Un atelier pour les résidents en santé publique vétérinaire - La Semaine Vétérinaire n° 1541 du 24/05/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1541 du 24/05/2013

Surveillance de la faune sauvage

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SANTÉ PUBLIQUE

Auteur(s) : Valentine Chamard*, Florence Ayral**

Dans le cadre de la formation des résidents du collège européen de santé publique vétérinaire (ECVPH), un atelier sur la surveillance des maladies de la faune sauvage était organisé, les 22 et 23 avril derniers, à l’École nationale des services vétérinaires à Lyon.

Les maladies des espèces sauvages ont un mode de gestion et d’analyse particulier, lié à de nombreux paramètres non maîtrisables tels que la fluctuation et la distribution des populations. Le suivi de ces affections est souvent limité par le manque de données et les biais d’échantillonnage. Afin d’optimiser la surveillance, la prise en compte adaptée de toute donnée disponible est nécessaire et demande la connaissance d’outils spécifiques. Parce que les maladies de la faune sauvage constituent un enjeu en santé publique, leur maîtrise est requise par l’ECVPH.

WildTech, un projet de recherche dédié aux espèces sauvages

Marc Artois (professeur à Vet-Agro Sup) a abordé les systèmes nationaux de suivi en Europe et la perspective d’une surveillance paneuropéenne. Il a insisté sur les critères d’un contrôle adéquat : un solide réseau de terrain, un recueil continu de données simples et précises, ainsi que leur analyse et leur interprétation régulière.

Florence Ayral (résidente ECVPH) a quant à elle présenté les micropuces à ADN, une nouvelle technologie au service du dépistage des maladies de la faune sauvage. Ces puces sont développées dans le cadre du projet de recherche européen WildTech, qui porte sur les nouvelles technologies applicables à ces espèces. Elles sont adaptées à la détection simultanée de plusieurs agents pathogènes. Par exemple, l’une d’elles peut en repérer une quinzaine, en une seule analyse, parmi ceux portés par le rat surmulot, tels que Leptospira, Yersinia pestis, Salmonella, ainsi que des Hantavirus.

De son côté, Helena Pereira (biostatisticienne et ingénieure de WildTech) est revenue sur les critères d’une base de données idéale à partir de l’exemple de la Training Database adaptée à la surveillance de la faune sauvage en Europe.

Quant à Emmanuelle Gilot-Fromont (professeur à VetAgro Sup), elle a développé la problématique de la dynamique des populations à partir de l’exemple du parasitisme. L’infestation parasitaire implique un coût énergétique pour l’animal, dont l’organisme met en place une défense immunitaire. Le résultat est un compromis entre une infestation et un coût énergétique compatible avec la vie de l’individu. Il influe sur la reproduction et la survie et se répercute à l’échelle de la population. Toutefois, les fluctuations de cette dernière sont multifactorielles, et mesurer la part du parasitisme dans la variabilité des effectifs reste un véritable challenge.

Enfin, Eva Warns-Petit (épidémiologiste de WildTech) a détaillé l’approche syndromique, une démarche particulière et récente en surveillance des maladies de la faune sauvage. Elle consiste à enregistrer les affections selon leur syndrome (pulmonaire, digestif, neurologique) et à modéliser le nombre de cas par séquence temporelle. Un excès de cas par rapport au modèle entraîne la mise en place d’une vigilance accrue. Cet outil est particulièrement adapté à la détection précoce de maladies émergentes.

Le collège européen de santé publique vétérinaire

La santé publique vétérinaire, qui vient d’être reconnue comme une spécialité vétérinaire en France, est représentée au niveau européen par l’European College of Veterinary Public Health (ECVPH). Il regroupe 162 experts actifs dans son domaine et 56 résidents en Europe (dont, en France, 9 diplomates et 3 résidents). Il se subdivise en deux spécialités : hygiène et technologie des aliments, et médecine des populations.

Ses principaux objectifs sont l’amélioration de la santé animale pour mieux assurer celle de l’homme, du consommateur en particulier. Dans ce but, les membres du collège travaillent à l’évaluation du risque de maladie et à la promotion des mesures de gestion du risque à l’échelle de l’Europe. Ses nombreux diplomates apportent leur expertise aux agences d’évaluation du risque telles que l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) et l’European Food Safety Authority (Efsa). Les thèmes d’investigation concernent l’évaluation du risque des infections transmises tant par les animaux vivants que par les denrées alimentaires et l’eau.

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