Forte mobilisation des vétérinaires sapeurs-pompiers dans l’Ain - La Semaine Vétérinaire n° 1545 du 21/06/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1545 du 21/06/2013

Congrès Secours santé

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Auteur(s) : Serge Trouillet

Parmi les professions de santé au sens large, les vétérinaires étaient bien représentés, du 15 au 17 mai à Bourg-en-Bresse, lors du congrès Secours santé organisé par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Ain et la Fédération nationale des sapeurs-pompiers. Et très actifs !

Dominique Grandjean, vétérinaire et colonel à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, et Olivier Riffard, vétérinaire principal au SDIS du Rhône, se sont penchés sur la problématique du nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC). À quoi le vétérinaire peut-il servir dans la gestion médicale ou différée de tels risques ? « Sans doute faut-il rappeler que, dans sa formation de base, tout confrère dispose de solides notions concernant l’impact du nucléaire sur le vivant, la radioprotection, la toxicologie, en plus d’une véritable culture des risques biologiques et de leur gestion qui en fait, par essence, un gestionnaire de populations animales. De l’impact d’un événement à composante radiologique sur la chaîne alimentaire à celui d’une fuite chimique massive dans la faune environnante, le vétérinaire sapeur-pompier trouve sa place dans le concept de protection des personnes et des biens. Plusieurs zones de sécurité et de défense ont maintenant pour référents biologiques desconfrères sapeurs-pompiers », se félicitent les deux intervenants.

Gilles Hodencq, praticien à Riom dans le Puy-de-Dôme, a consacré son intervention aux chevaux à haute valeur vénale. Pointant leur statut singulier, compte tenu de liens affectifs particuliers et de la réputation procédurière du milieu hippique, il a mis en avant, lors d’accidents, les vétérinaires sapeurs-pompiers qui ont une expérience quotidienne de l’espèce équine. « Il est utile de prévoir un contact avec un vétérinaire spécialisé, conseil et éventuel référent, souligne-t-il. Techniquement, le respect du contrat de soins, même s’il est limité aux seuls soins conservatoires, impose la connaissance de gestes simples (mise en place d’un cathéter, réalisation d’un pansement Robert-Jones, notamment) et des progrès de la chirurgie. Une plaie, même bénigne, doit toujours être suspectée d’avoir atteint des tissus nobles et donc référée. La décision d’euthanasie, lorsqu’elle s’impose, doit tenir compte des évolutions sociétales et être pratiquée dans le calme, à l’abri des voyeurs et, si possible, après une sédation. »

Pharmacie et sécurité alimentaire des vétérinaires pompiers

Respectivement praticiens dans la Drôme et en Savoie, Christophe Hugnet et Jean-Marc Petiot ont évoqué la pharmacie du vétérinaire sapeur-pompier. Et de rappeler que ce dernier « doit toujours avoir avec lui, soit à son domicile professionnel d’exercice, soit dans son véhicule, les médicaments nécessaires à son activité d’urgentiste. Les anesthésiques, les sédatifs (dont les α2-agonistes) et les euthanasiques ne doivent jamais être mis à la disposition d’un non-vétérinaire, agent du SDIS ou non. Selon le Code de la santé publique, les pharmacies des SDIS ne peuvent ni commander, ni stocker, ni délivrer des médicaments vétérinaires, même à usage professionnel. Le vétérinaire sapeur-pompier a recours à d’autres modes d’approvisionnement pour les médicaments dont il a l’usage (pharmacie d’officine, centrale d’achat, etc.). À chaque intervention, il doit remettre au détenteur des animaux auprès desquels il intervient une ordonnance, qui récapitule les médicaments administrés, ainsi que les actes éventuellement réalisés ».

Nicolas Dirn, qui exerce dans l’Oise, s’est intéressé à ses confrères et à leur sécurité alimentaire au sein des SDIS : « Chez les sapeurs-pompiers, il existe une grande variété de modes de distribution des denrées alimentaires, qui va des paniers-repas jusqu’aux cuisines centrales, en passant par les distributeurs automatiques, les équipements mobiles, etc. L’encadrement de ces activités, imposé par les règlements communautaires, place l’hygiène à un tel niveau que les produits consommés par les pompiers ne puissent pas constituer un danger pour leur santé. Qu’il s’agisse de la nature des matériaux pour les locaux, de la maîtrise de la chaîne du froid pour les équipements, du référencement des fournisseurs en restauration collective pour les aliments, des notions d’hygiène et de santé publique pour le personnel, ou encore des instructions à mettre en place avec tact, l’analyse est adaptée à chaque type de fonctionnement, chaque SDIS ayant des contraintes différentes. »

Belle visibilité de la profession

Par le biais de Dominique Grandjean, ce congrès a donné l’occasion de présenter une synthèse des activités opérationnelles des vétérinaires sapeurs-pompiers français entre 2010 et 2012, ainsi que de décliner le dispositif en matière de santé publique vétérinaire, en zone de défense et de sécurité Sud-Est, avec l’intervention de François Reymann, installé dans le Rhône.

Par ailleurs, la mise en place d’un atelier relatif aux attitudes à adopter face à un chien, par Thierry Souchère et Jacques Fournel (praticiens dans l’Ain), ainsi qu’un autre sur le relevage des grands animaux, animé par Véronique Vienet (installée dans les Alpes-Maritimes) au sein même du congrès, ont contribué à l’animation et à la visibilité de la profession vétérinaire.

Participation record

Le congrès biennal Secours santé, honoré par la présence du ministre de l’Intérieur Manuel Valls et des représentants nationaux des acteurs de la sécurité civile et des pompiers, a rassemblé une quarantaine de vétérinaires sapeurs-pompiers. Un record de participation pour une profession qui s’est largement mobilisée, en compagnie des médecins, des infirmiers et des pharmaciens. L’Association nationale des vétérinaires sapeurs-pompiers français en a profité pour tenir son assemblée générale. Une matinée a été consacrée aux échanges vétérinaires sur des thèmes variés, liés à cette activité.

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