Rencontre internationale
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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Karim Adjou
L’événement ne s’était pas déroulé en France depuis 48 ans. Et le programme était dense, avec un total de 150 communications orales, 200 posters, 15 conférences plénières et 5 workshops.
Plus de 1 300 participants de 80 nationalités différentes ont fait le succès de la 18e édition du congrès de la World Veterinary Poultry Association (WVPA), l’association mondiale de pathologie aviaire, qui s’est tenu du 19 au 23 août dernier, à Nantes. Celui-ci était organisé par la branche française de la WVPA, sous la présidence de notre confrère Nicolas Eterradossi, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de Ploufragan. La dernière édition française remonte à 1965, à Paris.
« Le groupe français de pathologie aviaire (GF-Amva), branche de la WVPA, est composé aujourd’hui de 90 membres. Depuis plusieurs années, nous souhaitions organiser un tel événement qui permette aux différents acteurs du monde avicole de partager les résultats de leurs travaux. L’objectif est de montrer au monde vétérinaire le dynamisme des Français et notre savoir-faire dans ce domaine », explique Nicolas Eterradossi.
Le programme scientifique était dense : au total 15 conférences plénières, 5 workshops, 150 communications orales et 200 communications affichées. Comme lors des congrès précédents à Marrakech (Maroc, 2009) et à Cancun (Mexique, 2011), les maladies virales aviaires ont constitué plus de 60 % des sujets abordés. Beaucoup d’interventions ont porté sur l’influenza aviaire, la bronchite infectieuse, les maladies de Gumboro, de Marek, et de Newcastle.
Pour les maladies bactériennes, les sujets abordés ont surtout concerné les affections de l’appareil respiratoire. En effet, Mohammed Hafez, de l’université de Berlin, a prononcé une conférence plénière remarquée sur les maladies respiratoires bactériennes en insistant sur Ornithobacterium rhinotracheale, les pasteurelles et E. coli. Il a d’abord rappelé leurs effets importants sur la croissance des volatiles et les saisies à l’abattoir. Il a aussi souligné la grande sensibilité de la dinde à Pasteurella multocida par rapport au poulet. Si les antibiotiques demeurent aujourd’hui le seul moyen de lutter contre ces affections, leur utilisation doit être toujours justifiée, et si possible fondée sur les résultats d’un antibiogramme.
Siska Croubels, spécialiste en toxicologie à l’université de Gand (Belgique), s’est penchée sur les effets des mycotoxines chez les volailles. Notre confrère Gilles Salvat, directeur de la santé animale à l’Anses de Ploufragan, a présenté une conférence sur la sécurité des aliments, particulièrement sur les produits d’origine avicole, en soulignant encore une fois, s’il en est besoin, le rôle crucial du vétérinaire dans la protection du consommateur.
David E. Swayne, du département américain de l’Agriculture et du centre de recherche des maladies émergentes aviaires de Géorgie (États-Unis), expert à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), a fait le point sur l’influenza aviaire. Il a insisté sur le développement et l’intérêt des vaccins pour cette maladie. La vaccination a pris une place importante lors de ce congrès, car sa réalisation in ovo et sur des poussins au couvoir apparaît aujourd’hui comme une stratégie de plus en plus répandue dans le monde, surtout avec le développement de nouvelles générations de vaccins (par exemple ceux à immuns complexes) et technologies de vaccination (in ovo, spray, etc.). Notre confrère Yannick Gardin a d’ailleurs fait le point sur ces vaccins du futur.
Dans l’ensemble, cette rencontre scientifique internationale a répondu aux attentes des participants, malgré un manque de communications sur l’épidémiologie des maladies aviaires. Mais au final, ce rendez-vous a rencontré un beau succès, notamment grâce au dynamisme de notre confrère Nicolas Eterradossi, et de l’ensemble des acteurs présents, parmi lesquels les membres de la branche française de la WVPA, les enseignants, les étudiants et les firmes pharmaceutiques. Cet événement mondial a aussi reçu le soutien de nombreuses institutions comme le ministère de l’Agriculture, l’OIE, l’Anses, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), le zoopole de Ploufragan, l’Institut technique de l’aviculture (Itavi), les écoles vétérinaires (Oniris et ENVT).
Le prochain congrès de la WVPA se déroulera en septembre 2015 au Cap, en Afrique du Sud.
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