Les praticiens équins européens en symposium à Deauville

Une centaine de vétérinaires équins issus de douze pays européens ont assisté au symposium organisé par Zoetis sur les terres qui accueilleront, l’an prochain, les Jeux équestres mondiaux. Une participation dont s’est réjoui notre confrère Bruno Besognet (Zoetis). Étaient en effet au rendez-vous l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Slovénie et la Suisse. Plusieurs des conférenciers étaient membres de la fondation Hippolia.

La grippe équine omniprésente

Romain Paillot (de l’Animal Health Trust au Royaume-Uni et qui a rejoint la chaire d’excellence de l’université de Caen et le laboratoire Frank Duncombe) a abordé les particularités de la grippe équine, ainsi que les enjeux de la vaccination et de l’évolution des souches. En outre, « la protection pourrait être améliorée en identifiant les chevaux qui répondent peu aux vaccins ». Tel est l’enjeu des recherches actuelles, de même que l’amélioration de la couverture vaccinale.

L’épidémie de grippe survenue en mai 2012, lors du concours international de saut d’obstacles de La Baule, a permis de rappeler l’importance de la chaîne de décision. Notre confrère Richard Corde se souvient que les enseignements à en retirer sont ainsi une gestion de la crise locale proactive, et l’importance de la communication tant interne qu’externe. L’épisode a aussi montré le bénéfice de la vaccination.

EHV-5 et EHV-2 mieux décryptés

Éric Richard (laboratoire Frank Duncombe) s’est attaché aux herpèsvirus équins de types 5 et 2.

EHV-5 pourrait être impliqué dans la fibrose pulmonaire multinodulaire équine. Cette affection se rencontre majoritairement chez les chevaux adultes, et ne paraît pas contagieuse. Face aux signes cliniques, il est important d’exclure la recurrent airway obstruction (RAO), car il est possible de la suspecter en première intention, ainsi que d’autres pneumonies infectieuses. La question de la détection virale de l’EHV-5 lors d’equine multinodular pulmonary fibrosis (EMPF) se pose, par rapport à son implication réelle dans la maladie. Le pronostic reste médiocre et les traitements disponibles onéreux. Du côté de l’EHV-2, sa prévalence est plus élevée chez les chevaux contre-performants.

Un épisode à EHV-1 didactique

Stéphane Pronost (laboratoire Frank Duncombe) a rappelé les particularités des aEHV. « Aujourd’hui, la polymerase chain reaction (PCR) est la méthode de choix pour estimer si l’EHV-1 est impliqué. » Au laboratoire, plus d’informations sont également disponibles avec la PCR : il est possible de dire si la charge virale est élevée ou non, ce qui est important pour l’interprétation des résultats. En outre, l’échange avec le laboratoire est utile car, par exemple, les signes neurologiques sont observés seulement huit jours après l’infection et, au-delà, il reste fort peu de virus. « Depuis 2009, nous avons observé quatre épisodes majeurs d’equine herpes virus myeloencephalopathy (EHM) en France », a souligné Stéphane Pronost. Il a rappelé que, selon une étude menée dans l’Hexagone, il n’y a pas 100 % de corrélation entre le génotype et le pathotype.

Notre confrère Marc Foursin a détaillé l’épisode à EHV-1 en Normandie, qui a révélé trois formes différentes de la maladie sur une courte période : neurologique, respiratoire et abortive. Plusieurs enseignements sont à tirer de cet épisode, comme le fait qu’au moins deux souches ont circulé dans l’élevage. « Cela montre qu’une souche neuropathogène peut être impliquée dans des avortements. » Concernant le diagnostic, notre confrère a confirmé que la PCR est un outil essentiel, spécifique et sensible. « En outre, elle est rapide : 48 à 72 heures, voire moins. » Cette méthode est également intéressante pour le suivi et la vérification du portage viral. « Les foals sont une source de dissémination du virus et de contamination des juments. Cela induit la nécessité d’une vaccination précoce des foals et des mères ».