Quelles sont les conséquences de la mise en place des Cropsav1 ? - La Semaine Vétérinaire n° 1551 du 13/09/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1551 du 13/09/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : LORENZA RICHARD

Un renforcement des missions sanitaires

Christophe Brard, président de la SNGTV

Comme avec le Cnopsav à l’échelon national, les vétérinaires sont présents dans les Cropsav par le biais de leurs représentations professionnelles. Ils pourront être force de proposition et participer aux prises de décisions. La profession est aussi impliquée, sur le plan technique, au sein des associations sanitaires régionales (ASR). Pour cela, les Groupements techniques vétérinaires (GTV) régionaux ont déposé cet été leurs dossiers de reconnaissance en tant qu’organisations vétérinaires à vocation technique (OVVT), qui seront membres des ASR. Le renforcement par voie réglementaire de la représentation de notre profession aux échelons politique et technique doit être considéré comme un progrès dans le cadre de la nouvelle gouvernance sanitaire, dont les principes directeurs sont concertation, coordination, harmonisation et mutualisation. Il ouvre la voie à de nouvelles missions vétérinaires, pour peu que nous nous donnions les moyens humains et financiers de prendre la place qui nous est dévolue. Concrètement, tout est à construire : l’identification de référents régionaux par filières, l’implication dans les plans de lutte contre les maladies de première et de deuxième catégories, le suivi de l’antibiorésistance et de la pharmacovigilance, l’appui technique dans les domaines de l’hygiène alimentaire, au sein des petites structures de production, et du bien-être animal.

Une opportunité pour l’ensemble des acteurs

Anne Touratier, vétérinaire à GDS France

La responsabilisation des éleveurs est au cœur de la réforme à travers les organismes à vocation sanitaire (OVS), formés par les Groupements de défense sanitaire (GDS), et les ASR. Les agriculteurs, amenés à apporter l’essentiel du financement, ont ainsi la majorité des voix dans cette instance opérationnelle qu’est l’ASR. Pour les GDS, les vétérinaires sont des acteurs clés qui compteront à travers leur expertise technique de la santé animale et la force de leur maillage au plus près des élevages. À cet égard, le réseau de vétérinaires a un rôle majeur à jouer au sein des OVVT. Cette réforme est une opportunité de renforcer la qualité et la rentabilité de l’action sanitaire. La responsabilisation des éleveurs ne doit toutefois pas conduire à un désengagement de l’État au niveau du sanitaire. Celui-ci devra continuer à mettre des moyens, même s’ils sont optimisés. Une soixantaine de dangers sanitaires de catégorie 1 (le plus souvent “exotiques”) et de catégorie 2 (plutôt de type enzootiques) sont identifiés, et il est impossible de déployer des moyens contre tous. Il sera ainsi nécessaire de rationaliser et de prioriser le financement, et cela sera l’un des éléments de discussion dans chaque Cropsav, organe régional consultatif, en concertation avec les vétérinaires.

Suis-je le seul que cela inquiète ?

Jean-Pierre Daman, praticien à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire)

Cette nouvelle gouvernance sanitaire m’inquiète, car l’État privatise un service public et réduit les capacités humaines des services vétérinaires. Dans les Cropsav, des représentants de nombreuses associations seront présents (une trentaine), dont des vétérinaires, l’Ordre, le syndicat et les GTV. Les ASR, qui sont les organismes techniques, seront gérées par les GDS (ou équivalent), avec une participation possible des vétérinaires, mais sans aucun pouvoir de décision, car les GDS garderont la majorité. Cela va demander un travail accru aux GTV, alors qu’a priori, aucun financement n’est prévu pour des actions concrètes, ce qui paraît dangereux. De plus, les confrères n’auront qu’une voix consultative, alors qu’ils sont la caution scientifique et la cheville ouvrière du sanitaire sur le terrain. J’ai parfois l’impression que notre profession n’est ni reconnue, ni récompensée des efforts réalisés pour organiser les prophylaxies qui ont permis de réduire de façon importante les maladies légalement réputées contagieuses. Rappelons, par exemple, que les vétérinaires de terrain ont parfois pallié les déficiences techniques de l’État pour la gestion de l’épidémie de fièvre aphteuse et qu’ils ont souvent travaillé bénévolement. Je ne pense pas que les confrères seraient prêts à accepter de gérer une nouvelle crise dans ces conditions, et il serait bon de ne pas négliger ce problème.

  • 1 Conseils régionaux d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr