Vaut-il mieux prendre un associé ou embaucher un salarié ? - La Semaine Vétérinaire n° 1541 du 24/05/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1541 du 24/05/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : Serge Trouillet

Le salariat n’est pas adapté à notre profession

François Courouble, président de la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires.

Si l’on veut un collaborateur, il s’agit de choisir entre un salarié ou un collaborateur libéral. En revanche, si l’on souhaite partager les responsabilités, il faut alors chercher un associé. Selon moi, le salariat n’est pas adapté à notre profession, qui est caractérisée par l’urgence. La réglementation sur les heures, les gardes, les repos, etc., apparaît incompatible avec le fonctionnement au quotidien d’une structure vétérinaire, notamment en rurale. Avec des salariés, impossible de respecter scrupuleusement le Code du travail. Généralement, tout se passe bien, mais gare au conflit !

Par ailleurs, les libéraux devraient réfléchir à chaque fois qu’ils embauchent un salarié, car ils perdent un cotisant à leur caisse de retraite. Il se dit trop facilement que le contrat de collaborateur libéral est moins protecteur que celui du salarié. En réalité, la principale différence concerne l’assurance chômage ; une autre porte sur la grossesse pathologique. Celle-ci, heureusement, est rare et peut être largement financée, le cas échéant, par le surcroît de revenus du collaborateur libéral les années précédentes.

Chaque année, ils sont entre 160 et 190, sur les 480 libéraux qui s’inscrivent à la caisse de retraite. En outre, si l’on considère que leur âge moyen à tous, lorsqu’ils deviennent libéraux, est de 31,5 ans, c’est-à-dire six années après leur sortie de l’école, cela fait presque 3 000 salariés provisoires qu’il convient de décompter des 4 500 salariés des structures libérales. Les “permanents” ne représentent donc pas plus de 10 % des vétérinaires en libéral !

C’est difficile de devoir partager les décisions

Pascale Pignet-Planque, praticienne en canine à Mallemort (Bouches-du-Rhône).

J’ai réfléchi à cette question, sans jamais trouver la solution miracle. Associé, salarié, les deux statuts présentent autant d’avantages que d’inconvénients. C’est difficile de s’associer et, du coup, de devoir partager les décisions, et cela d’autant plus, sans doute, quand on est installé dans cette habitude de tout diriger soi-même depuis longtemps. J’ai failli le faire, mais avec ma jeune collègue, nous n’avions pas la même approche du métier : la mienne s’appuyait sur la connaissance de ma clientèle et de ses moyens ; la sienne, plus théorique, plus analytique, sans aucun doute très appliquée, avait cependant le parfum de l’école, hors du contexte de la clientèle. Avant d’engager la panoplie des bilans, radios, analyses, etc., ou de référer, mieux vaut s’assurer au préalable des réelles préoccupations du client. Quitte à revoir sa propre position. Quant aux salariés que j’ai engagés, ils m’ont souvent imposé les 35 heures stricto sensu !

Aussi, je tente une nouvelle expérience : la collaboration libérale en vue d’une association ou d’une passation de clientèle. En réalité, je cherche la personne qui me succédera, et j’espère que cette formule sera la bonne.

La question est plutôt de retenir nos salariés

Pascal Parcollet, praticien mixte à Montier-en-Der (Haute-Marne).

La question initiale ne s’est jamais vraiment posée en ces termes, pour ce qui nous concerne. Lorsque mon premier associé a pris sa retraite, je lui ai cherché un successeur et j’ai été chanceux. Je n’ai eu qu’une réponse à mon annonce, mais l’essai s’est transformé, dix-huit mois plus tard, en association. Compte tenu de notre situation géographique guère attractive, dans le nord de la Haute-Marne, et de notre activité aux trois quarts rurale, il n’est pas facile de faire venir un vétérinaire qui accepte de s’y installer. Pour la gestion de la structure, nous avons donc trouvé notre équilibre à deux associés.

Néanmoins, la difficulté tient maintenant dans le recrutement des salariés. Il y a dix ou quinze ans, nous avions l’embarras du choix, mais aujourd’hui, pour paraphraser Coluche, on a plutôt le choix de l’embarras. Moins peut-être pour la canine, où l’on accepte de prendre des jeunes sortis de l’école, que l’on forme. Ensuite, généralement, ils partent au bout d’un an et demi, parfois moins. Pour la rurale, ils ont besoin d’être compétents au moins en obstétrique, car nous n’en faisons pas suffisamment pour les former nous-mêmes. En revanche, ils restent plus longtemps.

Si nous n’avons pas beaucoup de candidats, nous avons au moins de bons arguments pour les retenir quelque temps. Notre structure est neuve, l’équipe, composée aujourd’hui de six vétérinaires et d’une ASV à mi-temps, est jeune et dynamique. Avec mon associé, nous n’hésitons pas à investir pour aller de l’avant… et nous nous développons.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr