Lymphadénite caséeuse : traitement et prévention - La Semaine Vétérinaire n° 1547 du 05/07/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1547 du 05/07/2013

Formation

PRODUCTIONS ANIMALES/PETITS RUMINANTS

Auteur(s) : CLÉMENCE GUINARD*, KARIM ADJOU**

Si Corynebacterium pseudotuberculosis est sensible, in vitro, à de nombreux antibiotiques, l’efficacité de l’antibiothérapie est controversée. Toutefois, un traitement à base de pénicilline ou de tétracycline peut être conseillé pendant quelques jours après la rupture d’un abcès ou son percement chirurgical, dans le but de prévenir la dissémination de la bactérie dans les autres nœuds lymphatiques. Mais son efficacité n’est pas prouvée.

Aujourd’hui, le parage des abcès n’est plus recommandé, car leur ouverture favorise la dissémination du germe. Il convient donc de s’assurer que l’animal est bien isolé (jusqu’à la cicatrisation totale de la plaie, qui dure généralement de 20 à 30 jours), dans un lieu clos, qui pourra ensuite être facilement nettoyé. Idéalement, le pus recueilli est à brûler. Cela ne guérit pas l’animal car, fréquemment, la bactérie a déjà eu le temps de se disséminer dans l’organisme. Il est nécessaire de bien nettoyer et de désinfecter le local de quarantaine avant toute autre utilisation.

PRÉVENTION SANITAIRE

Lors des introductions d’animaux

Il est déconseillé d’acheter des animaux provenant de troupeaux infectés. Dans tous les cas, mieux vaut respecter une quarantaine avant chaque introduction dans le troupeau. Dans l’idéal, tout animal doit être testé négativement avant l’achat, même lorsqu’il provient d’un troupeau supposé indemne.

Il faudrait aussi examiner les bêtes nouvellement acquises, y compris les camélidés, tous les mois pendant au moins un an après leur introduction, et surveiller l’apparition de masses au niveau des nœuds lymphatiques.

Dans les troupeaux infectés

Un animal qui présente un abcès ne devrait pas manger et boire aux mêmes endroits que le reste du troupeau.

Comme l’incidence de la maladie caséeuse augmente avec l’âge, le renouvellement de 10 à 20 % de l’effectif tous les ans, avec des jeunes issus de l’élevage, est conseillé. Diminuer l’âge moyen permet de réduire la probabilité de maintenir dans le troupeau des animaux infectés chroniques, donc susceptibles de contaminer l’environnement.

Lors de la tonte

Les agneaux et les jeunes sont tondus en premier. Les béliers passent à la fin du troupeau, suivis seulement des animaux suspectés d’avoir contracté la maladie caséeuse.

Par ailleurs, des règles d’hygiène stricte s’imposent. Le tondeur doit porter une tenue spécifique à l’élevage, ou jetable. Le matériel est soigneusement nettoyé et désinfecté entre chaque élevage, voire chaque animal. Les bains antiparasitaires sont à éviter durant la quinzaine qui suit la tonte, pour laisser aux plaies et aux abrasions créées le temps de cicatriser.

Le jour de la tonte, une injection de pénicilline, la désinfection des plaies provoquées avec une solution de Bétadine® et la stérilisation du matériel de tonte à l’autoclave diminuent sensiblement le nombre d’animaux contaminés à la suite de cette pratique.

PROPHYLAXIE MÉDICALE

De nombreuses études ont évalué la réponse immunitaire de l’hôte après la vaccination, chez la souris. Il est ainsi démontré que la neutralisation de l’exotoxine produite par la bactérie, la phospholipase D, permet de limiter la propagation dans l’organisme à partir du site d’infection, et protège contre les dommages tissulaires provoqués par cette toxine.

Mais c’est surtout la réponse immunitaire à médiation cellulaire qui est responsable de l’élimination de la bactérie dans l’organisme. L’activation de cette voie est donc nécessaire pour tuer la bactérie, présente dans le milieu intracellulaire lorsque l’infection est récente.

Les vaccins sont, en général, dirigés contre la réponse immunitaire à médiation humorale, donc plus utiles pour limiter la dissémination de la bactérie dans l’organisme que pour l’éliminer complètement. Le bénéfice de la vaccination réside essentiellement dans le fait qu’elle prévient l’infection chez les animaux qui n’ont pas encore été exposés à la bactérie.

Vaccins commerciaux

Aucun vaccin n’est actuellement disponible en France.

Le premier vaccin commercialisé est Glanvac®, dirigé contre l’exotoxine. 15 % des animaux vaccinés développent malgré tout des abcès après l’exposition à la bactérie, versus 100 % des non-vaccinés. Le colostrum des mères vaccinées protège les jeunes jusqu’à l’âge de trois ou quatre mois.

Deux autres vaccins sont commercialisés aux États-Unis, Case-Bac® et Caseous D-T®. Ce sont des vaccins combinés, dont l’autorisation de mise sur le marché (AMM) n’est valable que pour les ovins.

Autovaccins

Ces vaccins, fabriqués au cas par cas, utilisent la souche bactérienne isolée dans l’élevage à vacciner. Leur efficacité contre la maladie des abcès est prouvée, mais ils ne sont autorisés qu’au Royaume-Uni.

Pour en savoir plus, retrouvez les références de cet article sur WK-vet.fr http://www.wk-vet.fr/mybdd/?visu=164&article=164_4226

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