintenant, les pouvoirs publics ont peiné à réglementer et à organiser la profession d’ostéopathe, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît depuis 2010 comme une profession médicale, et l’ostéopathe comme un praticien à part entière de première intention pourvu qu’il ait reçu 4 200 heures de formation, dont 1 000 heures de pratique clinique.

Alors, divergences d’intérêts partisans ou manque de volonté politique, les tentatives d’harmonisation de l’enseignement et de réglementation de la pratique de l’ostéopathie animale en France ont été, jusqu’à maintenant, mises en échec, rendant opaque pour le public la qualité de la formation de certains “praticiens”.

C’est la raison pour laquelle, dans l’atten­te d’une concrétisation claire, juste et officielle des démarches initiées par le groupe de travail qui avait planché sur ces décrets, Ostéovet-France soutient et promeut l’idée d’une charte d’engagement, pour les écoles et les cursus de formation, avec des clauses déontologiques pour la pratique en clientèle. Le texte est en préparation et consultable sur Internet¹.

L’objectif est de publier, à destination du public, une liste de tous ceux, praticiens et écoles, qui adhéreront et s’engageront à respecter les critères de cette charte qui vise “juste” à promouvoir la transparence, la formation et le respect entre tous.

• 1 http://www.guide.usager.osteo-animalier.eu/spip.php?rubrique4