Quelle place pour les médecines alternatives en élevage ? - La Semaine Vétérinaire n° 1547 du 05/07/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1547 du 05/07/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : SERGE TROUILLET

Toutes les médecines sont complémentaires

Didier Eyraud, praticien mixte-équin au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire).

En cas de besoin, je fais intervenir dans ma clientèle un collègue vétérinaire pratiquant l’ostéopathie, pour les chevaux et les bovins. Je suis un adepte de l’homéopathie uniciste. Pour autant, je pense que la meilleure médecine alternative, la biothérapie la plus efficace dans l’élevage, reste la prévention par la zootechnie (médecine de troupeau, gestion de l’alimentation, etc.). L’objectif est de maîtriser les facteurs de risque pour que le cheptel ait un niveau de santé collectif optimal. Ensuite, toutes les médecines sont complémentaires, même si, souvent, elles arrivent trop tard. Pour soigner, il faut pouvoir activer tous les leviers. Je trouve que l’ostéopathie est une médecine exemplaire pour traiter les traumatismes. Sur des cas chroniques, l’homéopathie a toute sa place. Avec elle, cependant, j’éprouve une satisfaction intellectuelle, le résultat rapide en moins. C’est un vrai problème, à traiter en accord avec le client. Ce discours est plus facile avec les éleveurs “modernes”, généralement les plus jeunes. Nous souffrons moins que nos collègues médecins du regard négatif de la médecine conventionnelle sur les thérapeutiques alternatives. Mais nous avons tous pour objectif de réduire l’usage des antibiotiques, et les biothérapies y contribuent largement.

Pour des maladies évoluées, l’allopathie s’impose

Laurence Moreau, praticienne mixte à Pontaumur (Puy-de-Dôme).

Les médecines non conventionnelles m’ont toujours intéressée. Depuis une dizaine d’années, je pratique la phytothérapie et l’aromathérapie sur des affections cutanées, articulaires et respiratoires. Certains clients sont très sensibilisés pour eux-mêmes, ils sont réceptifs à ces techniques et ont de bons résultats thérapeutiques. Leur temps de réaction intervient dans le succès de ces médecines naturelles. Sur des maladies trop évoluées, l’allopathie s’impose. Toutes les médecines sont complémentaires, sachant qu’il faut d’abord établir un diagnostic avant de choisir celle qui apparaît la plus pertinente. En septembre, je vais élargir ma propre palette en suivant des cours d’ostéopathie à l’école vétérinaire de Nantes. La formation s’étale sur trois ans, à raison d’une semaine tous les deux mois. C’est pour moi un gros investissement professionnel ; il s’inscrit dans le prolongement d’une expérience personnelle de fasciathérapie, qui m’avait été proposée par une kinésithérapeute, puis d’un stage d’initiation de quatre jours organisé par l’Institut des médecines alternatives et ostéopathie vétérinaire. Cette première approche, aux côtés de notre confrère Jean-Claude Colombo, dans la Creuse, m’a déterminée à poursuivre dans cette voie. Dans mon secteur, les praticiens sont peu nombreux à pratiquer ce genre de médecine, il sera donc envisageable de travailler en référé.

Certains éleveurs sont surpris, puis rassurés

Emmanuel Dumas, praticien pratiquant exclusivement l’ostéopathie à Luzy (Nièvre).

Depuis novembre 2012, j’ai une pratique exclusive de l’ostéopathie. Je travaille avec plusieurs cabinets vétérinaires, en référé, essentiellement chez des bovins, mais également chez des chevaux et des chiens. Quand je suivais les cours, il y a trois ans, en formation continue, je savais qu’il y avait une demande, mais pas au point de justifier de m’y consacrer pleinement. Je l’envisageais comme un complément proposé aux clients. Or ces derniers sont devenus très demandeurs. Dans notre région, il est habituel de faire appel aux rebouteux, mais ils se font de plus en plus rares. Certains éleveurs sont surpris, agréablement, de voir un vétérinaire spécialisé dans ce domaine. Comme je suis en mesure de leur proposer un diagnostic différentiel, ça les rassure. Ceux qui sont assez proches de leurs animaux sont ravis de constater que la consultation se passe en douceur et que leurs animaux se laissent bien manipuler. Auparavant, je m’interdisais, à tort, certains gestes chez une vache. Mais je me rends compte que les techniques développées pour les chevaux sont parfaitement adaptables aux bovins. Compte tenu que nous sommes peu nombreux dans cette spécialité, j’ai du travail et je le fais avec plaisir.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr