Dossier
Auteur(s) : Serge Trouillet
Le marché des assurances en santé animale, faiblement développé en France, a généré peu d’expertise et donc beaucoup de circonspection de la part des porteurs de risques. Mais c’était avant… Aujourd’hui, le potentiel sur notre territoire, au regard du taux d’animaux de compagnie assurés dans certains pays d’Europe, ne laisse plus indifférent. Il suscite la convoitise de la banque-assurance, des courtiers grossistes, voire de la grande distribution. Les offres foisonnent. C’est plutôt une bonne nouvelle pour les vétérinaires, qui peuvent ainsi espérer tirer parti d’une meilleure médicalisation.
En France, le marché des assurances en santé animale n’a pas encore décollé. À peine 3 % des animaux sont assurés, et ce chiffre n’a pas évolué depuis dix ans. Cela représente moins de 500 000 animaux sur les 18 millions et demi de chiens et de chats estimés sur notre territoire. Nous sommes loin des 30 % en Angleterre, où l’assureur Petplan est présent depuis 30 ans, et plus encore des 80 % en Suède. Un tel potentiel n’a pas échappé aux banquiers, assureurs et autres courtiers généralistes. Les uns après les autres, ils s’intéressent à ce marché. « Tous viennent nous consulter, notamment pour la partie gestion de leurs contrats, parce qu’il y a une ingénierie propre à ce type d’assurance, explique Hugues Salord, directeur général du courtier spécialisé SantéVet. Ils savent la commercialiser, mais pas la gérer. Depuis 2013, nous faisons la gestion des contrats pour La Banque postale et, d’ici à la fin de l’année, nous gérerons, pour le compte de tiers, une dizaine de nouveaux contrats d’assurance en santé animale. »
Il en est de même pour le courtier grossiste Solly Azar : « De grands noms de la banque-assurance, et même de la grande distribution, nous ont confié la gestion de leur offre d’assurances pour chiens et chats, en marque blanche, ajoute sa directrice commerciale Fanny Gilbert. Notre savoir-faire dans ce secteur est en effet très spécialisé. »
Sur Internet, plus d’une quarantaine d’offres sont aujourd’hui disponibles sur ce marché, qui commence donc à s’animer.
« SantéVet renforce cette année sa distribution par la mise en place d’un réseau de 250 courtiers d’ici à la fin de l’année et 500 en 2014 », poursuit Hugues Salord qui voit le secteur décoller dès l’an prochain. Du côté de Bulle Bleue, la seule société d’assurances créée et gérée par des vétérinaires, la croissance enregistrée au premier trimestre 2013 a été boostée de 35 % par la nouvelle gamme de produits lancée en janvier. Le secteur des nouveaux animaux de compagnie (NAC) est en plein développement. Avec 1 million de lapins, 800 000 cobayes, 500 000 furets et 200 000 perroquets, selon des estimations avancées en 2012, il séduit de plus en plus les compagnies d’assurances. Quant au mode de distribution des contrats, il s’adapte à notre temps : « Un tiers d’entre eux sont souscrits en ligne chez nous et, de plus en plus, la gestion s’opère via l’espace personnel, comme les demandes de remboursement », indique Tania Gombert, responsable commerciale d’ECA Assurances.
Les vétérinaires sont bien conscients d’être les premiers bénéficiaires, indirectement, du système d’assurance.Un animal assuré est toujours mieux soigné. Et ils sont également les mieux placés pour sensibiliser leur clientèle à l’utilité de l’assurance. « Pour autant, souligne Boris Jean, cofondateur et dirigeant de Bulle Bleue, ils n’ont pas encore suffisamment de clients pour en mesurer l’impact sur leur développement économique. Cela sera davantage visible à partir de 10 %, un objectif qu’il est possible d’atteindre dans cinq ans. Là où l’assurance est développée, comme en Angleterre ou en Suède, les revenus des vétérinaires augmentent. Quand les praticiens français recommanderont ce service comme ils le font pour le vermifuge, nous assisterons à un vrai décollage de l’assurance animalière. »
Devant ce foisonnement d’offres, l’Ordre des vétérinaires veille au grain. « Nous n’avons pas d’avis sur les assurances en santé animale, précise Dona Sauvage, secrétaire générale du Conseil supérieur de l’Ordre, responsable de la commission assurances. Notre objectif est de protéger l’indépendance des vétérinaires. Il ne serait pas acceptable que certains d’entre eux soient conventionnés ou recommandés par une assurance. La charte que nous avons mise en place n’a pas d’autre fonction. Ses signataires, qui s’engagent à une certaine éthique, apparaissent sur le site de l’Ordre ; cela rassure les confrères qui peuvent s’y reporter et conseiller plusieurs assureurs. Ces derniers peuvent également nous alerter en cas de suspicion de fraude des vétérinaires. La charte ne fonctionne que s’il existe une honnêteté des deux côtés. »
Reste au propriétaire à prendre toutes les précautions utiles avant de souscrire un contrat. Mieux vaut s’assurer, par exemple, que celui-ci est multirisque, c’est-à-dire qu’il couvre à la fois les accidents et les maladies, les frais médicaux comme chirurgicaux. Il convient aussi d’être attentif aux garanties proposées, aux diverses majorations de prix selon l’âge ou la race de l’animal, aux franchises, aux plafonds de remboursement, aux exclusions, aux délais de carence, etc. (voir tableau en pages suivantes). L’animal n’est en effet pas assuré aussitôt la souscription réalisée. Il faut tout vérifier et ne pas hésiter à poser les questions susceptibles de concerner chaque cas particulier. Le diable, parfois, se cache dans les détails…
> AAC
Gefi Pet Insurance
À l’attention de Bertrand de Torcy
87, rue Taitbout – 75009 Paris
> Animaux Santé
Finaxy Santé animale
À l’attention de Marc Boydron
21, avenue des Genottes
95808 Cergy-Pontoise Cedex
> Bulle Bleue
Animal experts
À l’attention de Boris Jean
8, rue Louis-Neel – 59260 Lezennes
> Cavalassur
À l’attention de Jacques Jeangirard
BP404
60500 Chantilly
> ECA Assurances
Européenne de courtage d’assurances
À l’attention de Tania Gombert
92-98, boulevard Victor-Hugo
92110 Clichy
> Fox Assurances
À l’attention de Fabienne Blum
44-46, rue du Général-Crémer
92700 Colombes
> SantéVet
À l’attention de Hugues Salord
59, rue de Créqui
69458 Lyon Cedex 06
> Solly Azar
À l’attention de Faouziat Nidhar
60, rue de la Chaussée-d’Antin
75439 Paris Cedex 09
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