Le dispositif Sylvatub : mise en place et premiers résultats - La Semaine Vétérinaire n° 1537 du 26/04/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1537 du 26/04/2013

Surveillance du territoire national

Dossier

Depuis septembre 2011, un programme de surveillance épidémiologique de la tuberculose bovine au sein de la faune sauvage française, nommé Sylvatub1, est animé par la Plate-forme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale (plate-forme ESA), au sein de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Son objectif est d’estimer la prévalence de la maladie chez les cerfs, les sangliers et les blaireaux, y compris dans les zones indemnes de la maladie chez les bovins, et de suivre l’évolution des foyers sauvages afin de déterminer les liens épidémiologiques entre les faunes sauvage et domestique (notamment via le typage des souches).

La culture bactérienne, réalisée dans l’un des 16 laboratoires agréés par la DGAL, est l’outil diagnostique de référence chez les animaux sauvages. Les souches de M. bovis sont typées par spoligotypage et par variable number tandem repeats (VNTR) au Laboratoire national de référence tuberculoses (Anses, laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort).

Trois niveaux de risque par département

Les protocoles de surveillance événementielle ou programmés sont établis selon trois niveaux de risque, estimés dans chaque département (voir tableau 2 et carte). La surveillance événementielle, « passive », repose sur la déclaration spontanée de cas ou de suspicions de tuberculose par les acteurs sources de données. Il est ainsi impossible de connaître à l’avance le nombre, la nature et la localisation des informations qui seront collectées par le réseau. La surveillance programmée, “active”, organise la recherche de données par des actions programmées à l’avance, avec une méthodologie qui permet d’inférer les résultats obtenus à la population suivie. Il est ainsi possible de connaître à l’avance le nombre, la nature et la localisation des informations qui seront collectées par le réseau.

L’analyse de risque est reconduite chaque année selon la dynamique de l’infection et l’apparition éventuelle de nouveaux foyers, chez les bovins et dans la faune sauvage.

Les bovins, réservoir primaire de la maladie

Ainsi, en 2011-2012, Sylvatub a permis de détecter deux sangliers en forêt de Brotonne, montrant la persistance d’une source d’infection, ainsi que plusieurs espèces positives en Côte-d’Or, en Dordogne et dans les Pyrénées-Atlantiques (voir tableau 3).

En Côte-d’Or, la prévalence de l’infection apparente des sangliers en zone infectée est de 8,1 %, et les spoligotypes retrouvés correspondent à ceux des bovins (BCG au nord, GB35 au sud de la zone).

En Dordogne, la répartition des animaux sauvages infectés correspond également à celle des cheptels bovins infectés. Le rôle épidémiologique dans la diffusion de la maladie par les blaireaux (spoligotype BCG retrouvé en zone GB35) et les cervidés reste à étudier, mais ces résultats suggèrent que les bovins seraient le réservoir primaire de la tuberculose.

Toutefois, la découverte d’un sanglier infecté par M. bovis, en février 2012 dans un parc de chasse de la Marne, est sans lien avec une exploitation bovine. Cette découverte a entraîné l’abattage total des animaux du parc, soit 241 cervidés et 280 sangliers, afin de prévenir la diffusion de la maladie dans un département indemne. Au total, six sangliers se sont révélés infectés (prévalence de 7,3 %, PCR et/ou culture bactérienne positive), mais aucun cerf.

M. bovis circule ainsi dans un système multihôtes, qui complexifie la gestion sanitaire de la maladie, dans un contexte où la pratique de la chasse et du piégeage autour des foyers bovins repose sur le bénévolat des chasseurs. Un arrêté ministériel sur la lutte contre la tuberculose bovine dans la faune sauvage et la gestion des « parcs de chasse » est actuellement en cours de préparation, et une réflexion est menée sur l’évaluation de la filière du gibier d’élevage sur le territoire national.

  • 1 La note de service du 18/3/2013 (DGAL/SDSPA/ N2013-8054) présente les principales orientations du dispositif Sylvatub et sera complétée en fin d’année.

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