VISITE DES COULISSES DU BIOPARC DE DOUÉ-LA-FONTAINE - La Semaine Vétérinaire n° 1550 du 06/09/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1550 du 06/09/2013

Reportage

Auteur(s) : Jean-Michel Delage

Comme chaque matin, Rudy Wedlarski (A 04), vétérinaire au bioparc de Doué-la-Fontaine, parcourt les allées afin de vérifier tous les enclos où sont hébergés les animaux, et en particulier ceux qui sont potentiellement dangereux, comme les grands fauves, les loups, les ours, etc. Un millier d’animaux vivent dans ce zoo. Rudy Wedlarski traverse la grande volière sud-américaine où cohabitent des ibis, des perroquets, des flamands, des vautours. « Nous sommes les seuls en Europe à posséder des condors », précise-t-il. Ici comme dans chaque secteur du zoo, un soigneur a pour mission d’observer les animaux. « Ils sont les vigies du parc, nos partenaires. Ils connaissent parfaitement leurs animaux. Ils les nourrissent, les comptent plusieurs fois par jour, repèrent les œufs ou les naissances. » Une observation qui permet de déceler tout comportement étrange, car il est difficile d’intervenir dans cet espace aérien ! « Sauf quand le volatile est trop faible pour voler, mais alors il est souvent trop tard… », reconnaît le vétérinaire du zoo. Une gestion en amont prévient au maximum les troubles. En général, les maladies sont globalement les mêmes que celles des animaux domestiques ou d’élevage.

Une activité diversifiée et généraliste

Rudy Wedlarski, au bioparc depuis deux ans, travaillait auparavant à la ménagerie du Jardin des Plantes, à Paris. « Je n’ai jamais été attiré par la pratique canine… Ici, je n’ai pas de carnet de rendez-vous. J’habite avec mes patients ! » Il fait partie du cercle restreint des vétérinaires de zoo. Chaque établissement doit en effet avoir un praticien rattaché.

Ce matin, Rudy Wedlarski et son épouse Florine, également vétérinaire au zoo, se rendent à la clinique, un local relativement modeste, pour une intervention bénigne sur une bernache à cou roux. « Contrairement aux apparences, nous ne réalisons pas quantité d’actes chirurgicaux complexes, seulement quelques sutures de plaies, des réductions de fractures, de la petite traumatologie. Si c’était le cas, cela indiquerait que la gestion de nos animaux pose problème ! » Toutefois, la palette des activités vétérinaires est diversifiée : établir les rations alimentaires, procéder aux vaccinations, assurer la prophylaxie médicale pour les nouveaux arrivés, etc.

« Dans notre travail, nous sommes confrontés tant au parasitisme, classique chez les animaux sauvages, qu’à des maladies infectieuses. Notre activité est généraliste. Nous traitons un peu tout, en faisant appel à des confrères quand cela se révèle nécessaire. Par exemple, un guépard qui se fracture un membre ou des primates qui se blessent aux bras sont référés chez un vétérinaire spécialisé en chirurgie osseuse. »

Soigner des espèces peu connues

Par rapport à leur biologie et à leur mode de vie dans la nature, l’approche des animaux captifs est différente. « Parfois, nous devons traiter des espèces sur lesquelles nous avons peu de recul », reconnaît Rudy Wedlarski. C’est le cas de l’okapi (un couple va bientôt rejoindre Doué-la-Fontaine), un animal peu présent dans les zoos. Il faut donc se renseigner sur l’espèce, récolter le maximum d’informations sur son comportement avant son arrivée au bioparc, afin d’éviter tout stress ou mal-être. « D’où l’intérêt de beaucoup discuter avec les confrères des autres zoos, en France et en Europe, estime Rudy Wedlarski. Certains se sont regroupés au sein de l’Association francophone des vétérinaires de parcs zoologiques (AFVPZ). Cela permet d’échanger et de trouver des solutions. Il n’y a pas de concurrence entre les établissements, donc nous avons tout intérêt à communiquer ! » Au bioparc comme ailleurs, la conservation fait partie intégrante de la mission : protection des espèces menacées (quasiment toutes celles présentes en zoo !), conservation d’une diversité génétique, etc. « Si nous faisons de la conservation d’animaux ex situ, dans les parcs, c’est aussi parce que nous n’y arrivons pas in situ… » La quasi-totalité des animaux de zoo européens sont nés en captivité. Certains ont pu être réhabilités avant d’être relâchés dans leur environnement naturel. C’est le cas des vautours fauves et moines, en France et en Bulgarie, et des ibis chauves, en Espagne. Les flux et les transferts d’animaux sont fréquents. C’est l’une des tâches régulières du vétérinaire de zoo.

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