Carotte ou bâton

Aucun doute, l’année sera riche et foisonnante. Sur le plan réglementaire, s’entend. Parce que du côté pécuniaire, surtout s’il a un aspect budgétaire et vient de l’État, ce n’est pas encore tout à fait ça.

Avec la mise en place de la nouvelle organisation sanitaire en France, pour laquelle les dossiers de candidature des futurs organismes à vocation sanitaire (OVS) et organisations vétérinaires à vocation technique (OVVT) doivent être remis avant fin juillet, c’est toute la logistique du sanitaire qui, mine de rien, va évoluer. Dans ce cadre, l’État déléguera ou mandatera, de plus en plus, et financera… de moins en moins.

Mais rassurez-vous : le ministre n’oublie pas les vétérinaires ! L’Ordre sera modernisé, le représentant de Stéphane Le Foll l’a assuré. Pas dans la loi de modernisation de l’agriculture, non, cela ne fait pas partie du programme, mais cela viendra un jour. Ouf !

Le chantier de l’antibiorésistance a la priorité, et avec lui les épineuses questions de la liste des antibiotiques critiques et de l’utilisation des uns et des autres, de ceux de la liste positive, du découplage, de la prescription et de sa surveillance. Après les recommandations d’usage, il fallait bien s’attendre à ce qu’on vienne voir, sous le nez des praticiens, ce qui se pratique, et en l’occurrence, ce qui est prescrit. Voilà la naissance du futur observatoire de la prescription annoncée. Comme aux Pays-Bas, où tout ce qui se prescrit est déclaré et enregistré dans une base de données, et où chaque vétérinaire doit rester dans une tranche précise de volumes d’antibiotiques prescrits, déterminée par espèce et par âge et rapportée au nombre d’animaux suivis. L’excès y est traqué sous peine de punition, la répression est de mise. Reste à voir si, côté français, l’initiative s’arrêtera au stade observatoire ou basculera vers le côté répressif de la force.