Un congrès dédié aux espèces exotiques et à la faune sauvage

Plusieurs centaines de congressistes, dont une trentaine de vétérinaires français, se sont retrouvés lors de cette manifestation qui regroupait l’European Association of Avian Veterinarians (EAAV), l’Association of Exotic Mammal Veterinarians (AEMV), l’Association of Reptilian and Amphibian Veterinarians (Arav) et l’European College of Zoological Medicine (ECZM).

CHIRURGIE MINI-INVASIVE CHEZ LES REPTILES

Stephen Divers (diplomate ECZM, herpetology), qui exerce à l’université de Géorgie (États-Unis), a présenté l’endochirurgie. Cette technique, une fois maîtrisée, réduit le temps opératoire et facilite certaines interventions chirurgicales, ce qui améliore le confort postopératoire des animaux, donc le pronostic global. Chez les chéloniens notamment, l’abord endoscopique par la fosse préfémorale permet de traiter chirurgicalement la rétention d’œufs sans recourir à une plastrotomie, qui est douloureuse et source de complications.

LUXATIONS CHEZ LE LAPIN

Chez le lapin, 70 % des luxations concernent le coude et sont d’origine traumatique. La luxation du coude peut être traitée médicalement lorsqu’elle est d’apparition récente et qu’elle touche un animal jeune et de faible poids. L’articulation est mobilisée sous anesthésie générale à plusieurs reprises, avant d’être remise en place et maintenue par un pansement contentif adapté. Lors de luxation ancienne ou récidivante, Daniel Calvo Carrasco (praticien à Londres, Royaume-Uni) et ses confrères proposent une méthode moins invasive que les montages orthopédiques classiques, où les ligaments collatéraux rompus sont remplacés par des sutures extra-articulaires.

BORNAVIRUS CHEZ LES PSITTACIDÉS

Le Bornavirus aviaire, impliqué dans le développement de la dilatation du proventricule chez les psittacidés, reste un sujet important d’actualité. Il pourrait être à l’origine de nouveaux signes cliniques. Son rôle dans l’apparition de troubles nerveux centraux ou de lésions des follicules plumeux est fortement suspecté. Le diagnostic est difficile à établir. Les analyses sérologiques et la polymerase chain reaction (PCR) ne sont, pour l’heure, pas disponibles en France.

AFFECTIONS HÉPATIQUES ET PANCRÉATIQUES DU FURET

Comme chez les autres carnivores domestiques, l’ictère du furet peut avoir une origine préhépatique, hépatique ou posthépatique qu’il convient de caractériser en réalisant des examens biochimiques et une échographie abdominale. Charly Pignon (responsable du service NAC du Chuva) a notamment exposé l’un des premiers cas de mucocèle biliaire traité avec succès par une cholécystoduodénostomie chez un furet âgé de trois ans. De plus, un premier cas de pancréatite chronique vient d’être décrit chez le furet (^{voir photo}).

SYNDROME NÉPHROTIQUE CHEZ LES RONGEURS

Deux cas de syndrome néphrotique chez des rongeurs (un cochon d’Inde de quatre ans et un écureuil de Richardson de neuf ans) ont été présentés par notre confrère Emmanuel Risi (responsable du service NAC au CHV Atlantia à Nantes). Bien connue en expérimentation animale, en particulier chez le rat qui sert de modèle d’étude, cette maladie entraîne une protéinurie massive à l’origine d’une hypoalbuminémie. Caractérisée par des signes cliniques variables selon les espèces, elle doit dorénavant être évoquée dans le diagnostic différentiel lors d’un épanchement, d’un œdème ou d’une dyspnée chez les rongeurs.

DACRYOCYSTOSCANNER CHEZ LE LAPIN

Chez le lapin, une origine dentaire lors d’épiphora est désormais couramment suspectée. Cependant, une démarche diagnostique rigoureuse est requise afin d’aboutir à un diagnostic précis. Le flushing des voies lacrymales est le premier geste à la fois diagnostique et thérapeutique à mettre en œuvre, comme l’a expliqué notre confrère Jean-François Quinton (praticien NAC exclusif à la clinique Advetia à Paris). La dacryocystographie ou, mieux, le dacryocystoscanner, qui permettent une exploration plus précise des différentes portions du canal lacrymal, sont à proposer systématiquement lors de troubles récidivants.