Vacciner ou ne pas vacciner ? La question se pose au Royaume-Uni - La Semaine Vétérinaire n° 1546 du 28/06/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1546 du 28/06/2013

Tuberculose

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MONDE

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Un rapport, rédigé par le comité de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales de la Chambre des communes, fait le point sur la situation de la tuberculose outre-Manche et sur la recherche d’un vaccin destiné aux bovins.

La situation épidémiologique dans les îles britanniques montre une augmentation importante des foyers de tuberculose, ces dix dernières années. En 2001, 13 000 cheptels ont été testés, soit près d’un million de bovins, et 6 000 animaux, reconnus infectés, ont été abattus. En 2011, quelque 76 000 cheptels ont fait l’objet d’un contrôle, soit environ sept millions d’animaux, et plus de 34 000 ont été abattus. Le coût de la maladie pour les contribuables britanniques est estimé à 100 millions de livres par an. L’Union européenne participe au programme d’éradication à hauteur de 30 millions d’euros annuels (soit 1/6e du budget total destiné aux maladies animales dans les 27 pays membres).

Une circulation d’animaux entre les élevages

L’ampleur de la contamination des cheptels dans le sud-ouest de la Grande-Bretagne et du pays de Galles, et à un moindre degré en Irlande, serait liée à deux facteurs : d’une part la contamination de la faune sauvage (surtout des blaireaux) et d’autre part les crises sanitaires (la “vache folle” puis la fièvre aphteuse). L’intérêt du statut “indemne de tuberculose” réside dans la possibilité pour un pays d’exporter plus facilement ses animaux et leurs produits. Or cet export est de toute façon compromis depuis les mesures prises lors de ces deux crises. L’autre effet négatif concerne les éleveurs, qui ont dû recapitaliser leurs cheptels après ces crises, suscitant de nombreux échanges d’animaux à l’intérieur du pays qui favorisent la diffusion des infections. Le Royaume-Uni est le pays d’Europe qui enregistre le plus de mouvements d’animaux entre les élevages.

Les problématiques autour de la vaccination des bovins

Le moyen réglementaire de dépistage par intradermotuberculination (IDR) fait l’objet de discussions. Sont mis en cause son manque de spécificité qui occasionne de nombreux faux positifs, l’impossibilité de détecter les infections récentes, l’impact de maladies intercurrentes (douve, paratuberculose) et la technique des vétérinaires. Le pays de Galles s’est doté d’un programme d’audit indépendant, afin de jauger des techniques de testage des praticiens. À la suite d’un audit, une clinique s’est vu retirer son agrément le temps de réentraîner son équipe, pour manque de rigueur dans la réalisation des IDR. Le dosage de l’interféron γ est employé sous certaines conditions, mais non généralisé, car il est dix fois plus cher que l’IDR et toujours pas reconnu par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Actuellement, utiliser un vaccin chez les bovins est interdit par la réglementation de l’Union et de l’OIE. De ce fait, avant d’en développer un pour cette espèce, il convient de changer la réglementation tant européenne qu’internationale, afin que le commerce des bovins vivants ou de leurs produits en Europe n’en soit pas pénalisé. Il faut aussi que cela ne présente pas de risques pour la santé publique, et que la distinction entre les animaux vaccinés et les infectés soit possible (test Diva). Il s’agirait alors d’un outil supplémentaire dans les stratégies d’éradication, sans être une panacée. Un tel vaccin ne serait disponible que dans une dizaine d’années.

Et les blaireaux dans tout cela

Usual suspects dans la diffusion de la maladie au sein des élevages, il semble difficile d’évaluer la part de contamination des bovins imputable aux blaireaux. Le Royaume-Uni dispose, depuis 2010, d’un vaccin injectable pour ces animaux, mais l’intérêt de cette vaccination dans l’infection des bovins n’est pas clair. Chez les blaireaux, cela apparaît comme une solution alternative intéressante à l’abattage. Les études montrent que, lorsque le tiers d’une population sauvage est vacciné, le risque d’infection chez les petits est réduit de 79 %. Le coût de déploiement d’une stratégie de vaccination injectable des blaireaux varie de 2 000 à 4 000 £ par kilomètre carré, selon les densités de populations, la géographie, etc. En 2012, 95 km2 ont été couverts, soit 998 blaireaux traités. Un vaccin oral est à l’étude, car en plus de coûter moins cher à déployer sur le terrain, il provoquerait moins de perturbations au sein des groupes sociaux. La stratégie de vaccination associée à un abattage partiel, testée dans certaines régions, entraîne en effet des modifications dans la structure des populations de blaireaux à l’origine d’une recrudescence des cas de tuberculose chez ces animaux, en plus d’avoir mauvaise presse dans l’opinion publique.

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