Transmission expérimentale de l’agent de la MDCC au chat - La Semaine Vétérinaire n° 1545 du 21/06/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1545 du 21/06/2013

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Auteur(s) : KARIM ADJOU

La maladie du dépérissement chronique des cervidés (MDCC) est la seule encéphalopathie spongiforme subaiguë transmissible (ESST) rencontrée chez les ruminants sauvages. Cette affection est inconnue à ce jour hors d’Amérique du Nord et concerne trois espèces de cervidés : le cerf mulet (Odocoileus hemionus), le cerf de Virginie (Odocoileus viginianus), et le wapiti des montagnes Rocheuses (Cervus elaphus nelsoni ou Rocky Mountain elk). Considérée comme une maladie à la fois contagieuse et infectieuse, la MDCC se transmet directement d’un animal malade à un congénère sain, au sein de chacune des trois espèces et entre elles, sans doute par l’intermédiaire de fluides biologiques et de l’environnement. Fort peu de données sont disponibles, à l’heure actuelle, sur les contaminations interespèces.

Une transmission via la muqueuse buccale

Des chercheurs1 ont tenté d’infecter expérimentalement des chats domestiques (Felis catus) pour évaluer leur réceptivité à l’agent de la MDCC, avec un inoculum issu d’un cerf mulet sauvage du Colora­do. Ces félins sont contaminés soit par voie intracérébrale, soit par voie orale. Les témoins négatifs sont inoculés avec la même quantité d’un homogénat de cerveau de cerf de Virginie, indemne de MDCC.

Deux des cinq chats infectés expérimentalement par voie intracérébrale developpent les signes cliniques d’une ESST. En revanche, aucun des animaux infectés per os ne montre de symptômes. Les analyses de laboratoires effectuées sur les tissus des animaux contaminés par voie orale se révèlent toutes négatives pour la PrPres et l’infectiosité.

Néanmoins, les auteurs rapportent des symptômes évocateurs d’ESST chez d’autres chats, contaminés après une abrasion de la muqueuse linguale avec la souche de MDCC (double passage par chat). Ils en concluent que la transmission via la muqueuse buccale serait possible en présence de lésions ou de blessures. Toutes ces données plaident, selon les auteurs, en faveur du passage naturel de l’agent pathogène de la MDCC aux félidés sauvages.

  • 1 C.K. Mathiason et coll. Susceptibility of domestic cats to chronic wasting disease. J. Virol. 2013 feb;87(4):1947-56. doi: 10.1128/JVI.02592-12.

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