Que pensez-vous du statut de vétérinaire assistant ? - La Semaine Vétérinaire n° 1546 du 28/06/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1546 du 28/06/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Cyril Parachini-Winter

La possibilité d’être épaulé doit être réelle

Yves Legeay, professeur de pathologie des carnivores et de législation à Oniris (Nantes).

Cette opportunité est unique et fructueuse pour les étudiants en fin de 4e année, à la condition essentielle qu’un ou plusieurs docteurs vétérinaires soient en mesure de leur prodiguer des conseils ou de l’aide. Il serait peu responsable, au regard des exigences de la clientèle, que l’employeur et l’assistant ne soient qu’en contact téléphonique. Les étudiants employés comme vétérinaires assistants n’ont qu’un an de pratique derrière eux. En dépit de l’indéniable faculté d’adaptation de la plupart d’entre eux, il est indispensable qu’ils soient épaulés.

Par ailleurs, il est logique que le vétérinaire assistant, non inscrit à l’Ordre (cependant informé par le biais du contrat de travail qui lui est communiqué), donc non assujetti au respect du Code de déontologie, respecte scrupuleusement les directives qui lui sont données. N’oublions pas en outre que ce statut n’est que transitoire, et la possibilité pour un étudiant de travailler en tant que vétérinaire assistant prend fin au 31 décembre de son année de sortie. Or certains n’ont pas encore soutenu leur thèse et ne peuvent pas travailler comme salariés. La tendance qui consiste “à faire le dos rond” est dangereuse et inutile lorsque l’on considère qu’une demande de dérogation peut être soumise à l’appréciation du conseil régional ordinal, avec un échéancier précis quant à la soutenance.

Un statut étrangement peu contrôlé

Anaïs Gautier, étudiante en 4e année à Oniris (Nantes).

Peu de vétérinaires diplômés sont disponibles pour des remplacements courts l’été. Les vétérinaires assistants constituent, en revanche, une main-d’œuvre disponible et motivée. De plus, nous pouvons apporter de la “fraîcheur idéologique” dans une structure. En contrepartie, il est indéniable qu’un étudiant qui a eu la chance de travailler l’été comme vétérinaire assistant voit sa formation d’un œil nouveau à l’heure d’entrer en 5e année, et appréhende des notions sur lesquelles l’enseignement dans les écoles ne s’appesantit pas : aller à l’essentiel, tenir compte des limites du portefeuille des propriétaires, etc.

Ce statut est aussi une solution au sempiternel dilemme : travailler ou faire un stage estival ? Le cadre idéal, pour moi, serait une clinique avec trois ou quatre associés, aimant transmettre leurs connaissances et présents en cas de doute de ma part. Je n’ai pas la prétention d’aller au-delà de la médecine et de la chirurgie vétérinaires de base cet été, et heureusement ! C’est par là qu’il faut commencer, et le plus tôt sera le mieux.

Je m’étonne tout de même qu’il n’y ait pas, de la part de l’Ordre, davantage de contrôles relatifs à ces emplois qui se déroulent parfois dans des conditions qui frisent l’illégalité.

Un intérêt limité pour nous

Pierre Le Mercier, praticien mixte à Nay (Pyrénées-Atlantiques).

Les trois derniers embauchés chez nous avaient soit effectué un internat, soit deux ans de clientèle. Ils reflètent les deux valences que nous recherchons : une plus-value technique pour notre structure, ou une connaissance de la réalité du terrain. Je ne suis pas opposé au principe qu’un étudiant qui a tout juste acquis son diplôme d’études fondamentales vétérinaires exerce. Cela doit être profitable pour les deux parties dans des structures plus petites. Cependant, notre choix de recrutement est différent, car nous misons beaucoup sur la confiance, la pérennisation de la clientèle (en rurale notamment, où les éleveurs n’aiment pas trop les “gens de passage”) et le travail d’équipe sur le long terme.

Ce système d’embauche éphémère ne nous est pas adapté, d’autant que les étudiants de 4e année n’apportent ni une plus-value technique, ni l’expérience de la clientèle. Néanmoins, cela va dans le bon sens, les jeunes ayant tout intérêt à mettre le plus tôt possible un pied dans le monde du travail et à passer par plusieurs structures avant de se fixer. L’école ne se substitue pas à la réalité du terrain, pas tant pour l’apprentissage technique que pour la compréhension qu’une clinique est une entreprise. Nous travaillons dans le secteur tertiaire et nous vendons un service à un client. Trop peu de jeunes diplômés – et j’en ai fait partie – en ont conscience à la sortie de l’école.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr